New-York chiama Superdrago
Autres titres: New-York appelle Superdragon / Secret agent Super Dragon / Höllenjagd auf heisse ware
Réal: Giorgio Ferroni
Année: 1965
Origine: Italie / France / Allemagne
Genre: Eurospy
Durée: 95mn
Acteurs: Ray Danton, Marisa Mell, Margaret Lee, Jess Hahn, Carlo D'Angelo, Adriana Ambesi, Marco Guglielmi, Solvi Stubing, Gérard Herter, Jacques Herlin, Carlo Hintermann, Pinkas Braun, Christia Hester, Benito Stefanelli, Artemio Antonini, Angelo Infanti, Renato Romano, Nello Pazzafini...
Résumé: Une puissante drogue injectée dans des chewing-gums fait des ravages sur un campus américain. Les étudiants sont soudainement de folie incontrôlable. L'agent secret qui enquêtait sur ce cas est retrouvé mort. Brian Cooper alias Superdragon a pour mission de résoudre cette énigme. Accompagnés de Cyntha et de Baby face, un habile petit malfrat, il part pour Amsterdam d'où proviendrait la drogue. Un criminel diabolique a pour intention de dominer le monde grâce cette drogue. Superdragon va devoir le mettre hors d'état de nuire...
Ce n'est plus une surprise. Dés qu'un film connaissait un succès international l'Italie s'empressait de sauter sur l'occasion pour en donner ses versions, n'hésitant pas à faire naitre de nouvelles sous branches aussi éphémères soient-elles du cinéma de genre. Le plus connu des agents secrets, James Bond, fut une source d'inspiration pour les metteurs en scènes italiens qui très vite créèrent leurs propres espions. L'eurospy était né et fit les beaux jours du cinéma Bis transalpin jusqu'à la fin des années 60. Parmi les nombreux agents secrets imaginés par les scénaristes on trouve le séduisant américain Brian Cooper
alias Superdragon qui le temps d'une mission va poser pied à Amsterdam sous la direction de Giorgio Ferroni, spécialiste du péplum et réalisateur de ce classique qu'est Le moulin des supplices.
L'agent secret Brian Cooper a décidé de prendre sa retraite. Il est en vacances à New-York lorsque son chef lui apprend la mort d'un de ses confrères alors qu'il était en mission. Son décès ressemble à un assassinat surtout qu'il enquêtait sur une série de morts étranges sur un campus du Michigan. Des étudiants soudainement pris d'une inexplicable folie sont régulièrement retrouvés morts. Ils seraient victimes d'une puissante drogue injectée dans
des chewing-gums distribués dans le gymnase du campus. Cooper accepte la mission et redevient donc un temps Superdragon. Sur le campus l'agent secret et Cynthia, sa jolie assistante, sont mis sur la piste d'une certaine Christine Brunder qui pourrait bien être un élément capital de l'enquête mais elle est introuvable. Incapable de prouver que cette vague de violence démentielle provient bel et bien d'une drogue contenue dans les gommes à mâcher Superdragon fait appel aux services de Baby face, un brigand aussi habile que rusé. Accompagnés de Cynthia ils partent pour Amsterdam, la ville d'où la drogue proviendrait. Ils ont rendez-vous avec Charity Farrel, leur contact, mais ils ignorent que la jeune femme est
un agent double qui a pour mission de tuer Superdragon. Elle est sous les ordres d'un réseau criminel international dont le chef, un dangereux scientifique nommé Fernand Lamas, entend bien dominer le monde grâce à cette drogue mise au point par le Professeur Krueger. Le poison sera caché dans des faux vases Ming que les hommes de main du scientifique fou récupéreront lors d'une vente aux enchères. Après bien des péripéties et quelques tentatives d'assassinats Superdragon parviendra à mettre hors d'état de nuire le diabolique savant...
Superdragon n'aura vécu qu'une seule aventure mais il faut reconnaitre que ce petit eurospy
franco-germano-italien tourné en 1965 est loin d'être ennuyant. L'intrigue n'a certes rien d'extraordinaire. Elle est même très simple. On retrouve donc l'inévitable savant fou voulant devenir maitre du monde qu'un agent secret doit combattre. L'utilisation d'une dangereuse substance n'est pas nouvelle non plus. Plus original par contre est le fait de l'avoir dissimulé dans des chewing-gums. A partir de ce banal incipit Giorgio Ferroni signe une petite pellicule tout à fait divertissante dont le point fort est son rythme soutenu. Dés l'ouverture du film Brian Cooper enchaine les aventures. Pas le temps de s'ennuyer, tout va très vite. Embuscades, pièges, bagarres, meurtres... se suivent tant sur le sol américain (les vingt
premières minutes environ) que sur le sol hollandais où se déroule le reste du récit. Aucun temps mort et quelques gadgets sympathiques, kitch mais ludiques. Ce n'est pas James Bond mais aussi ringards soient-ils ils sont amusants et drôles et sauvent de bien des situations périlleuses notre Superdragon (caricaturé en début de film par un petit dragon cracheur de feu crée par Baby face) dont la plus intéressante est très certainement lorsque notre agent est enfermé vivant dans un cercueil puis jeté à la mer. L'antre du savant est tout aussi clinquante avec ses petits écrans et ses couloirs "science-fictionesques" tout comme la vente aux enchères masquée où tout va se jouer. Devinez devinez qui est derrière ce loup!
Autre gros atout de New-York appelle Superdragon sa distribution féminine qui rassemble ni plus ni moins que quatre beautés à savoir Marisa Mell (la traitresse repentie Charity Farell qui se sacrifiera pour sauver Superdragon) quelques années avant Danger: Diabolik, Margaret Lee version blonde (Cynthia) qui nous offre une séance de jerk inoubliable, Solvi Stubing (Elizabeth) et Adriana Ambesi (Verna). Elles entourent notre Superdragon qu'interprète l'américain Ray Danton qui l'année précédente incarna deux fois de suite Sandokan. Sans être exceptionnel Danton s'en tire plutôt bien dans la peau de Superdragon. Il a l'élégance et le coté séducteur du personnage, l'oeil malicieux et le coup de poing facile.
Même peu musclé on y croit et c'est l'essentiel. Danton endossera de nouveau le costume d'espion pour On ne meurt qu'une fois, Corrida pour un espion, Opération Re mida et Notre héros retrouvera t-il le plus gros diamant du monde?. On a également le plaisir de retrouver une des gueules du cinéma américain le toujours solide Jess Hahn (Baby Face) et quelques noms incontournables du cinéma de genre français comme italien, d'autres "gueules", tels que Carlo D'Angelo, Marco Giuglielmi, Jacques Herlin et Gérard Herter.
Longtemps laissé aux oubliettes avant de refaire surface il y a quelques années seulement
New-York appelle Superdragon n'est évidemment pas le meilleur des eurospy. Le film de Giorgio Ferroni n'en est pas moins un agréable divertissement aussi sympathique que joliment mis en scène. Action, séduction, gadgets sur fond d'une Amsterdam du milieu des années 60 et de jerk endiablé voilà qui résume assez bien cette petite pellicule ludique qui fera passer un agréable moment aux amateurs de spy movies et de séries B d'autrefois.
Dés l'année suivante Giorgio Ferroni s'orientera définitivement vers le western-spaghetti avant de clore sa carrière avec un petit bijou du film d'horreur italien La nuit des diables.