Kaliman el hombre increible
Autres titres: Profanadores de tumbas: Kaliman, el hombre increíble
Réal: Alberto Mariscal
Année: 1972
Origine: Mexique / Italie / Egypte / Espagne
Genre: Aventures / Science-fiction
Durée: 106mn
Acteurs: Jeff Cooper, Nino Del Arco, Adriana Roel, Charles Fawcett, Carlos Cardan, José Torvay, Susana Dosamantes, Roberto Dumont, Ahmed Fadi, Chano Urueta, Ignacio Magaloni, Samia Farah, Habiba, Gustivo Del Castillo, Ivan J. Rado, Tinieba...
Résumé: Quelque part en Egypte Kaliman, un homme du désert aux pouvoirs surnaturels, et son ami Solin le petit mendiant, accompagnent une expédition d'archéologues qui doit retrouver la tombe du descendant des derniers pharaons. Celle ci est convoitée par le vilain Zarur mais elle contient surtout un secret qui serait lié à une civilisation extra-terrestre. Un étrange homme au sang vert observe d'ailleurs discrètement Kaliman...
Avant de parler du film lui-même il est bon de s'intéresser au personnage de Kaliman et d'en faire une rapide présentation. Kaliman est né au Mexique en 1963. Il s'agissait au départ d'une sorte de super héros, un aventurier descendant des pharaons créé par Rafael Cutberto Navarro et Modesto Vázquez González pour un feuilleton radiophonique portant le même nom. Sa popularité fut si grande qu'il fut très rapidement adapté en bandes dessinées qui pendant plus de 26 ans connurent un succès jamais démenti. Véritable icône au Mexique Kaliman eut également l'honneur d'être par deux fois adapté au grand écran.
Réalisé en 1972 par le mexicain Alberto Mariscal Kaliman el hombre increible est le premier de ces deux films.
Quelque part en Egypte la tombe du dernier des descendants des pharaons est sur le point d'être découverte. Une expédition d'archéologues menée par le professeur Morgan et sa fille Alicia part à sa recherche. Mais la tombe est convoitée par le vilain Zarur. Un vieux sage posséderait les éléments pour la situer. Pour avoir refusé de les lui donner Zarur l'assassine. Il a cependant eu le temps de confier à sa fille Nila une statuette en or dans laquelle il a caché la carte qui mène à la tombe. Elle est malheureusement capturée mais
elle a le temps de donner la précieuse statuette à une belle esclave, Zinaïde. Pendant ce temps l'expédition est attaquée par des bédouins. Les archéologues sont sauvés par un mystérieux cavalier capable entre autre de faire tomber la nuit, Kaliman. L'homme est un descendant des pharaons qui en plus de ses pouvoirs pense que les pyramides et les hiéroglyphes sont l'oeuvre d'extra-terrestres. Il se trouve justement qu'un homme étrange au sang vert, Mateo, rôde en ville et observe Kaliman et son ami Solin le petit mendiant. Après que Zinai lui ai remis la carte par le biais d'un vieux marchand Kaliman accepte d'accompagner l'expédition de Morgan et de retrouver le fameux sarcophage et d'en élucider
son mystère. Zarur réussit cependant à faire prisonnier Kaliman et lui reprend la carte. Après bien des péripéties Kaliman et le professeur parviennent à trouver le sarcophage gardé férocement par une momie. Zarur est sur leur traces mais alors qu'il est sur le point de s'en emparer le sol transformé en sables mouvants l'aspire. Kaliman ouvre la fameuse tombe et y découvre un être d'une beauté parfaite. Sa thèse s'avère bel et bien fondée. Il va maintenant devoir affronter Mateo après que ce dernier lui ai révélé le secret du sarcophage et ses intentions destructives.
