La bestia uccide a sangue freddo
Autres titres: La clinique sanglante / La bête tue de sang froid / Les insatisfaites poupées du Dr Hichcock / Les poupées érotiques du Dr Hichcock / Slaughter hotel / Asylum erotica
Real: Fernando Di Leo
Année: 1971
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 97mn
Acteurs: Klaus Kinski, Rosalba Neri, Margaret Lee, Monica Stroebel, Jane Garrett, John Karlsen, John Ely, Gioia Desideri, Fernando Cerulli, Carla Mancini...
Résumé: La jeune Cheryl est soignée dans la clinique du Professeur Osterman pour sa dépression nerveuse. Pearl est quant à elle soignée pour agoraphobie et Anna pour nymphomanie. Tout semble tranquille dans cette immense clinique au décor médiéval jusqu'au jour où un maniaque sanguinaire se met à décimer les jeunes patientes...
Fernando Di Leo nous offre La bestia uccide a sangue freddo sorti sous de nombreux titres plus ridicules les uns que les autres dont Les insatisfaites poupées du Dr Hichcock ou Les poupées érotiques du Dr Hichcock. La clinique sanglante est celui qui se rapproche le plus du scénario, certaines versions bénéficiant d'inserts hard.
Etrange croisement entre le giallo et le film gothique accentué d'une bonne dose d'érotisme, La bestia uccide a sangue freddo fut le seul giallo que réalisa Fernando Di Leo où on retrouve son côté pour l'extrême et le provocant. Véritable chef d'oeuvre d'absurdité construit sur un scénario des plus improbable La bestia uccide a sangue freddo possède néanmoins un charme indéniable qui provient essentiellement du lieu où se situe l'action. Ce lieu, une immense clinique psychiatrique qui tient beaucoup du château médiéval avec ses immenses pièces décorées d'armures et d'armes moyennâgeuses qui serviront au tueur pour perpétrer ses crimes, donne au film ses éléments gothiques.
L'élément giallique quant à lui puise son inspiration chez Argento avec ses éclairages rougeâtres, son tueur tout de noir vêtu, inquiètante silhouette qui se glisse la nuit dans les couloirs de la clinique et dont les victimes rêvent avant qu'elle ne les tue.
Le gros féfaut de La bestia uccide a sangue freddo est son improbabilité, le ridicule qui s'en échappe et l'ennui qu'il génère. Guère intéressé par le genre, Di Leo fit avec un certain ludisme ce que les producteurs exigèrent de lui et cela se ressent malheureusement tout au long du film.
Si le film fonctionne c'est essentiellement grâce à la présence et à la beauté de ses deux actrices principales, Margaret Lee et Rosalba Neri, charnelles et désirables à souhait, peu avares de leurs charmes. L'érotisme tient donc ici une grande place et Rosalba Neri nous gratifie même d'une longue séance de masturbation frontale assez stupéfiante pour l'époque. Particulièrement choquante fut la relation saphique qu'entetiennent Monica Stroebel et Jane Garrett. Jamais en effet le saphisme n'avait été montré de façon aussi explicite à l'écran d'autant plus entre une femme blanche et une femme de couleur. Le film connut donc bien des déboires avec la censure puisqu'il en existe pas moins de quatre versions, plus ou moins coupées selon les pays et la censure alors en place. Au milieu de ce déchainement charnel erre un Klaus Kinski hagard, bien peu convaincant et souvent ridicule malgré cette ombre d'ambiguité qu'il est censé apporter. Bien peu fûté serait celui qui se laisserait duper par ce piège éhonté trouvé par un scénariste peu inspiré, celui d'utiliser un sosie de Kinski afin de mieux brouiller les pistes.
Hormis le carnage final, la violence et les effets sanglants se font cette fois plutôt rares et risquent ainsi cde décevoir ceux qui se seraient laisser prendre par un titre évocateur.
La seule version complète du film à ce jour est celle sortie en Italie en 2001 avec son titre d'origine La Bête tue de sang froid.