Sebastian
Autres titres: Sébastien / Sebastian: when everybody knows / När alla vet
Real: Svend Wam
Année: 1995
Origine: Norvège
Genre: Dramatique
Durée: 85mn
Acteurs: Hampus Blörck, Nicolai Cleve Broch, Ewa Fröling, Helge Jordal, Rebecka Hemse,Lena Olander, Emil Lindröth, Karin Hagas, Mira Mandoki...
Résumé: Sebastian, un jeune lycéen, découvre son attirance pour son meilleur ami, Ülf. Il se sent et se sait différent mais il garde son secret pour lui de peur de la réaction de son entourage. Au fil des jours, ses parents le voient se transformer. Il devient irritable et fuyant. Sa mère tente de parler avec lui mais il ne peut lui révéler son homosexualité. Lors d'une soirée, Sebastian embrasse Ülf. C'est pour Sebastian le moment de faire son coming out...
Deux éléments caractérisent le cinéma gay scandinave. D'une part son coté désespérément sombre et réaliste, d'autre part le fait qu'il mette le plus souvent en scène de jeunes adolescents parfois même des pré-adolescents ce qui souvent le cas au Danemark. Sebastian ne fait pas exception à la règle même si on abandonne cette fois l'aspect noir au profit d'une oeuvre quasiment solaire puisque le film de Svend Wam relate la jolie histoire du coming out parfait d'un adolescent, Sebastian, amoureux de son meilleur ami, Ulf.
Connu pour ses oeuvres sombres, souvent dures et brutales cosignées par son ami cinéaste Peter Vennerod (Hotel St Pauli, Plus que noire que la nuit, Lasse & Geir, Apen framtid, Desparate Bekjenskaper...) Svend Wam réalise ici un film familial et pédagogique sur la tolérance sexuelle, une oeuvre belle et pleine d'espoir afin de mieux faire comprendre et accepter l'homosexualité chez les jeunes. Sebastian atteint parfaitement son but. Voilà un film simple traité de façon simple et interpréter de façon tout aussi simple par une brochette de jeunes comédiens dont le naturel rivalise avec leur beauté.
Si Sebastian accumule tous les clichés en suivant un schéma narratif type (découverte de sa différence, peur de la réaction de l'entourage, coming out, tristesse puis compréhension de la famille et des amis), il n'en demeure pas moins un film plein de tendresse, d'émotions qui saura toucher le spectateur et donner espoir à bon nombre d'adolescents qui se reconnaitront en ce jeune garçon.
On est loin de la réalité malheureusement, tout est trop beau, trop idéal voire idéaliste, trop facile une fois encore mais le but de Sebastian est avant tout de faire comprendre au public
qu'il est temps que les tabous tombent enfin et aux jeunes homosexuels qu'être gay est loin d'être une tragédie si on l'assume. Le message de Wam est aussi lumineux que le film: l'homosexualité est loin d'être une malédiction, elle peut être un vrai bonheur.
En prenant comme héros des adolescents loin du stéréotype habituel, ces fameux minets branchés qui hantent les lieux à la mode, le spectateur pourra facilement s'identifier, se reconnaître dans le personnage de Sebastian et de ses amis. Ils évoluent en effet dans un
milieu adolescent traditionnel, écoutent du rock, portent les cheveux longs, s'évertuent à jouer de la guitare électrique entre deux head-shaking. En quelques minutes Wam balaie d'un revers de la main le portrait traditionnel de l'adolescent introverti et mal dans sa peau.
Le réalisateur multiplie les tics cinématographiques propres aux belles histoires d'amour: ralentis, gros plans sur les visages, les regards sur fond de couchers de soleil, les jeux aussi virils qu'innocents mais qui restent toujours aussi ambigus... Quant à la nudité Wam reste très pudique, à des années lumière de ses films précédents. Il dénude ses jeunes
comédiens avec tact et demeure toujours très chaste lors des scènes d'amour. Sebastian se veut tout public et délaisse donc tout voyeurisme et complaisance. L'interprétation est à la hauteur du film. Aux cotés du solide Nicolai Cleve Broch le jeune Hampus Björck, la révélation du film, irradie purement et simplement l'écran par l'insolence de sa lumineuse beauté. Il fut même élu un des dix garçons les plus sexy de Norvège.
Récompensé dans de nombreux festivals, régulièrement projeté dans les années 90 dans les collèges et lycées norvégiens afin d'y aborder l'homosexualité et ainsi lutter contre
l'homophobie Sebastian est une oeuvre belle, pleine d'espoir et d'innocence, naïve, fraiche comme la rosée du matin. Le film fut un énorme succès dans son pays d'origine et reste aujourd'hui encore un classique du genre.
Si tout est trop beau pour être vrai, Sebastian doit simplement être pris comme une bouffée d'air pur et d'espoir. C'est là sa seule véritable ambition. De temps à autre, cela fait du bien avouons le!