Jocks - Angeli in discoteca
Autres titres: Music fever / I ragazzi della discoteca
Réal: Riccardo Sesani
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: Disco movie
Durée: 98mn
Acteurs: Russel Russel, Tom Hooker, Patricia Moore, Armando Brancia, Giuliana Calandra, Roberta Bonanni, Claudio Saponi, Emanuela Romano, The Creatures...
Résumé: A Milan deux jeunes Deejays, Hi-Fi et DJ, s'associent pour monter un show spectaculaire en boite de nuit. Malheureusement le banquier qui devait financer leur projet est arrêter pour escroquerie. Grâce à l'aide inattendue d'une ex-cantatrice lyrique ils vont pouvoir remettre sur pied leur projet. Il y a malheureusement un bémol. Elle financera le show s'il s'agit d'une version moderne de l'Aida. Les deux DJs vont bien monter le spectacle mais ils suivront leur idée de départ, un show futuriste grandiose, en faisant bien attention qu'elle et son impresario ne s'apercevoivent de rien jusqu'au grand jour...
Le succès planétaire de La fièvre du samedi soir allait assez rapidement engendrer en Italie un nouveau filon du cinéma d'exploitation, le disco movie, le danzereccio. Le mouvement fut de courte durée mais cela suffit à donner naissance à une bonne poignée de sous Night fever plus ou moins bons, plus ou moins intéressants, plus ou moins fébriles. Un des tout premiers fut Rock'n'roll de Vittorio De Sisti suivi de très près par La febbre americana de Claudio De Molinis. Suivirent parmi les plus notoires Travolto... da un insolito destino et Baila guapa. Puis arrivèrent les années 80. Le filon perdura quelques petites
années encore avant de lentement s'essouffler même si de temps à autres un nouveau danzereccio voyait le jour. C'est le cas de Jocks - angeli in discoteca également connu sous le titre I ragazzi della discoteca réalisé par le milanais Riccardo Sesani. Nous sommes en 1984. Adieu à la disco traditionnelle, l'heure est à l'italo disco qui fait fureur dans les discothèques non seulement italiennes mais à travers toute l'Europe.
DJ, un jeune deejay de couleur malingre en pleine ascension, fait du stop. Un autre Deejay surnommé Hi-Fi, un garçon musclé, le prend à bord de son camion, un impressionnant TIR. Leur rencontre fortuite va faire des étincelles. Sentant tout le potentiel artistique du jeune
homme Hi-Fi s'associe en effet à DJ pour réaliser le rêve de ce dernier, monter un spectacle musical grandiose tout en costumes et chorégraphies qu'ils présenteraient à l'arrière du TIR transformé pour l'occasion en disco mobile. Mais ils n'ont pas un sou vaillant en poche. Le problème semble se résoudre lorsqu'ils rencontrent un banquier très intéressé par ce projet. Il leur promet de le financer mais le jour où il devait leur remettre l'argent il est arrêté pour escroquerie. Tout le projet s'écroule jusqu'au jour où Hi-Fi sauve la vie de Kim, une jeune fille agressée en pleine rue par une bande de loubards. Kim est la nièce d'une ex-cantatrice lyrique un brin excentrique. Pour les remercier elle leur promet de parler de leur
projet à sa tante qui accepte de suite de financer leur rêve à condition qu'ils mettent en scène une version moderne de l'Aida en lieu et place de leur idée de départ. Ils feignent d'accepter pour avoir les fonds promis car ils ont bel et bien l'intention de monter leur spectacle à eux. Ils arrivent à tromper la cantatrice et son impresario. Après bien des déboires notamment avec une bande de voyous qui leur en veut et kidnappe DJ le spectacle se fait dans la plus grande discothèque de Milan, l'Altro mondo. C'est un énorme succès.
