Le cul de Marilyne
Autres titres: Le c.. de Marilyne / Le c.. de Marline / Marline / Una chica llamada Marilyne / Marilyne in the paradise of sensuality / Marilyne - Im paradies der sinnlickheit%%
Réal: Jean Luret
Année: 1979
Origine: France / Espagne
Genre: Erotique
Durée: 76mn
Acteurs: Françoise Giverneau, Véronica Miriel, Jean-Christophe Brétignière, Eva Robins, Angel Aranda, Eric Thibaud, Tony Mendel, Ana Douking, Antonio De Leo, Muriel Montossé, Victor Schiard, Fabrice Cuitat, Christian Pegand, André Chazel, Luis Pena, Isabel Torres, Angel Gonzales, Francisco Camacho, Maria Del Pilar Gomez, Alessandra Suarez...
Résumé: Après avoir découvert son petit ami en fâcheuse posture dans les bras de sa mère la jeune Marilyne, effondrée, se réfugie chez son amie Véronique. Cette dernière l'emmène à Rome puis en Espagne où Marilyne retrouve son père qui vit désormais avec Paula, sa maitresse. Pendant que Marilyne multiplie les rencontres coquines Véronique aguiche son père qui finit par craquer et à coucher avec elle, de quoi rendre Paula jalouse...
Jean Luret voilà un nom qui doit surement parler à tous les pornophiles amateurs de X bleu blanc rouge. Après un premier film érotique en 1975 dont la réelle paternité est souvent contestée, La fille d'Emmanuelle / Femmes vicieuses, il passe de suite après à la pornographie, un domaine qu'il ne quittera quasiment plus. Entre 1976 et 1984 il réalisera une trentaine de pellicules juteuses répondant aux doux noms de Ces salopes de belles-soeurs, Les jeunes Q, Je fais où on me dit, Les lécheuses et autres Parfums d'une petite culotte. Le cul de Marilyne qu'il tourne en fin 1979 n'est pas un X cette fois mais un petit film érotique coproduit avec l'Espagne (comme quelques années plus tôt pour Safari erotico cosigné avec Carlos Aured).
La jeune Marilyne est étudiante à Paris. Elle sort avec Hervé. Tout se passe bien pour elle jusqu'au jour où elle aperçoit Hervé se faire sucer par sa mère qui exige d'être appelée Emmanuelle. Elle s'enfuit et se réfugie chez sa meilleure amie Véronique, une jeune chanteuse à succès. Elles font l'amour. Véronique lui propose de partir en Italie puis en Espagne retrouver son père. Véronique lui tape de suite à l'oeil même s'il a refait sa vie avec Paula qui n'est pas très heureuse de voir Marilyne débarquer chez eux. A force que Véronique l'aguiche il finit par tromper Paula qui, jalouse, le trompe à son tour avec un ami. Marilyne fait connaissance avec les amis de Véronique dont Superman, un petit rigolo qui se
prend pour le super héros version homosexuelle ce qui ne l'empêche pas d'abuser de Marilyne dans un poulailler. La jeune fille rencontre ensuite deux étudiants qui l'emmènent dans leur chambre mais coquine, elle préfère se donner à leur jeune et studieux voisin. En rentrant elle découvre que son père trompe Paula avec Véronique. Après avoir poussé Paula à les rejoindre au lit Marilyne rentre à Paris et retrouve Hervé. Véronique vient la chercher en voiture. Marilyne part avec elle à la grande surprise d'Hervé. Les deux jeunes filles font passionnément l'amour.
Ecrit à quatre mains par Jean Luret et José Maria Forqué Le cul de Marilyne est ce qu'on
appelle un film classé "S", ces bandes érotiques ibériques souvent très osées mais qui ne franchissent jamais les limites de la pornographie. Et si très souvent les "S" (S pour sexe) sont de croustillantes pellicules celle ci risque de décevoir. Le cul de Marilyne aussi ferme et petit soit-il n'a rien de très exceptionnel. Le scénario tient sur un confetti, si de scénario on peut toutefois parler, et n'est qu'un simple prétexte à créer quelques situations érotiques parfois ridicules comme celles mettant en scène Superman, un gringalet moustachu homosexuel qui s'habille en... Superman! La séance de bisous sur la plage entre lui et son copain, un autre moustachu (on est à l'aube des années 80, la moustache est encore de
rigueur), est à la limite du cliché, de la comédie ringarde bien franchouillarde comme on aimait alors en concocter. Superman aime aussi se prendre pour un homme et pour se faire il fait l'amour à Véronique dans un parc publique sous les jets d'eau en marche (on devine l'allusion) ou abuser de Marilyne dans une écurie sous le regard des poules.
