The iron warrior
Autres titres: Ator le guerrier de fer / Ator il guerriero del ferro / Ator the iron warrior / The blade master
Real: Alfonso Brescia / Ovidio Assonitis
Année: 1986
Origine: Italie
Genre: Heroic Fantasy
Durée: 84mn
Acteurs: Miles O'Keefe, Savina Gersak, Elisabeth Kaza, Iris Peynado, Tim Lane, Tiziana Altieri, Franco Daddi, Josie Coppini, Malcolm Borg, Conrad Borg...
Résumé: Ator est de retour et doit se rendre au légendaire royaume de Trogar régi par la terrible sorcière Phedra. Elle possède une arme invincible, un guerrier puissant nommé le Maître des épées. Ator va devoir lui livrer un rude combat avant de découvrir l'étroit lien qui l'unit à lui...
Si Ator premier du nom était sans nul doute l'un des Heroic fantasy all'italiana les plus réussis du moins un des plus intéressants, on ne peut en dire de même des trois séquelles qui suivirent, plus médiocres les unes que les autres. Si le deuxième volet, Ator the invincible 2, réalisé dans des décors studio de misère, n'avait comme seul et maigre intérêt la présence de David Brandon, c'est en vain qu'on cherche celui de ce troisième épisode. Très vite gagné par l'ennui on renoncera même à lui en trouver.
Le solide Alfonso Brescia, un des piliers du cinéma de genre transalpin alors au crépuscule de sa carrière, assisté ici à la réalisation par Ovidio Assonitis, également responsable du scénario, reprend donc le flambeau de Joe d'Amato pour ces nouvelles aventures de Ator qu'il a voulu vainement rafraichir. Ce troisième épisode qui n'a cependant aucun lien avec les deux précédents volets de la série ressemble malheureusement plus à un banal téléfilm dont il a tous les défauts, l'inconsistance de la mise en scène et de l'intrigue quant à elle n'ayant d'égale que la somnolence que The iron warrior génère. Si ce
nouvel opus est censé nous plonger dans un monde de sorcellerie terrifiante, celui de Dragor le royaume de la maléfique Phedra, ce n'est pas cette sorcière de carnaval qui y parviendra malgré sa méchanceté et ses incantations magiques. Quelques fumigènes, quelques tours de passe-passe digne d'un show de Gérard Majax, quelques effets spéciaux au rabais qui ne font guère illusion, voilà cet univers effroyable dans lequel le Bien représenté par le valeureux Ator doit lutter contre les forces du mal, le fameux Maître des lames du titre. Les décors font certes illusion, une carrière droite sortie d'un post-nuke, quelques falaises sauvages et plans maritimes, une caverne et une antre aux couleurs fluo
reconstituées en studio et quelques salles étroites misérablement décorées en guise de palais royal, voilà de quoi caresser l'oeil et nous rappeler l'inexistence du budget mais Miles O'Keefe plus anémique que jamais lorsqu'il n'est pas tout simplement et clairement doublé (on sait aujourd'hui que O'Keefe avait une peur bleue de se faire mal et passait son temps à avoir recours à une doublure) semble malheureusement plus que jamais se demander pourquoi il a accepté d'incarner pour la troisième fois Ator. Son manque d'enthousiasme communicatif, sa mollesse, aggravée par le fait que Brescia a choisi de filmer la plupart des
scènes d'action au ralenti, achèvent le pauvre spectateur qui n'a plus qu'une seule envie, faire avance rapide malgré un nu intégral de l'éphémère starlette Tiziana Altieri, la présence de la blonde slovène Savina Gersak, la princesse et compagne de Ator, qui remplace Sabrina Siani, et quelques scènes illusoires.
Filmé sans originalité, accumulant les zooms et grands angles franchement laids à l'image même de l'affreuse partition musicale synthé-pop totalement anachronique, The iron warrior est à Conan le barbare ce que les cinq films de science-fiction de Brescia sont à
Star wars. Cela donne un aperçu de l'ampleur de cette déception que seuls les plus férus d'Héroic fantasy pourront apprécier sans sourciller ou du moins si peu. Miles O'Keefe abandonnera fort heureusement le rôle par la suite. C'est au blond et insipide Eric Allan Kramer que reviendra le déshonneur de porter les peaux de fourrure d'Ator pour l'ultime volet de la série, Quest for the mighty sword / The Hobgoblins, dont D'Amato assurera de nouveau la réalisation, le metteur en scène ayant copieusement détesté ce que Brescia avait fait de son héros. On peut le comprendre.
Après ce coup de lame dans l'eau Alfonso Brescia réalisera encore un petit film d'action et de guerre, Fuoco incrociato, puis trois petites séries Z aujourd'hui bien oubliées avant de prendre définitivement sa retraite.