Le scénario comme pour la plupart des disco movies ne brille guère par son originalité. Il
est basique mais aussi élémentaire soit-il cela ne vient pas réellement gâcher le plaisir pris à visionner ces" Anges en discothèque". Un des premiers points positifs de cette bande musicale très 80s est le duo que forment DJ et Hi-Fi (prononcez "Aï-faï"). Le premier est un garçon de couleur malingre plein de vitalité et de rêves en tête interprété par l'américain Russel Russel, danseur-chanteur-chorégraphe ouvertement gay et membre des Easy going de Claudio Simonetti, très actif en Italie dés le milieu des années 70. Le second est Tom Hooker, l'ex-modèle pour romans-photos qui fut surtout la voix des principaux succès de Den Harrow et qui sortit sous son propre nom quelques incontournables titres italo-disco
dont le mémorable "Looking for love" en 1986. Le tandem fait mouche. Plein de vitalité et de bonne humeur Russel ne cesse de danser, de bouger. Il est l'âme du film et multiplie les projets à l'arrière du TIR de HI-Fi dans lequel il vit. Ces deux là ne cessent d'avoir des prises de becs qui souvent se terminent en bagarres, quelques bons coups de poings de la part du musclé Hi-Fi qui lui aussi s'en prend quelques uns. Leur énergie donne du peps au film qui de son coté enchaine les numéros de danse, un second point positif surtout pour ce type de pellicule. On bouge, on tape du pied au rythme d'airs italo-disco qui eux aussi s'enchainent. Et pas n'importe lesquels! Sesarini a choisi de mettre en avant I creatures, un
des plus gros vendeurs de disques d'italo-disco en Italie au milieu des années 80. C'est sur leurs plus gros succès qu'on peut ici danser (notamment "Digital rebel", "Believe in yourself", "Inspiration" et une version électronique de l'Aida) mais aussi sur ceux de Kano ("Queen of witches"), des Band of Jocks ("Let's all dance"), d'Orlando Johnson "Fantasize" et "Turn the music on", Tom Hooker bien sûr "Love attack" et bien d'autres. Jocks - Angeli in discoteca est également un hommage non déguisé à L'altro mondo, la plus célèbre boite de nuit de Milan, le lieu branché de toute la jeunesse milanaise de l'époque. La boite est magnifique et Sesarini sait la mettre en valeur. Le show final, point culminant du film, est simplement
magnifique. Le spectacle mis sur pied par nos deux protagonistes est splendide. Vaisseaux spatiaux (qui servent aussi de cabine aux deux DJs), robots, extra-terrestres, costumes et maquillages délirants, fumigènes, lasers et jeux de lumière superbes, le tout dans les décors Hi-tech de la fameuse boite. Ajoutons à cela un rythme sans temps mort, de jolis décors tant intérieurs qu'extérieurs et toujours très colorés et on obtient un danzereccio enjoué et esthétique "so 80s", un des meilleurs du genre qu'on peut voir aussi comme le sympathique témoignage mode de toute une époque et des lieux fréquentés par sa jeunesse. Les nostalgiques apprécieront. Signalons qu'aux cotés de Russel Russel et Tom
Hooker (qu'on aperçoit au sortir du lit en toute petite tenue, un micro short satiné très 80s") on retrouve Patricia Moore alias Patricia Pasinotti, une danseuse professionnelle qui avait déjà travaillé auparavant avec Russel sur l'émission télévisée Domenica in, l'occasion pour Sesarini de créer une idylle entre elle et Tom puis entre elle et Russel, histoire d'attiser leur rivalité, et nous offrir un bref plan seins nus.
Comme beaucoup de disco movies all'italiana Jocks - Angeli in discoteca est devenu assez difficile à visionner puisqu'il n'a jamais été édité en DVD, uniquement disponible dans une version VHS italienne fort médiocre. Par chance une copie pirate améliorée circule sur le net afin de permettre à l'amateur d'en profiter pleinement.
Quatre ans plus tard Sesarini après quelques incursions dans le film érotique dont un avec Valentine Demy retrouvera les pistes de l'Altro mondo pour Una donna da scoprire.