Mais ce qui frappe d'emblée c'est le manque de cohésion de l'ensemble souvent brouillon, peu clair. Certains passages semblent se poser là comme une mouche sur un mur. En fait Le c.. de Marilyne se compose de cinq épisodes mal liés. Le premier se déroule à Paris. Marilyne pleure sur un bateau mouche après avoir découvert Hervé dans une posture fort
équivoque avec sa mère, une cougar vulgaire, putain mondaine dévoreuse de jeunes minets. Suit la séquence musicale le temps d'une disco song gloussée par Véronique (qui sert de chanson thème au film) puis Marilyne s'envole pour Rome le temps de faire connaissance avec notre Superman moustachu, un passage bref dont on se demande l'utilité. Vient l'épisode espagnol, le plus complet, le plus intéressant et excitant. Il compose le cœur du film et contient surtout les scènes érotiques les plus chaudes. On retiendra la longue et très ensoleillée scènes équine, très belle et sensuelle, qui alterne les plans où Véronique se caresse langoureusement entièrement nue sur un cheval sous l"oeil du père
et ceux où Paula se donne à un ami. Tout aussi superbe est la longue séquence où Paula fait l'amour au père de Marilyne, des ébats très chauds de toute beauté qui se termineront à trois filmés de surcroît avec grand soin et pas mal d'imagination. Le passage avec les étudiants, plus suggéré, est plus drôle que salace mais reste tout de même assez excitant.
Juste avant la conclusion parisienne et la longue et très belle scène d'amour entre Marilyne et son amie se situe le quatrième épisode tourné à la plage, près de Saint-Paul de Vence, qui bizarrement ne se rattache à aucun autre et peine à trouver un véritable sens dans l'intrigue. Un rêve? Un souvenir? C'est ce qu'on croit comprendre.
Le c.. de Marilyne donne par moment l'étrange impression de ne pas être fini, d'avoir perdu ça et là des scènes, que le résultat final devait être différent. Le projet initial n'a t-il pas abouti? Mystère. Y a t-il eu des coupures inopinées ou pas? Mystère. Cela expliquerait la soudaine apparition totalement injustifiée (et non créditée) de André Chazel dans l'opus parisien. Il semble bel et bien manquer des passages. Difficile dans ces conditions d'apprécier pleinement Le c.. de Marilyne et de lui trouver un quelconque intérêt si ce n'est son érotisme soigné par instant très hot. Luret a un certain savoir-faire et un goût certain de l'esthétisme, il sait filmer ses acteurs ce qui sauve le film de l'insipidité notamment dans sa
troisième partie. Les amoureux de Paris, de la Seine, des bateaux mouches, de la Tour Eiffel, de la Concorde, des Tuileries et des Champs-Elysées... prendront quant à eux plaisir à revoir la Ville lumière telle qu'elle était à l'aube des années 80. Même s'il ne dépasse jamais le niveau de toutes ces pellicules coquines destinées aux programmations tardives des chaines télévisées, malgré ce coté anarchique le film de Jean Luret, agrémenté d'une agréable partition musicale, reste une agréable petite gourmandise visuellement très jolie, dont tout le peps provient du troisième segment. En résumé c'est surtout et avant tout la partie centrale du cul de Marilyne qu'on prendra plaisir à découvrir et déguster. Signalons
que pour sa sortie française en salles le film fut agrémenté de neuf séquences pornographiques, des inserts souvent laids et bien visibles qui n'apportent strictement rien à l'intrigue.
En tête d'affiche on trouve une parfaite inconnue, Françoise Givernaud. Marilyne ne lui aura pas vraiment porté chance puisque ce fut son seul et unique passage devant la caméra. Avec un physique plutôt passe-partout (et des couettes) et un jeu hésitant elle n'a pas vraiment tous les atouts en main pour réveiller notre libido, on aurait imaginé une Marilyne bien plus tape à l'oeil. On lui préférera sa partenaire, la brune et pulpeuse Veronica Miriel,
une habituée des quinquis et des films érotiques espagnols, aperçue également dans quelques Bis italiens. Autour d'elles papillonnent quelques starlettes de l'érotisme telles que la plantureuse Muriel Montossé. Une petite curiosité, la présence de Jean-Christophe Brétignière dont on aura au moins vu une fois furtivement les fesses dans le bref rôle de Hervé, une première apparition à l'écran pour celui qui sera par la suite le Lucifer des Rats de Manhattan et le protagoniste de La dolce casa degli orrori de Lucio Fulci. Ce type de pellicules fait souvent appel à quelques vieilles gloires sur le déclin. Ce sont ici le vétéran Angel Aranda, quinqua fort bien conservé à qui revient les scènes les plus chaudes, et Eva Robin (à ne pas confondre bien sûr avec le transsexuel italien Eva Robins / Roberto Coati) découvert dans Cérémonie des sens et surtout Ténèbres de Argento.