Il gatto nero
Autres titres: Le chat noir / The black cat
Real: Lucio Fulci
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: Mimsy Farmer, Patrick McGee, Al Cliver, Daniele Doria, Dagmar Lassander, David Warbeck, Bruno Corazzari, Geoffrey Coppleston...
Résumé: Une série de meurtres survient dans un petit village anglais. Un détective aidée d'une jeune journaliste mènent leur enquête. Ils sont amenés à suspecter le professeur Miles, un scientifique qui possède le don de communiquer avec les morts. Il contrôle également l'esprit de son chat dont il se sert pour tuer ceux qui se dressent sur son chemin. Le félin va petit à petit se rebeller contre son maître et se mettre à son tour à le contrôler...
Lucio Fulci ou sa rencontre avec Poe. Le réalisateur avait déjà rendu hommage au célèbre écrivain en 1977 avec Sette note in nero / L'emmurée vivante dans lequel se mêlaient para-psychologie et complot machiavélique. A sa façon, L'emmurée vivante, notamment son final, était déjà une revisitation de la courte nouvelle de Poe, Le chat noir, où l'animal était ici remplacé par une montre emmurée involontairement avec le cadavre de la victime.
Trois ans plus tard, Fulci rend de nouveau hommage au romancier anglais avec cette adaptation plus proche de la nouvelle originale qui marie cette fois para-psychologie et horreur pure. De cette nouvelle, Fulci en donne sa version toute personnelle empreinte de la griffe du Maestro.
Un des atouts de cette énième mouture est d'avoir su mélanger avec soin ce coté très british qui rappelle un peu la Hammer à l'univers traditionnel du cinéma Bis transalpin. Se déroulant dans un petit village anglais typique, Le chat noir joue surtout sur une atmosphère oppressante que le personnage du vieux scientifique campé par un Patrick Mc Gee plus fou que jamais, rend encore plus inquiétante. Reclus dans son manoir, errant la nuit dans les cimetières en quête de fantômes, il entretient une relation à la fois et étrange et perverse avec ce chat noir qu'il maudit. Si dans L'emmurée vivante Jennifer O'Neill, la protagoniste principale, était douée de pouvoirs para-psychologiques, c'est cette fois le personnage de ce vieux scientifique et ses mystérieuses expériences dont le but est de percer les secrets de l'au delà qui apportent la touche surnaturelle au film.
L'horreur pure est bien entendu au menu de cette petite pellicule, Fulci restant fidèle à lui même. Il transforme ainsi Dagmar Lassander en torche vivante, tue un jeune couple dans une cabane qui se dresse au milieu d'un lac tandis que David Warbeck est agressé par le félin qui se démultiplie à l'infini. La séquence restera un des moments forts du film non pas pour sa force mais pour l'hilarité qu'elle engendre, les effets spéciaux assez rudimentaires n'étant pas vraiment à la hauteur de ce qu'elle voulait montrer.
Hormis Patrick Mc Gee à l'hiver de sa carrière et plus alcoolisé que jamais, Fulci avouait d'ailleurs qu'il fut odieux durant le tournage, on retrouvera avec grand plaisir la toujours éblouissante Mimsy Farmer qui campe une fragile journaliste perdue dans cet univers paranormal. On retiendra notamment son difficile combat contre le vieux professeur, magnifique confrontation entre la folie de Mc Gee et la douceur innocente de Mimsy toujours très à l'aise dans ce type de rôle.
A leurs cotés, le solide David Warbeck s'en donne une fois de plus à coeur joie tandis que la présence furtive de Dagmar Lassander et de Al Cliver en policier "so british" cabotin apporte la touche finale à cette sympathique affiche. Mais l'une des vedettes du film reste bien entendu ce chat noir dont les miaulements ne cessent de résonner dans la nuit.
Ne boudons pas notre plaisir et n'écoutons pas les mauvaises langues qui disaient que le film ne volait pas plus haut que les moustaches de notre noir félin car s'il ne s'agit pas du meilleur film du réalisateur, il n'en demeure pas moins une oeuvre fort réjouissante et angoissante, oscillant entre horreur et occultisme, qu'on prendra plaisir à découvrir ou re-découvrir!