Sebastian
Autres titres: Sebastian: when everybody knows / När alla vet
Real: Svend Wam
Année: 1995
Origine: Suède
Genre: Dramatique
Durée: 88mn
Acteurs: Hampus Blörck, Nicolai Cleve Broch, Ewa Fröling, Helge Jordal, Rebecka Hemse,Lena Olander, Emil Lindröth, Karin Hagas, Mira Mandoki...
Résumé: Sebastian, un jeune lycéen, découvre son attirance pour son meilleur ami, Ülf. Il se sent et se sait différent mais il garde son secret pour lui de peur de la réaction de son entourage. Au fil des jours, ses parents le voient se transformer. Il devient irritable et fuyant. Sa mère tente de parler avec lui mais il ne peut lui révéler son homosexualité. Lors d'une soirée, Sebastian embrasse Ülf. C'est pour Sebastian le moment de faire son coming out...
Deux élèments caractérisent le cinéma gay scandinave. D'une part son coté désespéré, d'autre part le fait qu'il mette le plus souvent en scène de jeunes adolescents parfois même des pré-adolescents notamment au Danemark. Sebastian ne fait pas exception même si on abandonne cette fois l'aspect sombre au profit d'une oeuvre quasiment solaire.
Sebastian est en fait une jolie histoire à l'eau de rose, celle d'un coming out parfait d'un adolescent, Sebastian, amoureux de son meilleur ami, Ulf.
Svend Swam a réalisé un film familial et pédagogique tout en sucre sur la tolérance sexuelle, une oeuvre belle et pleine d'espoir afin de mieux faire comprendre et accepter l'homosexualité chez les jeunes. Sebastian atteint parfaitement son but. Voilà un film simple traité de façon simple et interpréter de façon tout aussi simple par une brochette de jeunes comédiens dont le naturel rivalise avec leur beauté.
Si Sebastian accumule tous les clichés en suivant un schéma narratif type ( découverte de sa différence, peur de la réaction de l'entourage, coming out, tristesse puis compréhension de la famille et des amis), il n'en demeure pas moins un film plein de tendresse, d'émotions qui saura toucher le spectateur et donner espoir à bon nombre d'adolescents qui se reconnaitront en ce jeune garçon.
On est loin de la réalité malheureusement, tout est trop beau, trop idéal voire idéaliste, trop facile une fois encore mais le but de Sebastian est avant tout de faire comprendre au public qu'il est temps que les tabous tombent enfin et aux jeunes homosexuels qu'être gay est loin d'être une tragédie si on l'assume. Le message de Wam est aussi lumineux que le film: l'homosexualité est loin d'être une malédiction, elle peut être un vrai bonheur.
En prenant comme héros des adolescents loin du stéreotype habituel, minets branchés hantant les lieux à la mode, le spectateur pourra facilement s'identifier, se reconnaître dans le personnage de Sebastian et ceux de ses amis. On évolue en effet ici dans un milieu adolescent traditionnel. On écoute du rock, porte les cheveux longs, s'évertue à jouer de la guitare entre quelques head-shaking. Wam balaie d'un revers le portrait traditionnel de l'adolescent introverti et mal dans sa peau.
Le réalisateur multiplie les tics cinématographiques propres aux belles histoires d'amour: ralentis, gros plans sur les visages, les regards sur fond de couchers de soleil, les jeux aussi virils qu'innocent mais qui gardent toute leur ambiguité... Swam sait rester très pudique. Il dénude ses jeunes comédiens avec tact et demeure toujours très chaste.
Sebastian est un film plein d'espoir et d'innocence, naïf, frais comme la rosée du matin. Il connut en son pays un foudroyant succès qui lui valut dans les années 90 d'être projeté dans les collèges et lycées afin d'y aborder l'homosexualité en cours et ainsi lutter contre l'homophobie.
Aux cotés du solide Nicolai Cleve Broch le jeune Hampus Björck, révélation du film, irradie l'écran par l'insolence de sa lumineuse beauté et fut alors nommé l'un des dix garçons les plus sexy de Suède.
Si tout est trop beau pour être vrai, Sebastian doit être pris comme une bouffée d'air pur et d'espoir. C'est là sa seule ambition. De temps à autre, cela fait du bien!