Si muore solo una volta
Autres titres:
Real: Giancarlo Romitelli
Année: 1967
Origine: Italie
Genre: Europsy
Durée: 78mn
Acteurs: Ray Danton, Pamela Tudor, Rossella Bergamonti, Fernando Cebrián, Daniele Dentice, Gilberto Galimberti, Dada Gallotti, Marco Guglielmi, Mario Landoni, Mirella Pamphili, Julio Peña, Ron Reynolds, Francesca Rosano, Mario Sabatelli, Silvia Solar...
Résumé: Une organisation spécialisée dans le trafic d'armes international donne bien du mal à Interpol qui décide d'envoyer son meilleur agent, Mike Gold, enquêter afin qu'il la démantèle. Il se rend à Beyrouth où il soupçonne l'organisation d'y avoir sa base. Dés son arrivée il fait la rencontre de la belle Jane, une prétendue chanteuse, de Silvia et d'Ingrid. Une des trois jeunes femmes est en fait un agent double, la complice du chef de l'organisation dont la mission est d'éliminer Gold...
Après plusieurs années passées en tant qu'assistant réalisateur Giancarlo Romitelli passe à la mise en scène dés 1966 en tournant coup sur coup deux eurospy, Mark Donen agente Zeta 7 / Karaté à Tanger pour l'agent Z7 et Si muore solo una volta, un filon très à la mode en Italie depuis le milieu des années 60 depuis le succès mondial des James Bond. Et c'est bel et bien le célèbre agent britannique que Romitelli plagie avec Si muore solo una volta (littéralement On ne meurt qu'une fois), le titre lui même faisant référence à l'univers de Ian Fleming et de son viril 007 devenu pour l'occasion Mike Gold, agent d'Interpol.
Une organisation criminelle spécialisée dans le trafic d'arme mondial sévit actuellement. Un des amis de Mike Gold, un des meilleurs agents d'Interpol du moment, a été tué. Gold est persuadé que sa mort est liée à ce trafic. Ses supérieurs lui donnent pour mission de démanteler cette organisation et de mettre fin à leurs exactions. L'agent secret part pour Beyrouth où se cacherait selon lui la base de l'ennemi. Dés son arrivée il est confronté à Jane, une chanteuse sous contrat qu'on empêche selon elle de quitter la capitale libanaise. Gold sent le piège et démasque l'espionne qui en réalité fait partie de l'organisation. L'agent secret aidé par la belle Ingrid et la tout aussi séduisante Silvia se met à traquer les membres
de l'organisation et son chef entre Beyrouth et l'ile de Malte. Mais une des deux filles est un agent double et Gold devra là encore la démasquer. Après bien des aventures il parviendra à détruire l'organisation et tuer son chef.
Dés les premières images une chose est sûre: Giancarlo Romitelli a bel et bien décidé de faire son "petit" James Bond puisque le générique imite à la perfection ceux des aventures du célèbre agent en alternant dessins animés et images réelles sur fond ultra colorés comme l'exigeait alors l'époque. Autre point commun: la très belle chanson de ce même générique qui ressemble à s'y méprendre à un thème "James Bondesque". Nous voilà donc
bel et bien immergés dans l'univers des agents secrets très 60s mais les similitudes s'arrêtent là à l'exception de notre agent lui même, Mike Gold, costume, oeil de velours et plaisanterie facile pour conquérir la gente féminine, qu'elle soit pure et innocente ou agent double. Mike Gold qui n'a aucun numéro est bel et bien un héritier de notre cher Bond. Mais toutes ces ressemblances en bonne et due forme ne signifient pas forcément un film épique à la Bond justement. Cette fois il n'y a aucun savant fou, notre planète n'est pas menacée par une quelconque arme atomique. Il n'y a ni gadget ni arme hyper puissante juste quelques tours et astuces à la McGyver. Un simple tuyau d'arrosage, un peu de gaz et une allumette
sont ici amplement suffisants pour permettre à Gold de se débarrasser d'un groupe de bandits gênant. Sont surtout privilégiées les scènes d'action, des courses-poursuites en voiture, des bagarres qui forment la majeure partie d'un film qui cache tant bien que mal un scénario embryonnaire souvent confus, par moment incompréhensible. Toute l'intrigue tourne autour d'un simple trafic d'armes international auquel Gold doit mettre fin. On ne peut trouver plus simple d'autant plus simple que Romitelli ne cherche en aucun à solidifier son histoire, à l'enrichir de quelques retournements de situation et autres rebondissements. C'est pourquoi lorsque apparait le mot Fin c'est un sentiment de frustration qui envahit le
spectateur même si au bout du compte cet europspy reste sympathique.
La mise en scène est alerte, le rythme est soutenu, les scènes d'action s'enchainent régulièrement. Les magnifiques paysages de Beyrouth (où avait été déjà tourné Les espions meurent à Beyrouth de Luciano Martino) et de Malte fort joliment photographiés apportent à l'ensemble une touche exotique des plus agréables et Mike Gold s'avère sympathique et toujours plein d'humour, insufflant au film un peu de fraicheur. Gold est d'ailleurs bien plus proche de Simon Templar que de James Bond ce qui donne un petit coté comic-book à ses aventures. La distribution n'est pas négligeable puisqu'en tête d'affiche on retrouve un joli trio
d'actrices: la française Silvia Solar (Jane) qui fit la plus grande partie de sa carrière en Espagne, Dada Gallotti (Silvia) une des figures emblématique du Bis italien et Pamela Tudor (Ingrid), une habituée de l'Eurospy et du western-spaghetti. A leurs cotés on reconnaitra notamment l'espagnol Fernando Cebrian (Des fleurs pour un espion). Quant à l'agent secret Mike Gold c'est l'américain Ray Danton qui endosse ses costumes. Danton n'est pas spécialement séduisant mais il a un certain charisme, un petit charme qui fonctionne plutôt bien et suffisamment d'humour pour finalement faire de son personnage un agent tout à fait acceptable. Après avoir incarné Sandokan dans Le trésor de Malaisie / Sandokan alla riscossa et Super Dragon dans New-York appelle Super Dragon, Danton passera toute sa
carrière en multipliant les apparitions dans les plus célèbres séries télévisées américaines des années 60 et 70.
En compensant la faiblesse d'un scénario sans originalité aucune par un humour constant et une dose d'action Giancarlo Romitelli signe un petit europsy sans aucune prétention, une gentille petite série B (78minutes au chrono) saveur bande dessinée oubliable mais joviale avant tout divertissante... avec en clin d'oeil la revue française culte du cinéma des années 70 et 80, Ciné revue, que lit notre cher agent!