I guerrieri dell'anno 2072
Autres titres: 2072 Les mercenaires du futur / Rome 2033: The centurions fighters
Real: Lucio Fulci
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: Post-nuke
Durée: 90mn
Acteurs: Jared Martin, Fred Williamson, Al Cliver, Howard Ross, Al Yamanouchi, Cinzia Monreale, Eleonara Bridigliona, Cosimo Cinieri, Donald O'Brien, Valeria Cavalli, Claudio Cassinelli, Penny Brown, Mario Novelli...
Résumé: 2072. Dans un monde post-apocalyptique, les chaînes de télévision se livrent à une course à l'audience sans merci. Pour Cortez, homme de télévision corrompu et arriviste à la tête d'une chaine dirigée par un ordinateur, le succès réside uniquement dans l'exploitation de la violence. Afin que sa chaine arrive en tête des audimats planétaires, Cortez réinvente les jeux de l'arène, violents et cruels. Ils mettront en scène un combat de gladiateurs motorisés dont les participants sont des prisonniers condamnés à mort. Victime d'une sombre machination policière, Drake, un des gladiateurs, va devoir affronter seul trois hommes au cours d'un tournoi...
Réalisé alors que la carrière de Lucio Fulci , alors bien malade, est en plein déclin, 2072 les mercenaires du futur, sélectionné au 14ème festival du film fantastique de Paris, est un triste exemple de ce que le Maître a pu commettre durant cette mauvaise période.
Alors que la mode en Italie est au post-nuke Fulci s'essaie à son tour à la science-fiction post-apocalyptique un peu comme le fit D'Amato pour Le gladiateur du futur en tentant de visualiser ce que seront les jeux de l'arène dans un avenir lointain. Le résultat est malheureusement désastreux. 2072 souffre d'un scénario confus et incohérent et de ses effets spéciaux au rabais. Situé dans une Rome futuriste constituée par quelques maquettes en carton-pâte visiblement inspirées par Blade runner vers lequel Fulci lorgne ostensiblement tout en s'inspirant également de Rollerball et New York 1997, 2072 ressemble à un immense champs de lumières multicolores qui scintillent de toutes parts. Les arènes de Fulci prennent dangereusement un air de boite de nuit martelées par une bande-son disco particulièrement énervante. L'ensemble a un coté agressif plutôt déplaisant tuant les rares bonnes idées du film, vite avortées, comme cette tentative de dénonciation de la toute puissance des médias régissant notre monde et cette intransigeante course à l'audimat.
Ce n'est guère l'action ou le suspens qui risque de relever l'intérêt du film. Souffrant d'un budget ridicule, 2072 rassemble une petite douzaine de motards qui ne cessent de s'entrecroiser certes dans le bruit mais malheureusement pas dans la fureur. Vêtus de superbes combinaisons en plastique d'un kitch étonnant, ils se contentent ici de quelques cascades ridicules dans un nuage de poussière avant de s'écrouler au sol en mimant une mort atroce. Si on rit beaucoup à la vision du film c'est peut être plus par dépit que de bon coeur. Le superbe show planétaire auquel sont censés participer nos nouveaux gladiateurs ne dépasse donc guère celui d'une simple représentation lors d'une animation villageoise.
Afin de donner un peu de relief au tout, Fulci tente quelques plans gore dont un très réussis, celui d'une femme tranchée par une lame montée sur balancier, mais cela ne suffit pas à sauver le film du naufrage. On oubliera les dialogues risibles et les pitreries d'une brochette d'acteurs pourtant intéressants, Al Cliver en tête, plus monolithique que jamais, l'incontournable Fred Williamson dont on savourera quelques plaisanteries, l'asiatique Al Yamanouchi, Donald O'Brien, Howard Ross et Jared Martin, totalement inexistant en tête de distribution, qui peut être aurait mieux fait de rester à jamais l'amant impuissant de Sue Ellen dans la série Dallas. On soulignera l'apparition de Cinzia Monreale et la présence d'Eleonara Bridigliona, dissimulée sous une perruque empruntée au Crazy Horse, l'atout féminin de ces jeux qui prennent définitivement l'eau.
Si 2072 est consternant venant de la part du Maestro, pris comme une série Z, ce qu'il est de toute évidence, il parviendra à faire rire l'amateur de ce type d'indigence. Voilà peut être le but de ces nouveaux jeux du futur.