You are not alone

Autres titres: Du er ikke alene / Du star inte ensem
Réal: Ernst Johansen / Lasse Nielsen
Année: 1978
Origine: Danemark
Genre: Drame / Teensploitation
Durée: 90mn
Acteurs: Anders Agenso, Peter Bjerg, Ove Sprogo, Elin Reimer, Jan Jorgenssen, Jorn Faurschou, Merete Axelberg, John-Hahn Petersen, Aske Jacoby, Ole Meyer, Hugo Errestrup, Peter Vittrup, Martin Hojmark, Janek Lesniak, Vagn Holst, Birte Droob...
Résumé: Kim, 12 ans est le fils du directeur d'un pensionnat danois. A l'âge des premiers émois sexuels, il découvre ses attirances homosexuelles pour son meilleur ami, Bo, 15 ans, lui même homosexuel. Leur amitié va lentement virer à l'amour. S'ils doivent se cacher pour vivre leur relation dans ce contexte de vie rigide et remplie de principes, le renvoi d'un de leurs camarades pour avoir fait circuler des magazines interdits va précipiter les choses. La rébellion est dans l'air...
You are not alone réalisé durant l'été 1977 pour un budget dérisoire par Ernst Johanssen et Lasse Nielsen, deux spécialistes du court métrage et long métrage "teen gay", nous conte la vie au quotidien d'adolescents dans un pensionnat conservateur danois situé non loin de Copenhague et dirigé de main ferme par un directeur rigide ultra conservateur. Son fils, Kim, vit ses premiers émois sexuels tandis que son meilleur ami, Bo, découvre son homosexualité. Leur sexualité va encore plus les rapprocher, exacerbant les sentiments. Ils vont vivre une belle et tendre relation qu'ils vont tenter de cacher le plus longtemps possible.

You are not alone est une tranche de vie de collégiens au coeur des années 70, le quotidien d'un pensionnat essentiellement masculin, les filles même si présentes restent en nombre très nettement inférieur. Les plus jeunes d'entre eux sont en plein éveil des sens, les plus âgés découvrent le sexe et les plaisirs interdits. Ils sont à l'âge où le soir dans les chambrées, les dortoirs, ils se racontent des histoires osées, contemplent et collectionnent posters et revues pornographiques qu'ils feuillettent en cachette dans leur lit. C'est l'âge où on se raconte, où on imagine des blagues aussi stupides que graveleuses parfois méchantes (le faux sperme déposé sur un camarade endormi afin de lui faire croire qu'il est 
sujet aux pollutions nocturnes) afin d'affirmer une maturité encore toute fraiche.
Le cadre du film est assez restreint, celui d'un internat austère qui se limite aux chambres, aux salles de cours et aux douches et quelques extérieurs dont le lac où on détend et le bois où les deux jeunes protagonistes trouvent refuge. Le quotidien des pensionnaires est rythmé par des cours rébarbatifs, une discipline stricte et les sermons religieux du directeur qui interdit toute forme de sexe et bannit bien évidemment l'homosexualité. De quoi interpeller, titiller ces chères têtes blondes dont les choses de la vie sont le principal intérêt. C'est dans ce contexte qu'une idylle entre Kim, 12ans, et Bo de trois ans son ainé va
lentement naitre, se développer. Bo découvre son homosexualité et l'assume pleinement. Il est attiré par Kim qu'il ne cesse de contempler. Plus jeune, Kim se cherche et découvre avec l'innocence de son âge son corps qui mue mais également les prémices d'une sexualité encore incertaine.
You are not alone traite de façon simple et honnête de la recherche de son identité sexuelle, des premiers émois sexuels encore incertains, de la barrière parfois ténue entre l'amitié et l'amour à un âge où on n'est plus tout à fait un enfant sans pourtant être déjà un véritable adolescent. Kim aime les filles mais il est également attiré par les garçons sans pour autant
comprendre cette étrange attirance qu'il ne comprend pas encore, n'explique pas encore. Ce qui au départ semble être un jeu peut parfois prendre une tournure plus sérieuse. C'est ce qui va se passer pour Kim et Bo.
Lentement la relation amicale entre les deux garçons va se transformer en relation amoureuse. Kim prend lentement conscience de sa différence lorsqu'un regard, une accolade, un geste équivoque lui donne le frisson, fait naitre en lui des émotions qu'il ne parvient pas réellement à identifier. Au fil des jours l'innocence des jeux se mue en quelque chose de plus profond, l'amitié trouble se transforme en amour, un amour qui se
concrétisera un matin lorsque Kim et Bo se retrouvent seuls sous la douche et s'embrassent. Si les choses restent encore un peu floues dans la tête et le coeur de Kim le jeune garçon prendra finalement pleinement conscience de ses sentiments. Il prendra confiance en lui et assumera enfin sa sexualité toute neuve et donc sa relation amoureuse avec Bo. Suite au renvoi d'un élève pour avoir fait circuler une revue pornographique dans le pensionnant tout deux trouveront le courage d'informer leurs camarades de leur amour en projetant le jour de la fête de fin d'année un film où ils s'embrassent longuement sous un arbre que les rayons du soleil transpercent pour mieux lécher les deux corps qui 
amoureusement s'enlacent et se dénudent. Scandalisés, les professeurs et le directeur quitteront la salle alors que le générique défile sur les images du jeune couple qui n'en finit plus de s'embrasser.
You are not alone traite tout simplement des amitiés particulières, un thème que le cinéma a souvent porté à l'écran. On pense forcément aux Amitiés particulières de Jean Delannoy dont You are not alone pourrait en être la version danoise. Johansen et Nielsen reprennent toute une imagerie propre à ce type de films, un homo-érotisme juvénile, fantasmatique, fait de baisers innocents qui s'éparpillent, de rendez-vous secrets dans les
dortoirs pour partager son lit, de câlins tendrement enlacés sous un arbre. You are not alone n'est pas exempt de scènes de nudité pré-pubère que certains pourront juger indécentes voire complaisantes vu l'âge des protagonistes. Elles ne sont pourtant jamais vulgaires ni même gratuites et trouvent toute leur place, ont tout leur sens au coeur de cette histoire d'amour adolescente. Elles ne sont que la vision de Bo sur ce corps qu'il a tant désiré, qu'il découvre et peut enfin toucher. Elles sont le regard d'un adolescent mature sur son ami en pleine puberté qui ne réalise pas encore ce qu'est l'attirance sexuelle, le désir.
You are not alone est un bel hymne à l'amour et à la tolérance à travers duquel les
réalisateurs tentent de démontrer que l'amour quelque qu'il soit, que quelques soient les choix ou l'âge, l'important c'est d'aimer et d'être aimé, de ne pas être seul. Le titre du film prend alors tout son sens. "Tu n'es pas seul". L'amour est une arme contre laquelle on ne peut rien. Il a raison de tout y compris du jugement des autres. Certes le message avec son final à l'eau de rose pourra paraitre un peu facile mais on se laisse prendre au jeu. Tout est bien qui finit bien dans un monde parfait. Tout n'est pas aussi évident, aussi beau dans la vie mais on appelle ça l'espoir et cela permet de rêver et surtout poser les bases de la tolérance. En ce sens You are not alone rejoint d'autres films scandinaves du même type tel que Sebastian de Svend Wam.