Cette première adaptation cinématographique s'inspire du premier épisode des aventures
radiophoniques de Kaliman, Les profanateurs de tombes, auquel le scénariste a rajouté quelques éléments fantastiques, plus exactement de science-fiction, cette histoire d'êtres venus d'une autre planète qui seraient notamment à l'origine des pyramides. On pourrait en trouver trace à travers les hiéroglyphes. A partir de là le metteur en scène accouche d'un sympathique petit film d'aventures orientales entièrement tourné en Egypte qui dés l'ouverture fait bonne place à l'action. Sans en avoir le budget Kaliman el hombre increible n'a cependant rien à envier aux productions américaines d'alors voire italiennes. Il souffle sur cette pellicule à l'esprit très bande dessinée un souffle épique tout à fait agréable,
sublimée par les magnifiques décors naturels égyptiens. On vole de péripéties en péripéties sur fond de léger mysticisme sans jamais avoir vraiment le temps de s'ennuyer malgré ça et là quelques baisses de régime jusqu'au délirant final inattendu qui nous plonge en pleine science-fiction. Le face à face entre Mateo, l'être venu d'ailleurs, et Kaliman aux cotés du cerveau suprême enfermé dans sa boule de survie en verre est totalement jouissif et nous ramène au bon vieux temps des films de S.F des années 50/60.
Le point faible du film hormis sa bande originale décalée aux sonorités disco funk et quelques stock-shots de fusées inappropriés est simplement son principal interprète, le
canadien Jeff Cooper qui quatre ans auparavant avait déjà incarné une sorte de héros tout en muscles mais particulièrement fadasse dans une version espagnole des 1001 nuits, La esclava del paraiso. Cooper qui n'a jamais autant ressemblé à Lou Ferrigno récidive ici. Etrange d'avoir confié le rôle de cette icône de la pop culture mexicaine à cet acteur bien peu charismatique dont le jeu est d'une regrettable transparence. Certes Cooper a un torse de grand sportif, le regard bleu océan des hommes du désert et le sourire carnassier, il porte très bien le turban et la cape, mais ses talents de comédien restent aujourd'hui encore à démontrer. Son inexpressivité comme sa mollesse rendent le personnage de Kaliman trop
pataud. Quel dommage! Ceux qui ont l'oeil remarqueront que Jeff Cooper, qui quelques années plus tard connaitra enfin la gloire mondiale en devenant le psychanalyste de notre chère Sue Ellen dans Dallas, a le teint qui régulièrement fonce (il est même parfois presque noir) ou pâlit. Ce phénomène est du simplement au maquillage devant le faire passer pour un oriental. Les équipes mexicaines n'étant alors pas forcément à la hauteur, des renforts italiens, plus qualifiés, furent appelés sur le tournage. Cette variation de carnation provient donc du fait que Cooper n'a pas toujours été maquillé par la même équipe. Autour de lui, coproduction oblige, est réunie une distribution internationale plutôt efficace dont le petit
Nino Del Arco qui fut le garçonnet de El cristo del oceano.
Considéré comme un des films les plus chers du cinéma mexicain d'alors Kaliman el hombre increible dont la durée fut ramenée des 180 minutes d'origine à 106 minutes par le réalisateur (des coupes bien visibles qui donnent au film un coté parfois haché), devrait satisfaire sans mal les afficionados des aventures de ce super héros radiophonique mais également tous les amoureux de films d'aventures sur lesquels souffle la magie de l'Orient. Malgré l'absence d'effets spéciaux percutants ce pur divertissement familial, mix entre le film
d'aventures orientales et la bonne vieille science fiction à papa, a tout pour séduire l'amateur et lui faire passer un très agréable moment.
Il faudra attendre 1976 pour que Kaliman toujours incarné par Jeff Cooper revienne sur les écrans (mais sans Nino Del Arco remplacé par Manolo Bravo, l'enfant ayant arrêté entre temps sa carrière de comédien pour suivre des études de droit). Toujours mis en scène par Alberto Mariscal ce nouvel épisode intitulé Kaliman en el mundo siniestro di Humanon verra Kaliman y affronter le très méchant Humanon à la tête d'une armée de mutants prête à dominer le monde.