Il vizio di famiglia
Autres titres: Un vice de famille / Vicio de familia / The family vice
Réal: Mariano Laurenti
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 90mn
Acteurs: Renzo Montagnani, Edwige Fenech, Gigi Ballista, Nieves Navarro, Juliette Mayniel, Orchidea De Santis, Roberto Cenci, Anna Melita, Enzo Andronico, Renato Malavasi, Gastone Pescucci...
Résumé: Afin de récupérer l'héritage de son mari impotent qui ne devrait plus tarder à mourir sa demi-soeur Magda échafaude un plan machiavélique. Elle demande à Giacomo, un homme tout juste sorti de prison, de se faire passer pour le nouveau majordome afin qu'il couche avec sa femme Ines. Prise en flagrant délit d'adultère l'époux cocufié la déshériterait de suite. Ce devrait être un jeu d'enfant puisque Ines fut jadis la maitresse de Giacomo. Pour ne pas éveiller les soupçons Giacomo devra feindre d'être homosexuel. Tout irait pour le mieux si la fille cachée de l'époux ne s'apprêtait pas à débarquer à la villa du couple, très intéressée par tout cet argent, puis c'est au tour de l'amante de Giacomo de faire son apparition. Pour couronner le tout Ines couche avec son neveu, un adolescent voyeur qui a le feu aux fesses...
Avec plus d'une cinquantaine de films à son compteur Mariano Laurenti s'est fait un des grands spécialistes de la comédie italienne, une petite cinquantaine de comédies populaires et autres sexy comédies, certes inégales mais toujours digne d'intérêt à quelques exceptions prés. Réalisée en 1975 Il vizio di famiglia fait sans aucun doute partie des meilleures pellicules qu'il signa mais également et tout simplement une des meilleures comédies italiennes de la décennie.
Giosué, un riche industriel du spaghetti vénitien cloué dans un fauteuil roulant, devrait passer assez vite l'arme à gauche laissant derrière lui un joli héritage que sa famille veut bien entendu récupérer. Sa demi-soeur Magda, échafaude un plan machiavélique. Elle s'octroie les services de Giacomo qui vient tout juste de sortir de prison. Contre la coquette somme de 10000 lires elle lui demande de se faire passer pour le nouveau majordome afin qu'il séduise la comtesse Ines sa femme et fasse en sorte que l'adultère soit découvert. L'acariâtre Giosué la déshériterait de suite et ainsi l'argent lui reviendrait. Il se trouve que Giacomo connait bien Ines puisqu'elle fut une de ses clientes lorsque dans une autre vie
elle faisait le trottoir. Afin de ne pas éveiller les soupçons Giacomo devra feindre d'être gay. Une fois à la villa il découvre qu'Ines trompe son mari avec Marco son jeune neveu, un adolescent voyeur insatiable. C'est tout naturellement que Giacomo exige désormais 300000 lires pour exécuter le plan. Alors qu'il est sur le point de réussir débarque Suzie, une splendide jeune femme qui prétend être la fille de Giosué. Il mit en effet vingt ans plus tôt une femme enceinte qu'il abandonna sans savoir qu'elle attendait un enfant. Ravi de découvrir cette fille inattendue Giosué l'accueille à bras ouverts. Il est évident que Suzie veut elle aussi sa part d'héritage. Elle parvient à faire des photos d'Ines en train de tromper son
mari avec Giacomo. Attirée par l'argent arrive ensuite Marisa, l'amante de Giacomo, qui se présente comme étant la nouvelle femme de chambre dont Giosué va vite s'éprendre. Les plans de Magda s'effondre lentement. Elle organise donc le faux rapt de Marco pour lequel elle exige dix milliards de lires sinon l'adolescent sera châtré. Là encore elle échoue, Giosué considérant qu'aucune bite ne vaut un tel prix. Suzie donne alors à Giosué les clichés des tromperies de sa femme afin qu'il découvre ses infidélités. Il meurt quelques jours plus tard en ayant bien pris soin de changer en secret son testament. Toute sa fortune revient à Giacomo et Marisa.
Chose rare dans la comédie et la sexy comédie italienne le scénario de Il vizio di famiglia est cette fois plutôt crédible. Même s'il faut avoir l'esprit un peu large, il faut reconnaitre qu'il reste plausible, un atout non négligeable qui joue en sa faveur. Mais le point fort de cette pellicule outre la bonne humeur qu'elle dégage ce sont les incessants rebondissements qui durant quasiment une heure et demie. Impossible de s'ennuyer donc tant ils s'enchainent à la vitesse grand "V", chaque personnage jouant un double voire un triple jeu ce qui permet à l'intrigue d'avancer et de redonner à chaque fois la donne sans jamais donner dans la bêtise, pire la crétinerie. Laurenti excelle ici dans cet exercice pas forcément évident
donnant au récit, à la trame narrative une énergie communicative.