Le film n'est bien évidemment pas exempt de défauts mais ils sont facilement gommés par la fraicheur et l'interprétation toujours très juste, un exercice pas forcément évident pour des garçons de cet âge, du filiforme et androgyne Peter Bjerg (12 ans), aujourd'hui photographe réputé au Danemark, et le tout bouclé Anders Agenso (16 ans). Ils ne connurent cependant pas une longue carrière par la suite puisqu'ils ne tournèrent que dans quelques téléfilms ou séries télévisées avant de très vite disparaitre. Ils sont entourés de toute une pléiade de jeunes acteurs amateurs qui jouent leur propre rôle, une jolie brochette d'ados aux cheveux longs qui nous rappellent que nous sommes bel et bien dans ces années 70 magiques.

Si le film ne connut pas un franc succès lors de sa sortie dans son pays d'origine, il fut très bien accueilli à l'étranger notamment aux Etats-Unis puis à sa sortie en vidéo. Plusieurs fois récompensé en son temps You are not alone que rythme une bande originale très pop folk composé par le danois Sebastian fut parfois comparé au cinéma de Truffaut, un cinéma de toute fraicheur à la fois osé et innocent, provocateur et libertaire. Le film de Johansen et Nielsen est une oeuvre avant tout lyrique, fraiche, souvent amusante, pétillante comme un diabolo menthe, celui de Dyane Kurys bien évidemment, une réflexion non seulement sur la 
jeunesse et la société des années 70 en pleine révolution sexuelle, un regard infiniment tendre sur l'innocence, l'amour et la rébellion adolescente. You are not alone, un classique du cinéma gay "come of age" qui en suit deux autres (Foutez-nous la paix et Maske ku vi) avec lesquels ils forment ce qu'on pourrait considérer comme une trilogie, est une oeuvre solaire qui pourra rappeler à certains cette fable noire qu'est La maladolescenza à la différence près qu'ici les réalisateurs ont su rester pudiques sans pour autant esquiver l'aspect homo-érotisant de l'histoire et quelques plans de nudité juvénile. De quoi nous rappeler la permissivité du cinéma gay (mais aussi hétéro) scandinave, sa liberté d'esprit, mais aussi que de telles oeuvres seraient aujourd'hui impensables du moins sous nos contrées.




Le cadre du film est assez restreint, celui d'un internat austère qui se limite aux chambres, aux salles de cours et aux douches et quelques extérieurs dont le lac où on détend et le bois où les deux jeunes protagonistes trouvent refuge. Le quotidien des pensionnaires est rythmé par des cours rébarbatifs, une discipline stricte et les sermons religieux du directeur qui interdit toute forme de sexe et bannit bien évidemment l'homosexualité. De quoi interpeller, titiller ces chères têtes blondes dont les choses de la vie sont le principal intérêt. C'est dans ce contexte qu'une idylle entre Kim, 12ans, et Bo de trois ans son ainé va


You are not alone traite de façon simple et honnête de la recherche de son identité sexuelle, des premiers émois sexuels encore incertains, de la barrière parfois ténue entre l'amitié et l'amour à un âge où on n'est plus tout à fait un enfant sans pourtant être déjà un véritable adolescent. Kim aime les filles mais il est également attiré par les garçons sans pour autant


Lentement la relation amicale entre les deux garçons va se transformer en relation amoureuse. Kim prend lentement conscience de sa différence lorsqu'un regard, une accolade, un geste équivoque lui donne le frisson, fait naitre en lui des émotions qu'il ne parvient pas réellement à identifier. Au fil des jours l'innocence des jeux se mue en quelque chose de plus profond, l'amitié trouble se transforme en amour, un amour qui se




You are not alone traite tout simplement des amitiés particulières, un thème que le cinéma a souvent porté à l'écran. On pense forcément aux Amitiés particulières de Jean Delannoy dont You are not alone pourrait en être la version danoise. Johansen et Nielsen reprennent toute une imagerie propre à ce type de films, un homo-érotisme juvénile, fantasmatique, fait de baisers innocents qui s'éparpillent, de rendez-vous secrets dans les


You are not alone est un bel hymne à l'amour et à la tolérance à travers duquel les







