Liebespieles junger mädchen
Autres titres: Jeux d'amour chez les jeunes filles / Hot hungry school girls / Dirty love games / Girls and the love games
Réal: Franz Josef Gottieb
Année: 1972
Origine: Allemagne
Genre: Erotique
Durée: 79mn
Acteurs: Karin Goetz, Enzi Fuchs, Astrid Kilian, Mattis Böttcher, Karin Glier, Christine Schüberth, Peter Kränz, Helmut Kircher, Michael Von Harbach, Mogens Von Gadow, Catharina Conti, Jörg Nagel, Liane Hielscher, Eric Wedekind, Otto Stern, Astrid Boner, Peter Böhlke, Erich Padalewski, Maria Mante, Bruno W. Pantel...
Résumé: Que font donc les adolescents lorsque leurs parents sont absents? On le sait quand le chat n'est pas là les souris dansent. Nos chers étudiants font donc l'amour. Mais que font leurs parents lorsqu'ils rentrent inopinément et les découvrent au lit? Voilà sur quoi se penche le cinéaste à travers cinq récits.
Débutée à la fin des années 50 la carrière de l'autrichien Franz Josef Gottlieb se scinde en deux parties, la première essentiellement consacrée à la réalisation de films d'espionnage et d'aventures, la seconde entamée à la fin des années 60 définitivement orientée cette fois vers l'érotisme et la comédie coquine. C'est bien entendu à cette catégorie qu'appartient Liebespiele junger mädchen, une bobine salace qui suit le filon alors très à la mode en Allemagne et en Autriche des films érotiques à sketches censé mettre en scène la vie sexuelle et intime de nos adolescentes (et adolescents) en ce tout début de décennie
marqué par la liberté des moeurs et la révolution sexuelle.
Composé de cinq segments Liebespiele junger mädchen, sorti en salles au printemps 1973 sous le titre Jeux d'amour chez les jeunes filles, s'intéresse plus particulièrement à ce que font nos lycéens et lycéennes lorsque leurs parents ne sont pas à la maison. Une chose est sûre: ils ne repassent ni leurs leçons ni ne regardent gentiment la télévision. Ils préfèrent des occupations bien plus passionnantes, réviser l'anatomie humaine lovés sous la couette.
La première histoire s'intéresse à la coquine Renate et son petit ami Bernd. Ses parents
étant sortis Renate invite Bernd dans sa chambre pour lui faire l'amour. Les deux étudiants ne s'attendaient à ce que les parents reviennent si tôt et arrive la chose la plus embarrassante qui puisse arriver à un couple: que le garçon reste bloquer à l'intérieur de sa partenaire au moment même où les parents entrent dans la chambre! Catastrophés les deux géniteurs doivent les conduire à l'hôpital très discrètement afin que les voisins ne s'aperçoivent de rien. Mais voilà bien qu'ils crèvent sur la route. Pendant qu'ils changent la roue Bernd a réussi à se sortir de cette indécente posture et le jeune couple peut faire l'amour dans la fourgonnette pendant que les parents suent sang et eau à réparer la roue.
Une fois satisfait Bernd s'enfuit subrepticement et laisse Renate, heureuse et comblée, avec ses parents qui eux ont les pieds dans la neige.
Le deuxième récit est centré sur le jeune Kurt qui s'intéresse bien plus aux garçons qu'aux filles et préfère frotter le dos de son ami dans les douches de la piscine. En s'apercevant que leur fils porte des bracelets ses parents ont soudainement des doutes sur lui, encore plus lorsqu'ils le voient partir faire de la mobylette avec un garçon. Afin de le remettre sur le droit chemin sa mère paie une prostituée, Christine, qui devra se présenter chez eux et se faire passer pour une de ses amies. La catin de luxe débarque donc une après midi où Kurt
est seul à la maison et commence très vite à l'aguicher. Son art de la séduction est si bien au point que Kurt succombe et tombe amoureux d'elle. Ils couchent ensemble. A leur retour les parents éloignent Kurt, demandent à Christine si leur fils est tombé dans le piège puis exigent qu'elle parte malgré les sentiments que Kurt éprouve pour elle.
