Contamination

Autres titres: Alien contamination / Contamination: Alien arriva sulla Terra / Contamination: Alien on Earth / Toxic spawn
Réal: Luigi Cozzi
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 92mn
Acteurs: Ian McCullogh, Louise Marleau, Mariono Masé, Gisela Hahn, Carlo De Mejo, Siefried Rauch, Carlo Monni...
Résumé: Un cargo arrive dans le port de New York sans équipage. A son bord, les autorités découvrent d'étranges oeufs verdâtres qui tuent quiconque les touche. Un astronaute aidée d'une jeune scientifique partent enquêter dans une plantation de café en Colombie où les hommes semblent être sous le contrôle d'une entité abominable venue d'ailleurs...
Toujours prêts à copier les grands succès hollywoodiens, il aurait été étonnant que les italiens ne s'attaquent pas à Alien. Après nous avoir donné sa version de Star wars, le fameux Starcrash, Luigi Cozzi nous offre donc sa version du film de Ridley Scott. Si on pouvait s'attendre au pire Contamination est loin d'être mauvais. Il s'avère vite non seulement attachant mais surtout crédible.
Film de commande produit par Claudio Mancini, Contamination est un agréable petit film de science-fiction plutôt bien mené malgré les conditions de tournage hâtives et son budget ridicule. Etonnant déjà sont les décors notamment ces cavernes où sont entreposés les oeufs extra-terrestres d'où émane quelque chose d'inquiétant presque surréaliste. Tout aussi stupéfiants sont ces panoramiques de Mars notamment cette grotte au design très inspiré de Giger qui baigne dans de chaudes couleurs rouges et jaunes comme s'il s'agissait là d'une représentation des Enfers. Une des autres grandes réussites du film ce sont ces abominables oeufs verts visqueux et luminescents aussi effrayants que répugnants.
Les effets spéciaux signés Giovanni Corridori raviront les amateurs de gore et de scènes sanguinolentes qui jadis firent la réputation de Contamination. Aujourd'hui encore ils demeurent stupéfiants. On ne se lasse pas de voir ni ces plans atroces si brefs soient ils de corps contaminés ni ces corps exploser au ralenti comme des baudruches libérant leurs entrailles dans des éclats de sang même si ces séquences sont quelques peu répétitives. Le clou du film restera son monstre, le fameux cyclope, qu'on découvrira lors de l'éblouissant final. Corridori nous a concocté un monstre xénomorphe en forme d'amas de chair flasque muni d'un oeil unique qui dévore ses victimes en les engloutissant à l'intérieur d'une sorte de trompe horrible. Cozzi a réussi le tour de force de rendre son film impressionnant avec si peu de moyens et quelques effets souvent rudimentaires.
L'amateur reconnaitra en outre moult clins d'oeils et emprunts. Les oeufs ressemblent à ceux de L'invasion des profanateurs de sépulture, les tenues de protection sont empruntées à La marque, Psychose est au rendez-vous avec la scène de la douche, le cyclope est la copie conforme de la créature du Météore de la nuit sans oublier bien évidemment Alien.
Bénéficiant d'une belle partition musicale signée des Goblins, Contamination peut se targuer d'une interprétation plutôt correcte de la part d'une distribution aussi sympathique qu'internationale puisqu'on y retrouve la canadienne Louise Marleau, l'anglais Ian Mc Culloch échappé de Zombi Holocaust et L'enfer des zombies, les italiens Marino Masé et Carlo De Mejo ainsi que l'allemande Gisela Hahn, starlette érotique souvent vue chez Jesus Franco.
Contamination, arrosé d'une dose d'humour involontaire ou non, demeure aujourd'hui encore un des meilleurs ersatz transalpins de Alien. Luigi Cozzi a fait preuve ici d'une belle imagination et nous délivre une petite bande réellement agréable.
Oeuvre de science-fiction résolument gore matinée de thriller qui nous entraine des Etats-Unis à l'Amérique du Sud en passant par une planète Mars fort convaincante, Contamination est certainement avec son giallo L'assassino è costretto ad uccidere ancora le film le plus intéressant de la filmographie du réalisateur qui débuta sa carrière en 1969 avec le bizarre et expérimental Il tunnel sotto il mondo.