Maniaco Deprebis

Scénariste, monteur, réalisateur l'américain Steve Scott débute sa carrière au tout début des années 70 en réalisant un porno de première heure, Coming West, une sorte de road movie fantasmatique où une femme se projette dans une histoire à trois avec sa compagne et un bel indien rencontré lors de leur trip. Par la suite Scott se consacrera uniquement au porno gay en mettant en scène quelques classiques du genre dont Wanted en 1980, sa seconde collaboration avec l'icône du cinéma X homosexuel américain Jack Wrangler après Married man deux ans plus tôt.

Ned Courey est un maton qui adore soumettre les prisonniers à ses fantasmes en les forçant à le sucer à tout heure du jour et de la nuit. Un groupe d'une dizaine d'entre eux est emmené en camionnette au bord d'une route afin d'y manier pelles et pioches. Deux d'entre eux, Cooper un homosexuel et Garrett un homophobe, las de ces humiliations, ont projeté de s'évader. Ils profitent du fait que Ned est entrain de se faire sucer derrière le camion pour mettre à exécution leur plan. Le reste du groupe suit le mouvement. Cooper et Garrett, chaines aux chevilles, trouvent refuge dans le cabanon d'un jeune et beau bucheron qui accepte de les cacher. La nuit Cooper et le bucheron baisent. Garrett retient sa colère. Au

petit matin ils repartent. Lors d'une halte en pleine campagne Garrett s'en prend violemment à Cooper et tente de l'étrangler. Une fois calmés ils parviennent à briser les fers qui les liaient. Enfin libre Cooper part seul de son coté. Il s'arrête près d'une rivière pour se masturber. Sur le chemin du retour il découvre Garrett blessé, le pied pris dans un collet. Il le sauve et l'aide à se relever. L'acvcident les ayant rapproché Cooper raconte à son compagnon d'infortune comment il est devenu gay après avoir été violé sous les douches de la prison où il était alors incarcéré. Puis il a rencontré Rick qui est devenu son amant. Il lui narre ses incroyables prouesses sexuelles et le plaisir qu'il y prenait. Ce récit fait changer

d'avis Garrett quant à l'homosexualité. Cooper l'a converti. Ils font l'amour.
Ceux qui ont un penchant pour les beaux éphèbes imberbes et autres blonds surfers longilignes ne trouveront malheureusement pas chaussures à leurs pieds dans le film de Steve Scott. Wanted porte bien son nom quant à l'univers dans lequel il nous plonge, celui du milieu carcéral, d'une virilité exacerbée, un monde d'hommes hyper sexualisés aux muscles bandés, à la moustache alerte, les sourcils froncés, au regard dur, le nez cassé. Les effluves de vanille ont fait place aux odeurs brutes de transpiration, le savon à la crasse de journées de durs labeurs à casser du roc sur le bord des routes. Quatre décors

minimalistes: une cellule de prison, l'arrière d'une camionnette, un cabanon et une grange dans les campagnes de l'Amérique profonde. Voilà ce que nous offre Wanted, une version redneck du WIP tout aussi minimaliste que ses décors. Scott ne prend en effet pas la peine de mieux développer son intrigue qui s'intéresse uniquement à deux évadés de prison, un gay et un homophobe, qui lors de leur cavale rencontrent un solide bucheron qui accepte les avances nocturnes d'un d'entre eux. Lors d'une seconde halte l'un des fugitifs raconte à son compagnon comment il a découvert les plaisirs homosexuels, l'occasion pour Scott de filmer un viol sous les douches puis les ébats de Cooper avec son amant, un fermier brut de

décoffrage adepte des plaisirs sadomasochistes.
Le scénario est surtout prétexte à enchainer de longues scènes de sexe viriles essentiellement composées de fellations gourmandes entre le maton qui manie parfaitement le gourdin phallique (celui qui sert à tabasser bien sûr) et les détenus. Au programme également un viol collectif sous les douches (seul moment propre du film si on peut dire) avec sodomie. Et bien évidemment le coeur même du film qui en est aussi le clou, un long flashback durant lequel on assiste aux relations aussi torrides qu'hallucinantes de Cooper et Nick dans une grange. Hallucinantes car Nick aiment les sensations fortes qui

pour lui se traduisent par des pratiques alliant plaisir et douleur. On a ainsi droit à une scène d'éléphantiasis qui devrait en faire grimacer plus d'eux, l'éléphantiasis étant rappelons le l'hypertrophie des parties génitales obtenue en enserrant le pénis et les testicules soit dans un anneau soit en coupant la circulation du sang à l'aide d'un lacet, ce qui est le cas ici. Ne reste plus à l'individu qu'à pénétrer son partenaire avec ce sexe gonflé à bloc, gorgé de sang, prêt à exploser, la petite particularité étant cette fois que Ned rentre également la totalité de ses testicules hypertrophiées à l'intérieur de son amant. Une pénétration intégrale du paquet finie à la main. Un peu comme on bourre de farce la dinde de Noël.

Impressionnant pour ceux qui apprécient les jeux SM très particuliers. Au programme également une masturbation en solitaire au bord de l'eau, un trait d'humour douloureux avec une sodomie durant laquelle le gardien reste bloqué dans les fesses de son soumis. Scott arrose l'ensemble d'un zeste de romantisme avec les ébats des deux fugitifs au bord d'une rivière que baigne le soleil matinal.
En tête de distribution on retrouve donc le blond aux yeux bleu acier Jack Wrangler, la star du X gay de la première heure, dans le rôle du maton. Il ne tient pas ici le rôle de principal protagoniste, fonction qui revient cette fois à deux autres noms incontournables du genre,

les tout aussi puissants Al Parker et Steve Taylor qui dans la vie étaient ensemble d'où peut-être cette aisance à tourner une scène d'éléphantiasis. A leurs cotés les habitués reconnaitront également Duff Paxton et Rob Stevens. Produit par Bijou Wanted et son coté bouseux fait partie de ces innombrables X gay vintage pré-condom qui inondèrent le marché américain dans les années 70 et 80, ces pellicules témoignage d'une époque définitivement révolue pour beaucoup perdues, oubliées. Wanted est un WIP version mâle en rut qui se fond dans la masse mais néanmoins intéressant pour son ambiance redneck, ses scènes

de sexe réussies et son casting trois étoiles tout en jeans moulants et tiags. On ne saura jamais ce qu'il adviendra des deux évadés mais l'important ici est que Cooper soit parvenu à convertir Garrett aux plaisirs homosexuels et que ce dernier en ressorte convaincu(l). On pourra bien sûr lui préférer Chained! (1973) du spécialiste Tom DeSimone qui reprend quasiment la même trame mais Wanted avec son banjo, son harmonica et sa guitare est un bien excitant avant-gout.