Femmes vicieuses
Autres titres: La fille d'Emmanuelle / Paris mon amour / Amori proibiti di un'adolescente / La ragazzina parigina / The daughter of Emmanuelle / I kori tis Emanouellas
Real: Guido Zurli
Année: 1975
Origine: Belgique / France / France
Genre: Erotique
Durée: 85mn
Acteurs: Sarah Crespi, Macha Magall, Greta Vayan, Lawrence Casey, Mario Tortas...
Résumé: Paris- les années 40. Lors d'une séance de cinéma, Emmanuelle fait la connaissance d'un jeune officier américain. Ils tombent amoureux et décident de se marier. Malheureusement, le jour du mariage, le bel officier doit repartir à la guerre dans pouvoir au préalable prévenir Emmanuelle. la jeune femme croit qu'il l'a abandonné et ne pourra jamais lui annoncer qu'elle est enceinte.
Athènes - de nos jours. Pussy, une jeune modèle, fait des photos de mode pour Hélène, sa directrice, avec qui elle entretient une relation amoureuse. Lorsqu'un agent américain débarque, elle tombe sous son charme et décide de quitter la Grèce pour Paris afin de le suivre. Amoureuse, elle a pourtant l'étrange impression de le connaitre. Elle va découvrir qu'il est en fait son père. Pussy est la fille d'Emmanuelle...
Voilà encore un de ces films sur lequel plane l'ombre d'un doute quant à savoir qui en est le véritable metteur en scène. Si on accorde très souvent la paternité du film au futur pornographe français Jean Luret, sa réalisation reviendrait en fait à Guido Zurli également responsable du scénario. En fait, Zurli rencontra de nombreuses difficultés avec la production qui ne cessait de changer le titre du film. Furieux, déçu par le résultat final, Zurli ne reconnut pas le film et c'est à Jean Luret qu'il fut alors attribué.
A la vision du film, on peut comprendre la déception de Zurli. Si l'un de ces nombreux titres fait référence au film de Just Jaeckin, Femmes vicieuses n'a comme seul et unique point commun avec celui ci que le nom d'une des héroïnes, la mère de la jeune protagoniste. Ne nous laissons point berner par le titre français puisque de femmes vicieuses nous n'en verrons point ici. En fait, The daughter of Emmanuelle est une gentille dramatique érotique qui commence durant la seconde guerre mondiale dans le Paris des années 40. Une jeune femme, Emmanuelle, tombe amoureuse d'un officier américain qu'elle décide d'épouser. Malheureusement le jour du mariage, il doit repartir à la guerre sans avoir eu le temps de prévenir sa futur épouse. Emmanuelle pensera qu'il l'a abandonné. Elle ne pourra jamais lui dire qu'elle était enceinte.
Après cette tragique ouverture filmée tout en tons sépia dans un Paris d'époque, nous voilà propulsés à notre époque sous le soleil radieux de la Grèce où Pussy, une jeune modèle de 20 ans, fait des photos de mode. Désinhibée, insouciante, elle entretient une relation saphique avec Hélène, la directrice de l'atelier pour lequel elle travaille. Lorsqu'un agent américain débarque, elle tombe amoureuse de lui et quitte la Grèce au grand désespoir de sa directrice. Très attirée par cet homme, elle ne parvient cependant pas à expliquer cet étrange sentiment qu'elle ressent en sa présence. Elle va alors découvrir qu'il n'est autre que son propre père. Elle est la fille d'Emmanuelle!
Si le scénario était intéressant, son traitement particulièrement fade le rend malheureusement totalement insipide. Si on s'amusera de cette ouverture digne d'un vieux film d'avant-guerre, du moment où Zurli projette ses personnages dans notre monde actuel, The daughter of Emmanuelle se transforme en une bluette morne qui perd au fil des minutes toute sa causticité de départ. Faire de l'amant de cette adolescente peu farouche son propre père avec qui elle fait l'amour langoureusement était une très bonne idée mais si dés le départ on aura deviné l'identité de cet homme, cette histoire incestueuse ne prend guère de risque. Dénué de tout suspens, téléphoné, on oscille sans cesse entre la dramatique familial et l'érotisme bon enfant. Certes les personnages sont plutôt bien dessinés mais cela ne suffit pas à donner au film un réel intérêt. On s'ennuie ferme et ce ne
sont pas les scènes érotiques qui risquent d'émoustiller le spectateur. La relation saphique entre Pussy et Hélène se limite à quelques baisers et un bain de champagne qui se termine par quelques gentils ébats noyés dans un jeu de lumières psychédéliques qui empêche de les distinguer clairement. On appréciera la nudité des héroïnes notamment celle de la jeune Sarah Crespi dont c'était le premier véritable film mais en matière d'érotisme on vit et fit bien mieux. Tout le coté dramatique et surtout sulfureux de l'histoire est purement et simplement oublié. Il ne subsiste qu'un simple petit film érotique d'une désolante transparence aussi dispensable qu'oubliable. Ne reste plus au spectateur qu'à imaginer ce qu'aurait pu donner cette histoire si elle était tombée entre les mains d'un réalisateur beaucoup plus audacieux.
On pourra se consoler en admirant les superbes paysages de Grèce qui apportent une touche d'exotisme à l'ensemble, appuyé par une partition musicale superbe composée de chansons traditionnelles grecques et de musiques folkloriques si toutefois on n'y est pas allergique. Il est toujours plaisant de revoir également le Paris des années 70 mais quelque soit le charme géographique, rien ne fait réellement s'envoler ces Femmes vicieuses.
On notera la présence de la belge Macha Magall dont c'était également le premier véritable film. Peu avantagée par une coupe improbable, Macha incarne Hélène avant d'être à jamais propulsée icône du nazisploitation en interprétant la cruelle kapo de Holocaust nazi. A ses cotés on retrouvera la regrettée Greta Vayan et l'américain Lawrence Casey.