I nuovi barbari
Autres titres: Les nouveaux barbares / The new barbarians / Warriors of the wasteland / Metropolis 2000 / 2019 I nuovi barbari
Réal: Enzo Castellari
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: Post nuke
Durée: 90mn
Acteurs: George Eastman, Fred Williamson, Anna Kanakis, Giancarlo Prete, Giovanni Frezza, Venantino Venantini, Ennio Girolami, Zora Kerowa, Massimo Vanni, Iris Peynado, Andrea Coppola...
Résumé: Dans un monde post-apocalyptique, deux mercenaires vont aider un groupe de survivants et leur convoi de caravanes à traverser un désert infestés de punks sauvages qui se sont élus les maîtres de la région. Une lutte sans merci commence...
Dans la longue liste de films plagiant Mad Max 2, Les nouveaux barbares fait sans doute partie des plus connus mais également des plus estimés. C'est le spécialiste du film d'action et du polar à l'italienne Enzo Castellari qui signe cette fois cet intéressant post-nuke. Intéressant certes mais c'est surtout un des plus ludiques au vu du foisonnement de trouvailles et d'idées saugrenues dont fait preuve le célèbre réalisateur.
Si on retrouve les décors récurrents à ce genre d'oeuvre, autrement dit un terrain vague et une carrière censés représenter un monde post-apocalyptique, I nuovi barbari surprendra par la panoplie de costumes et de véhicules plus fous les uns que les autres que les scénaristes ont imaginé. Afin d'en donner un léger aperçu on pourra citer ces petites voitures électriques aux dragsters revus et corrigés façon V8 à portière éjectable et lame rotative pour décapitation facile, les costumes magnifiques et délirants telles ces armures transparentes ou plaquées or au design futuriste sans oublier les armes les plus farfelues du cinéma dont cet arc aux flèches d'or explosives, mitraillettes et autres lance-flammes.
C'est dans cet univers à l'imagination débridée que se situent donc ces nouveaux barbares, hordes de punks dégénérés aux looks prestigieux menés par un splendide George Eastman crêté et bardé de cuir noir. Castellari privilégie au maximum l'action et jamais l'ennui ne s'instaure. Sans aucun temps mort, le film enchaine poursuites et cascades en tentant d'imiter Mad Max 2 sur une partition musicale synthétique des plus agréables. On est loin d'approcher le film de George Miller mais le film fait effet et c'est bien là ce qu'on lui demande après tout. Castellari connait les ficelles du métier et en bon maitre du film d'action qu'il est, il s'en donne ici à coeur joie agrémentant le tout de ses célèbres ralentis devenus sa griffe.
Tourné en scope, l'image est soignée, la réalisation correcte. On sent le plaisir qu'ont pris les acteurs sur le tournage. Sont au rendez-vous toute une kyrielle de comédiens dont outre George Eastman, Fred Wlliamson, Giancarlo Prete, Zora Kerowa, Anna kanakis et le petit Giovanni Frezza, la mascotte blonde de Lucio Fulci.
La fin pourra par contre surprendre, sombre et tendancieuse. Si l'ombre d'une homosexualité latente a plané sur tout le film elle semble se confirmer par cet étrange final, ambigu au possible. Adieu cette fois au traditionnel baiser entre l'héroïne et l'aventurier, c'est l'enfant qui prend la main du héros en lui lançant un sourire complice tandis qu'une voiture munie d'un foret phallique fonce sur George Eastman simulant une parfaite sodomie. La caméra se fige alors sur cette image parfaitement symbolique.
I nuovi barbari est sans nul doute un des meilleurs Post-nuke transalpins qui tentèrent de copier le film de George Miller. Castellari a concocté un film visuellement délirant et totalement caricatural mais jamais niais. Mais il a surtout su y mettre en évidence le nihilisme et la déviance morale engendrés par l'Holocauste. Les nouveaux barbares tire son épingle du jeu haut la main de par cette réalisation des plus honnête et surtout sincère, son dynamisme et son humour.