Dove vai se il vizietto non ce l'hai
Autres titres: Le trou aux folles
Real: Marino Girolami
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 82mn
Acteurs: Renzo Montagnani, Alvaro Vitali, Paola Senatore, Lory Del Santo, Angie Vibeker, Sabrina Siani, Stefano Amato, Mario Carotenuto, Vittorio De Bisogno, Franco Caracciolo, Ronald Mardenbro, Franca Mantelli, Rina Mascetti, Giulio Massimini, Raimondo Penne, Jimmy il Fenomeno, Danila Trebbi, Lina Franchi...
Résumé: Simona, l'épouse d'un homme d'affaires, soupçonne son mari de la tromper. Afin de tirer la situation au clair, elle engage deux petits détectives. Ils vont devoir se travestir pour mener à bien leur mission hautement récompensée s'ils l'accomplissent avec succès. L'un devient donc le majordome très efféminé de la demeure, son assistant, la nouvelle cuisinière. Malgré leur homosexualité apparente, les deux jeunes domestiques du couple tombent sous leur charme tandis que le jardinier est aussi attiré par la cuisinière que par le chauffeur, seconde identité de l'assistant du détective. Au bout du compte, ils découvrent que le mari trompe bel et bien sa femme mais les apparences sont parfois fort trompeuses....
Petit artisan de la comédie légère, Marino Girolami accoucha de cette polissonnerie alors que le genre vivait ses dernières heures. Et le moins qu'on puisse dire c'est que Girolami n'y est pas allé avec le dos de la cuiller. Film culte en Italie, son impact fut certainement beaucoup moins fort en France où ce type d'humour a toujours eu beaucoup plus de mal à se faire une place au soleil d'autant plus que Dove vai se il vizietto non ce l'hai accumule les pires poncifs du genre en surenchérissant dans le gag lourd et facile.
Plus qu'une sexy comédie, le bien nommé Le trou aux folles est avant tout une farce vulgaire qui prend pour principal thème l'homosexualité mais de façon forcée puisque les deux protagonistes principaux, deux petits détectives minables, se voient contraint de se travestir pour mener à bien leur mission. L'un sera un majordome très efféminé, son acolyte se glissera dans la peau de la nouvelle cuisinière. On pense évidemment très vite à La cage aux folles par le biais de ces deux personnages facilement assimilables à l'inoubliable tandem Renato/Zaza que formaient Michel Serrault et Ugo Tognazzi. Malheureusement tout le tact et la finesse de Edouard Molinaro font place à une vulgarité et une idiotie qui atteignent cette fois des sommets.
Le trou aux folles n'est jamais qu'une interminable succession de quiproquos et de gags tous vus et revus poussés cette fois à leur paroxysme qui en feront bien évidemment rire plus d'un parmi les plus tolérants et surtout les plus fous mais risquent de laisser indifférents tous les autres tant ils sont énormes et convenus. L'homosexualité est présentée sous forme d'une grossière caricature à laquelle donnent vie le duo Renzo Montagnani / Alvaro Vitali. Mais pouvions nous nous attendre à autre chose de leur part, surtout celle de Vitali qui s'en donne à coeur joie dans un festival de situations et de gags grotesques et explosifs. Le pitre du cinéma populaire italien se déchaine littéralement, le couple qu'il forme avec Montagnani qui reprend le rôle qu'il avait dans Il vizio di famiglia fonctionne mais tout est si convenu qu'on reste sur notre faim pour le peu qu'on soit un brin exigeant. On reprochera également le coté exagéré de Montagnani moins naturel que Vitali dans ce registre comique déjanté et c'est à notre Galabru national qu'on pense par moment en le voyant ainsi s'agiter.
Voilà qui est dommage car Le trou aux folles sous ses airs de comédie déjantée et graveleuse, derrière ses frasques d'une sidérante lourdeur, tentait de dénoncer certains phénomènes de société plus particulièrement l'homosexualité et son refoulement au travers d'une énorme caricature souvent acide. Totalement immoral, Le trou aux folles fait parfois un peu penser aux futures comédies de Dino Risi. La tentative tombe à l'eau comme elle tombait déjà l'eau avec le pitoyable Pardon vous êtes normale? à la différence près que Le trou aux folles pourra faire rire son public contrairement au film de Umberto Lenzi. Mais il
faut surtout reconnaitre au film de Girolami l'avantage de ne pas tomber dans cette ambiguïté propre au cinéma comique italien quant à la bisexualité et l'homosexualité. Ici le propos est clair et le final tout à fait explicite. Le travesti ou l'homosexuel n'est pas toujours celui qu'on croit et c'est à lui que profitera finalement la jolie récompense promise lors d'une conclusion inattendue qui prend position en faveur des "invertis". Voilà qui est suffisamment rare dans ce type de cinéma pour être souligné et applaudi. C'est peut être pour cette audace que Le trou aux folles malgré sa vulgarité et sa grivoiserie licencieuse diffère de la plupart des sexy comédies et c'est certainement là qu'il puise tout son intérêt.
Outre Alvaro Vitali, déchainé, et Renzo Montagnani, on aura le plaisir de retrouver Mario Carotenuto, plus en retrait cette fois, et Paola Senatore, magnifique et très souvent nue, dans un de ses derniers vrais rôles avant sa lente déchéance dés le début des années 80. On reconnaitra aussi Lory Del Santo, à ses débuts, toujours aussi mauvaise actrice et fort heureusement dans un rôle quasi muet ici, celui d'une des deux domestiques, et surtout et avant tout une toute jeune Sabrina Siani déjà bien dénudée qui incarne la fille très coquine de Mario Carotenuto.
Si Le trou aux folles surpasse et de loin l'humour déjà bien graveleux des Toubib et autres Prof, le film de Girolami trouvera sûrement son public surtout auprès des inconditionnels de Alvaro Vitali qui devraient être ici en transe devant ses inénarrables facéties. Les autres quant à eux trouveront certainement ce fameux Trou aussi lourd et indigeste qu'un de ces cassoulets que ce même Alvaro aurait pu être ingurgiter pour entamer une de ses célèbres rafales de flatulences à la chaine!