L'ultimo guerriero
Autres titres: Final executor / La chasse des morts-vivants/ Final executioner
Real: Romolo Guerrieri
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: Post nuke
Durée: 95mn
Acteurs: William Lang, Marina Costa, Woody Strode, Harrison Muller, Karl Zinny, Margit-Evelyn Newton, Maria Romano, Stefano Davanzati, Renato Mirraco, Cinzia Bonfantini, Tommaso Mesto...
Résumé: Après que la terre ait été ravagée par l'Holocauste, l'homme régresse et retourne lentement au stade primitif. Des hordes sauvages sillonnent les terres dévastées tandis qu'un groupe de survivants nommés Les élites chassent et exterminent les contaminés y compris dans leur propre communauté...
Romolo Guerrieri termina une carrière faite de quelques polizeschi, gialli et sexy comédies dont le point commun était leur manque d'originalité par un genre alors très en vogue, le post nuke. Un décevant chant du cygne vu la banalité du sujet dans un sous genre usé jusqu'à la corde. Une fois de plus, nous voici plongés au coeur d'une Terre ravagée par l'Holocauste sillonnée par des hordes de clans barbares qui s'affrontent sans répit. Une fois encore une usine désaffectée et un terrain vague sont censés simuler ce qui reste de notre planète mais à l'instar de Rush de Tonino Ricci on sourira devant ces verdoyantes forêts qui n'ont rien de très apocalyptiques. Tant qu'à tourner un film se situant après le grand holocauste, éviter cette verdoyance incongrue aurait été la moindre des choses.
Guerrieri a du se souvenir des Chasses du Comte Zaroff puisqu'il organise pour notre plus grand plaisir quelques jeux guerriers dont le but est d'exterminer la population contaminée comme du simple bétail. Bien peu original une fois encore puisque le thème fut repris à maintes reprises de façon bien plus convaincante. On préférera et de loin les traques fulminantes des Traqués de l'an 2000 entre autres exemples. Le spectateur aura par contre un peu de mal à différencier les contaminés de la population saine puisque tous autant qu'ils sont- c'est à dire peu nombreux, soit quelques figurants- semblent être en parfaite forme physique.
Rien ne différencie vraiment L'ultimo guerriero des autres post-nuke transalpins, tous construits sur le même modèle avec les mêmes éléments quasi indispensables au genre semble t-il ressemble à savoir quelques poursuites qui se veulent spectaculaires mais sont malheureusement loin de l'être, quelques bagarres musclées et l'indispensable viol de l'héroïne. La seule véritable originalité du film est d'être exempt de sang. Si Erasmus, le héros, manie le sabre avec dextérité, il tue sans jamais qu'une goutte de sang ne soit versée. On décapite, on coupe, on tranche mais l'hémoglobine ne coule pas. En contre-partie, Guerrieri filme inlassablement ses bagarres au ralenti afin d'en accentuer l'impact même si le procédé lasse très vite tant l'effet recherché tombe à l'eau par la paresse de la mise en scène. Et ce n'est pas la tonitruante partition musicale synthétique qui changera grand chose puisqu'elle est plus irritante qu'efficace.
Guerrieri ne semble pas réellement se soucier de la crédibilité de l'ensemble et multiplie les incohérences. Il fait ce qu'il peut sans grand enthousiasme avec les moyens du bord apparemment fort réduits. Jeep et motos sont cette fois flamboyantes neuves, sûrement prêtées par un concessionnaire tout proche.
En tête d'affiche, on aura le plaisir de retrouver un Woody Strode vieillissant bien peu nerveux, Marina Costa est quant à elle une guerrière assez anodine. A leurs cotés, William Lang, bellâtre allemand spécialisé dans les séries télévisées insipides l'est tout autant ici. On retiendra l'interprétation de Harrison Muller qui incarne un méchant tout en costume noir à foulard blanc des plus élégant. On notera la présence de Margit Evelyn Newton, inoubliable dans Virus cannibal, et de Karl Zinny encore adolescent qui s'offre le luxe de violer l'héroïne afin de donner au film un léger coté malsain le temps de quelques brèves minutes.
L'ultimo guerriero sorti en salles sous le titre Final executor mais existant également sous le titre tout à fait ridicule de La chasse aux morts-vivants se laisse simplement regarder avec des yeux de bissophile, le sourire aux lèvres.