Una ragazza tutta d'oro
Autres titres:
Réal: Mariano Laurenti
Année: 1967
Origine: Italie
Genre: Comédie musicale
Durée: 85mn
Acteurs: Iva Zanicchi, Anna Campori, Caterina Caselli, Teodoro Corrà, Pietro De Vico, Lilli Lembo, Ignazio Leone, Patty Pravo, Rocky Roberts, Ricky Shayne, Enrico Simonetti, Claudio Trionfi, Nino Vingelli, Dora Corra, Maurizio Vandelli...
Résumé: Iva, une séduisante jeune fille encore mineure à la voix d'or, rêve de devenir une chanteuse à succès. Le fameux Maestro Signoretti la repère alors qu'elle chante sur une plage. Il la prend sous son aile afin qu'elle chante dans sa célèbre émission télévisée. Elle quitte son village pour Rome mais sa bande de copains musiciens et Gianni, un rocker qui vibre pour elle, les suivent en cachette et vont rendre la vie du Maestro impossible de peur que Iva finisse dans ses bras...
Mariano Laurenti sera à jamais associé à la sexy comédie, la comédie populaire à l'italienne avec à son crédit plus pas moins d'une petite cinquantaine de titres. Si c'est à lui qu'on doit quelques uns des fleurons du genre Laurenti avant d'en devenir un des père fit ses grands débuts derrière la caméra à la fin des années 60 en signant quelques musicarelli, nom donné aux films musicaux italiens. Réalisé en 1967 Una ragazza tutta d'oro est le premier de cette petite liste.
Inégalable découvreur de talents pour la RAI, le célèbre Maestro Signoretti est à la recherche d'une jeune et talentueuse chanteuse. Pour se faire il parcourt l'Italie en compagnie de la belle Nicole qui finit par le quitter, fatiguée de ses excès. C'est alors qu'une voix parvient aux oreilles du Maestro alors qu'il longe une falaise. Sur la plage Iva, une jeune fille accompagnée de son groupe formé de son frère Paolo et de quelques copains, chante divinement bien. Le Maestro est sous son charme. Il lui propose de lui donner sa chance mais Iva refuse car elle doit aider sa mère à l'auberge familiale. Voilà qui n'est pas pour arrêter Signoretti qui en moins de temps arrange les choses avec sa mère. Iva quitte ainsi
pour la première fois son petit village pour Rome mais c'est sans compter son frère Paolo, ses copains et Gianni, un rocker fils d'un carabinier qui en pince pour Iva, qui les suivent en secret et volent même la voiture de Signoretti pour découvrir fougueusement la capitale. Arrêtés par la police ils sont sauvés par Signoretti à la demande de Iva. Mais la bande de copains n'a de cesse de pourrir la vie du Maestro. Gianni est en effet jaloux de la relation qui l'unit à Iva et supporte mal ses idées très arrêtées sur les jeunes. Le Maestro déteste en effet tellement cette jeunesse chevelue et sa musique rock que ça en devient presque pathologique. La petite bande fait le tour des boites branchées de la capitale. A chaque fois
Signoretti, poussée par Iva, doit réparer les dégâts qu'ils commettent volontairement partout où ils passent. Finalement le Maestro va prendre conscience de son problème et consulter un psychanalyste qui réussit à le guérir de sa phobie des jeunes. Il fait la paix avec la bande de Gianni qui participe à la grande première de Iva surnommée "La ragazza tutta d'oro" à la célèbre émission télévisée du Maestro. C'est un succès, un double même puisque Nicole revient vers le Maestro, se réconcilie et le demande en mariage.
L'histoire de cette Ragazza tutta d'oro (littéralement Une fille tout en or) est d'une extrême simplicité, aussi mince qu'une feuille de papier à cigarette. En fait il n'y a quasiment pas
d'intrigue. Pendant 90 minutes on suit les péripéties du Maestro Signoretti interprété par le fameux Enrico Simonetti lui même, compositeur de moult bandes originales, qui ici s'auto parodie, et de sa dernière découverte, la jeune Iva jouée par Iva Zanichelli, célèbre chanteuse pop qui représentera l'Italie à l'Eurovision en 1969 et gagnera par deux fois le prestigieux festival de Sanremo. Le film est surtout et avant tout l'occasion de faire découvrir au spectateur tous les lieux les plus branchés de l'époque, les boites de nuit à la mode à Rome et de nous faire écouter quelques uns des prestigieux groupes qui s'y produisaient. Durant cette heure et demie on fait donc un tour au Titan, au Knack, au Pipistrello, au Crazy
Club sans oublier le Piper, le night-club psychédélique le plus fameux d'Italie. On assiste également à la représentation d'une jolie fourchette d'artistes tels que le rocker Rocky Roberts, Patti Pravo, Caterina Caselli qui semble totalement défoncée (sa prestation en devient très drôle), le rock psyché de l'Equipe 84 avec Maurizio Vandelli au cythare sans oublier la performance play-back de Iva Zanichelli sur le plateau de la RAI (et sur la plage). Un véritable bonheur de réentendre son enivrante version italienne de River deep mountain high "Le montagne". Et il y a bien entendu l'Idole, l'icône de toute la jeunesse italienne d'alors, le ténébreux Ricky Shane dont le poster ornait les murs de la chambre de toutes les
midinettes et petits rockers en herbe qui tous mouillèrent tellement de petites culottes et de slips qu'on aurait pu très certainement créer des lacs de leur jouissance. Ricky tout juste sorti des Dieux sauvages qui interprète ici Gianni chante deux chansons (accompagné des Pipers) et nous éblouira de sa chemise jaune citron et de son pantalon rose pastel moule poutre qui laisse transparaitre une virilité parfaitement étonnante à faire pâlir Mick Jagger himself. A se demander s'il porte un slip. On se prend à rêver!
L'ensemble est entrecoupé des rêves (cauchemar?) ultra colorés que fait régulièrement le Maestro, obsédé par son métier et sa phobie des jeunes à cheveux longs). Ces entractes ne
servent visiblement pas à grand chose si ce n'est à ce que le film atteigne les 90 minutes réglementaires. Leur petit coté psyché est sympa mais l'idiotie est cependant au rendez-vous notamment lors du songe préhistorique où Signoretti finit lapidé par nos jeunes musiciens chevelus transformés en hommes des cavernes.
Una ragazza tutta d'oro n'est pas une grande comédie musicale mais aussi simplette, aussi basique soit-elle, elle n'en est pas moins une adorable petite pellicule dynamique pleine de nostalgie. Voilà un petit bonbon acidulé ultra coloré plaisamment mis en scène par un Mariano Laurenti déjà professionnel, un bubble-gum estampillé fin 60s qui jerk et
qui swingue pour le plus grand bonheur des amoureux de cette époque qui feront en outre un bond dans le temps pour visiter les lieux les plus branchés de l'époque où grouille une jeunesse aussi chevelue que bariolée. Un petit plaisir coupable dont on ne se lasse jamais pour le peu qu'on soit resté scotché à ces années magiques.
Signalons une petite erreur qui s'est glissée sur l'Imdb, une de plus. Una ragazza tutta d'oro est bel et bien en couleur et non en noir en blanc tout comme le second musicarello de Laurenti, I ragazzi di Bandiera gialla (1966).