Un des autres principaux atouts du film est son érotisme particulièrement audacieux, présent d'un bout à l'autre du métrage, justifiant totalement son titre. Chacun des protagonistes est plus vicieux, plus débauché l'un que l'autre et rien ne semble les arrêter... du moment que le plaisir est au rendez-vous! Nous avons donc Ines, l'épouse, une ancienne prostituée devenue une respectable bourgeoise (en apparence du moins) qui n'hésite pas à tromper son mari impotent avec Marco son jeune neveu, un gamin voyeur d'une quinzaine d'années chaud comme la braise, avec Giacomo avec qui elle renoue sans
rechigner. Elle fait même l'amour dans le lit conjugal alors que son mari ronfle paisiblement juste à ses cotés, une scène culte. On a donc Marco, l'adolescent pervers qui saute sur tout ce qui porte culotte, appareil photo en main et enfin Susie, la fille cachée, véritable bombe qui n'a pas froid aux yeux mais très chaud aux fesses surtout pour contrecarrer les plans de Magda, la demi-soeur machiavélique. Ajoutons à tout ce beau monde Marisa, la putain épouse secrète de Giacomo qui finit par débarquer à la villa et nous avons un vaudeville érotique diabolique aussi puissant qu'excitant d'autant plus que Laurenti pousse l'érotisme à l'extrême tant il est par moment explicite tout en demeurant suggéré. Pour exemple on
citera deux scènes parmi les plus osées du film, celle où Ines fait une fellation à l'adolescent sur le balcon de sa chambre et surtout celle où Susie masturbe l'adolescent dans son bain. Le cinéma italien nous a habitué à bien des déflorations de jeunes puceaux par des servantes, tantes et autres belles-mères peu farouches mais de façon si directe voilà qui n'était pas coutumier. Ajoutons à cela une brochette d'actrices qui se déshabille sans mal pour nous offrir toute une panoplie de nus époustouflants et on a sans mal un bel aperçu de ce que propose Laurenti.
Dernier atout de cette comédie légère, très légère, c'est son affiche qui prend vraiment
plaisir à jouer sans jamais forcer le trait ou trop en faire, d'autre part qui réunit quatre des plus belles actrices du moment. On a donc Nieves Navarro dans le rôle d'Ines qui passe son temps à se déshabiller entre les bras de ses amants et ne se fait pas prier pour pratiquer une fellation à son neveu. Edwige Fenech en short de velours vert ultra court n'a jamais été aussi loin dans l'érotisme poussé. En témoignent la scène où elle masturbe le jeune garçon dans son bain, tous les plans sur son entre jambe que cache à peine une mini culotte transparente ainsi que celle où elle se fait arroser par l'adolescent qui tient un tuyau au niveau de son sexe. Plus suggestif tu meurs! Juliette Meyniel est tout simplement
radieuse même si elle se dévêt pas. Quant à Orchidea De Santis toujours aussi sublime elle ne dit jamais non pour quelques nus affriolants.
Au milieu de ses beautés tourbillonne un Renzo Montagnani tout bonnement excellent, en pleine forme. L'acteur, jamais idiot, tout en finesse cette fois, s'en donne à coeur joie et trouve là non seulement un de ses meilleurs rôles dans ce type de films mais il s'agit également d'une de ses meilleures comédies parmi la quantité faramineuse qu'il tourna. L'avoir transformé en majordome gay ne gâche en rien le plaisir pris, bien au contraire, puisqu'il est simplement délicieux dans la peau de ce faux homosexuel, un rôle qui annonce
son film suivant, Dove vai se il vizietto non ce l'hai de Marino Girolami nettement moins bon cette fois. On notera toutefois quelques répliques assez stupéfiantes sur l'homosexualité mais nous sommes en 1975. Rien d'étonnant à ce qu'ils soient condamnés par l'Eglise à bruler en enfer dixit le prêtre joué par Gastone Pescucci. Tout ce joli monde est accompagné par un génial Gigi Ballista hilarant en vieil industriel de la pâte cloué en fauteuil roulant, acariâtre à souhait, furibond, intransigeant et très moraliste (ah ses tirades sur les putes!) qui finira par mourir de... rire! Quant au jeune neveu c'est Roberto Cenci, le fripon terrible de la comédie érotique morbide qui endosse le rôle, Roberto qui avait été dépucelé par Edwige dans Les tourments de l'innocence / La belle et le puceau puis deux fois par
Carmen Villani (L'amica di mia madre et Ecco lingua d'argento).
Accompagné d'une agréable bande originale étonnamment rock de Gianni Ferrio Il vizio di famiglia, furtivement sorti sous nos cieux trois ans après sa réalisation, est une comédie hautement divertissante, pleine de joie et de bonne humeur dont on appréciera les savoureuses répliques, jamais idiotes et toujours très drôles, l'enthousiasme de comédiens impliqués qui s'amusent réellement et donnent le meilleur d'eux mêmes et surtout cet érotisme si osé qui enflammera les plus prudes. Ceci valut d'ailleurs au film de nombreuses coupes lors de ses diffusions télévisées. Ce Vice de famille est un véritable régal, un cocktail explosif de rires et de sexe garantis!