Assalto al tesoro di stato
Autres titres: 4 malfrats pour un casse / Assault on the state treasure
Réal: Piero Pierotti
Année: 1967
Origine: Italie
Genre: Spy movie
Durée: 84mn
Acteurs: Roger Browne, Anita Sanders, Sandro Dori, Dina De Santis, Daniele Vargas, Tullio Altamura, Olga Solbelli, Antonietta Fiorito, Angela De Leo, Lucio Casoria, Franco Ressel, Gianni Baghino, Rosy De Leo, Zuccolo Di Spilimbergo, Lina Franchi, Silvio Laurenzi, Valentino Macchi, Renato Montalbano, John Stacy...
Résumé: Une grosse compagnie pétrolière britannique veut racheter les raffineries de pétrole de Gojam, un état arabe prospère, à moins que le sultan ne lui verse 20 millions de dollars. Kaufman, un des membres de la compagnie, rassemble quatre criminels afin qu'ils s'emparent des millions. L'opération se déroule parfaitement mais alors que Kaufman s'enfuit traitreusement avec l'argent il est tué par un mystérieux assassin. Un message crypté devrait permettre aux criminels de retrouver le butin et découvrir l'identité du tueur...
Le réalisateur-scénariste florentin Piero Pierroti s'est tout au long d'une carrière débutée en 1959 illustré surtout et avant tout dans le péplum et le film d'aventures en écrivant ou mettant en scène notamment quelques aventures de Zorro, de Robin des bois et de Scaramouche. Alors qu'en Italie le spy movie, un sous genre né du succès de James bond, connait dès le milieu des années 60 un fulgurant essor Pierroti concocte en 1965 le scénario de Super Seven appelle le Sphinx que réalise Umberto Lenzi avant de mettre en scène deux ans plus tard son propre spy movie Assalto al tesoro di stato connu chez nous sous le titre 4 malfrats pour un casse.
Gojam, un petit état du Moyen-Orient situé quelque part non loin du golfe persique, a connu en quelques années seulement un phénoménal essor économique grâce aux raffineries de pétrole qui s'y sont implantées. Malheureusement pour Gojam une importante compagnie pétrolière londonienne, la Record Oil company, veut racheter ces raffineries. Pour éviter ce rachat le sultan de Gojam devra verser à la compagnie 20 millions de dollars. Kaufman, un des puissants membres de la compagnie, entend bien s'emparer des millions. Il réunit secrètement dans un hôtel de Genève quatre des plus grands criminels du moment: Otto Linneman, spécialiste de la traite des blanche, Elias spécialiste du trafic de drogue, la belle
Shanda Lear, spécialiste de la fraude, et le séduisant mais mystérieux Johnny Quick, spécialiste de l'ouverture de coffres. L'opération se nomme "Opération Quartet". Ils doivent se rendre à Gojam et récupérer les millions lors de leur transfert puis les rapporter à Kaufman qui selon ses propres mots ne recevra rien en retour. L'intégralité de l'argent sera divisé en quatre et reviendra uniquement aux quatre malfrats. Le vol du butin se passe sans problème mais au moment même où Kaufman récupère la valise contenant les billets pour se sauver avec il est assassiné par une silhouette toute de noir vêtue. Très peu de temps après sa mort les quatre brigands reçoivent un message radio crypté qui doit leur permettre
de retrouver l'argent et de découvrir l'identité du tueur. En suivant les instructions ils remettent bel et bien la main sur l'argent et découvrent le nom du traitre qui n'est autre que la main droite du Sultan. Mais une autre surprise les attend. La police en effet les cueille. L'énigmatique Johnny dont Shanda s'est entre temps éprise, est un agent secret qui avait pour mission de faire échouer le plan.
Certes 4 malfrats pour un casse se classe généralement dans le spy movie mais le film de Pierroti est plus un mélange de genres qu'un film d'espionnage au sens propre du terme. C'est plus un film d'aventures mâtiné d'un zeste de polar arrosé d'un soupçon de spy movie
de par le personnage du séduisant Johnny Quick, un agent double de sa Majesté. Il ne faut d'ailleurs pas être devin ni être très intelligent ou simplement un féru de ce type de pellicules pour deviner qui se cache sous ce visage de play-boy qui très vite séduit la ravissante Shanda. Le final n'est donc en rien une surprise comme le film lui même. Voilà très certainement le point faible de cette réalisation de Pierroti: sa simplicité. Point d'intrigue complexe cette fois, de rebondissements et autres retournements de situation, encore moins de gadgets à la 007 mais un simple vol. Un pays imaginaire, 20 millions de dollars à dérober, quatre criminels réputés (mais il pourrait s'agir de n'importe quel autres malfrats,
cela ne changerait rien), un traitre et l'indispensable romance voilà les principaux éléments de ce scénario ultra classique mené plan-plan par un Pierroti apparemment peu investi et peu porté sur la logique. Il faut dire qu'il ne se passe pas grand chose durant les 90 minutes de ce "casse" qui s'intéresse bien plus à l'historiette d'amour entre Johnny et Shanda, chacun courtisant gentiment l'autre, alors que le temps, lui, passe inexorablement. Il est enfin temps de faire un petit tour au Moyen-Orient afin de dérober les fameux millions en deux coups de cuillers à pots puisque tout cet argent voyage sans escorte ni sécurité aucune dans un simple petit fourgon. Aucun suspens, tout va très vite. Voilà l'opération de
l'année réglée en dix minutes. Ne reste plus à l'instigateur qu'à s'enfuir avec la mallette et de se faire tuer par un énigmatique meurtrier. On entame ainsi la seconde partie du film tout aussi tranquille. Tout est cousu de fil blanc. Reste l'originalité du message radio crypté mis en place pour démasquer le tueur et arrêter les quatre... plutôt les trois criminels puisque le quatrième est notre agent infiltré et voir la réaction de Shanda. Plutôt furieuse d'avoir été dupée mais tout est bien qui finit bien. Rassurez vous!
Assalto al tesoro di stato n'est pas un mauvais spy movie, il est simplement insipide. Et insipide ne signifie pas forcément désagréable. Il se laisse visionner sympathiquement,
n'est jamais vraiment ennuyant grâce notamment à son humour constant jamais ni niais ni mièvre, ses dialogues par instant piquants, ses personnages bien croqués, son coté très coloré fortement estampillé années 60, une mise en scène sans temps mort et une excellente distribution rassemblant quelques grands noms du cinéma de genre italien. On aura donc grand plaisir à retrouver la mine patibulaire de Franco Ressel toujours aussi parfait dans ses rôles ainsi que celle de Sandro Dori (Otto). Daniele Vargas se glisse dans le costume du distingué Kaufman. Quant à Johnny Quick c'est l'américain ex-star du péplum Roger Browne qui l'interprète avec élégance et humour, Roger qui avait déjà incarné Super
Seven dans deux autres spy movies, Des fleurs pour un espion et Super Seven appelle le Sphinx. L'atout charme on le doit cette fois à la suédoise Anita Sanders (Nerosubianco, Ostia, La lycéenne a grandi), malicieuse et taquine dans les tenues sexy de Shanda Lear.
Plus anodin que véritablement marquant 4 malfrats pour un casse, étonnamment rythmé par une réjouissante partition musicale aux accents très western, reste cependant un agréable divertissement pour l'amateur, une modeste production qui a son charme, une petite pièce pour le collectionneur dont l'auteur s'éteindra cinq ans plus tard après une ultime réalisation, le très rare La grande avventura di Scaramouche avec Erna Schurer.