Maniaco Deprebis

En 1975 Michele Massimo Tarantini donnait naissance à une nouvelle héroïne de la comédie populaire à l'italienne, La prof! Et cette Prof incarnée pour la première fois à l'écran par la plantureuse Edwige Fenech allait connaitre un tel succès que de nombreux autres épisodes seront réalisés jusqu'à l'aube des années 80 parallèlement aux aventures d'autres séduisantes héroïnes tout aussi étincelantes comme La Flic, La Toubib, L'Infirmière sans oublier La Lycéenne et la Collégienne. Voici pour cette fois le troisième opus des tribulations coquines de notre mondialement célèbre Prof.

La jeune et séduisante Luisa, une professeur de piano, quitte Milan pour la petite ville de Lucca afin d'y retrouver son amant Ferdinando Bonci Marinotti, un notable en pleine campagne pour être élu maire. Ce qu'ignore Luisa c'est que contrairement à ce que lui a fait croire Ferdinando il ne vit pas avec sa vieille mère malade mais avec sa femme qu'il trompe donc dans le plus grand secret. De son coté lasse de voir son mari, le docteur Busatti, draguer toutes les locataires à qui le couple loue un appartement dans l'immeuble, sa femme choisit elle même la nouvelle locataire qu'elle souhaite cette fois hideuse. Lorsqu'elle découvre qu'une professeur de piano cherche un appartement elle le lui loue de

suite pensant que les professeurs de musique sont pour la plupart physiquement ingrates. C'est malheureusement Luisa qui débarque et son arrivée ne passe pas inaperçue. Tous les hommes de l'immeuble n'ont d'yeux que pour elle, le docteur Busatti en premier, Marcello son fils et ses deux niais de copains. Surprenant une conversation téléphonique avec son amant un des copains en déduit que Luisa est une pute de luxe. Va s'ensuivre toute une série de quiproquos et de va-et-vient dans son appartement qui nuit à sa relation avec Ferdinando qui de plus ne peut se permettre d'être surpris. Le thème de sa campagne est en effet "Honneur à la famille et à la moralité"! Tout se terminera pourtant bien. Luisa se rend

compte qu'elle est finalement attirée par Marcello qui est éperdument amoureux d'elle. Elle tombe dans ses bras.
Pour cette seconde aventure de La Prof réalisée par Michele Massimo Tarantini on retrouve Edwige Fenech dans le rôle titre qui de son coté l'incarnait pour la troisième fois après La prof donne des leçons particulières et La prof et les cancres. Plus qu'une sexy comédie ce nouveau volet est avant tout un vaudeville ce qui le différencie quelque peu des autres épisodes. En effet, point d'élève ou d'étudiant ici ni de lycée en guise de décor mais un immeuble dans lequel une ravissante et très sexy professeur de musique loue un petit

appartement. C'est d'ailleurs dans cet appartement que se déroule la majeure partie de l'action à l'exception de quelques extérieurs. Très vite notre prof enflamme les sens de la gente masculine d'autant plus qu'une rumeur lancée par un benêt (Alvaro Vitali) voudrait qu'elle soit une escort-girl. Les prétendants (le concierge, le docteur, le colonel, leurs fils respectifs) défilent donc chez elle au grand dam de son amant qui ne doit absolument pas être vu en galante compagnie. Son élection en tant que maire et son mariage sont en jeu. Pendant une bonne partie du film on assiste donc à une partie de cache-cache dans les armoires, sous le lit, sur le balcon, on court dans tous les sens, les portes claques, on

s'agite. Tous les ingrédients du vaudeville sont là. Ne manque à l'appel que le fameux "Ciel! mon amant" ou "Ciel mon mari!". C'est là le petit plus de cet opus qui ma foi s'avère plutôt drôle, bien rythmé et réalisé avec verve même si les gags et les situations n'ont rien de très nouveau.
L'autre point fort est l'érotisme, Tarantini n'hésitant pas à déshabiller le plus souvent possible Edwige (version coupe courte) qui nous offre donc quelques scènes de nu qui vont étourdir ses admirateurs dont une sous la douche, complètement gratuite durant laquelle il ne cesse de filmer en gros plans ses seins et ses fesses qu'elle savonne encore et encore.

On retiendra également la très longue et volcanique scène d'amour finale entre Luisa et Marcello sous la douche et les nombreux plans où Edwige apparait en tenue légère. Voilà de quoi mettre le feu à cette pellicule coquine et faire s'enflammer les partitions de piano de notre prof de piano.
La distribution est en pleine forme même si on a vu mieux au niveau folie, certes déchainée mais pas pleinement délirante comme dans d'autres volets. Autour d'Edwige gravitent donc Renzo Montagnani égal à lui même dans le rôle de l'amant, Lino Banfi (le concierge), Gianfranco Barra (le docteur) et Carlo Sposito (le colonel). Alvaro Vitali est bien sûr au

rendez-vous et nous la joue "Coucou la voilà" mais en gardant son slip tout comme Lucio Montanaro. La gente féminine est représentée par Clara Colosimo, Elsa Vazzoler et surtout Ria De Simone qui malgré un temps d'écran extrêmement réduit nous délecte d'une incroyable scène poitrinaire. Inoubliable est en effet la scène de lit où elle frotte ses énormes seins contre le nez de Montagnani qui est en plein appel téléphonique avec Edwige. Le petit point faible est peut-être le choix de Marco Gelardini (Marcello), vu dans La baigneuse fait des vagues et La prof du bahut, un jeune acteur éphémère bien trop fade et
quelconque pour nous convaincre qu'Edwige puisse en tomber follement amoureuse.
Si la prof connait la musique le spectateur quant à lui connaitra un joli moment de bonheur dans cet immeuble où Luisa/Edwige ne cesse de dévoiler ses charmes au son des portes d'armoires qui s'ouvrent et se ferment, claquent et reclaquent. En résumé, voilà un très bon épisode de cette longue série des Prof à conseiller donc aux amateurs de grivoiseries... et bien évidemment aux admirateurs d'Edwige. Cela va sans dire.