Le troisième sketch démontre que même les parents en profitent lorsque leurs enfants sont absents. Heidi doit passer l'après midi avec son copain Peter. Sa mère invite donc son amant à la maison. Elle ignore que Heidi a décidé de faire l'amour à Peter au domicile parental dans le lit de ses parents. Lorsque Heidi et Peter entendent la mère rentrer ils se
cachent sous le lit et assistent aux ébats de madame et de son amant. C'est au tour du père de revenir plus tôt. La mère doit cacher son amant sous le lit où ce dernier découvre les deux jeunes gens. Tous trois assistent alors aux ébats des parents. Pendant que le père prend sa douche la mère voit le trio sortir de dessous la couche conjugale!
La quatrième vignette s'intéresse à deux amies dont une est mariée et déjà mère de deux bébés. Cette dernière a une vie sexuelle assez monotone tandis que son amie s'éclate au lit avec son professeur de géographie. Un peu envieuse elle décide de mettre du piment dans sa vie conjugale en travestissant son mari.
Quant à l'ultime récit il raconte la difficile histoire d'amour de Rolf et Julia. Julia est la fille de Gisela la propriétaire d'un salon de massage autrement dit un bordel, Rolf est fils de professeur. Les deux tourtereaux s'aiment en cachette jusqu'au jour où le père du garçon découvre par hasard son fils au lit avec Julia. Il est hors de question pour lui que Rolf sorte avec la fille d'une femme qui n'est pas de la même classe sociale encore moins la propriétaire d'un tel établissement. Rolf passe outre les interdictions de son père et continue à voir Julia. Sa mère va essayer de faire changer le professeur.
Si la longue série des Schulmädchen report, Schul-report et autres Lehrmädchen-report se
présentaient sous la forme de pseudo documentaires dont le but était de parler de la sexualité adolescente sous toutes ses formes toujours avec légèreté et humour, une manière détournée pour montrer un maximum de nudité juvénile dans des oeuvres à la limite de la pornographie soft afin de satisfaire le voyeurisme du public tout en contournant ainsi la censure, le film de Gottlieb est quant à lui bien plus une comédie érotique qu'un de ces sex mondo écolier. Si comme eux il se découpe en plusieurs vignettes il n'y a ici ni morale, ni coté pseudo éducatif. Ce sont cinq histoires adolescentes coquines, pleine d'humour qui tout en parlant de sexe n'ont d'autre objectif que de divertir le spectateur dont
l'oeil brillera devant tant de nudité. Les situations aussi osées soient-elles sont parfois très drôles comme celle où le pauvre Bernd se retrouve bloqué à l'intérieur de sa copine au moment où les parents rentrent dans la chambre ou celle très vaudevillesque où tous les amants se retrouvent sous le lit parental. On rit de bon coeur la main sur l'entrejambe pris par l'ambiance foldingue de ces récits pétillants. Mais si Gottlieb cherche avant tout à amuser il aborde aussi au détour de deux segments quelques thèmes plus sérieux toujours avec humour et décontraction. Parmi ces sujets l'homosexualité masculine montrée comme un trouble de la personnalité (nous sommes en 1972) que les parents doivent donc soigner. Rien de mieux qu'une prostituée pour faire d'un petit puceau égaré sur la mauvaise voie un
parfait petit hétérosexuel après qu'elle l'ait chauffé et séduit sous la douche puis autour d'un mémorable diner très suggestif lors d'une longue scène culte. La morale est douteuse et la conclusion peu réjouissante puisqu'une fois dépucelé et devenu du moins aux yeux de ses géniteurs un garçon comme les autres Kurt se retrouve tout seul.
Un autre thème abordé est celui des classes sociales et la sempiternelle impossibilité qu'un garçon issu de la bourgeoisie aime une roturière encore plus si sa mère tient un établissement de plaisirs. Des Roméo et Juliette des temps modernes qui ne se privent pourtant pas de copuler dés que leurs parents ont le dos tournés même si en fin de compte
ils devront se séparer à la fin du récit, chacun traçant sa route vers d'autres horizons et certainement d'autres aventures, heureux.
Energiquement mis en scène ces Jeux d'amour chez les jeunes filles bénéficie également d'une interprétation haut de gamme. Aux cotés d'acteurs vétérans du cinéma germanique qui jouent les parents on retrouve une belle panoplie de jeunes starlettes qui firent de ce type de films leur spécialités, apparaissant au générique de bon nombre d'entre eux dont Christine Schuberth, Karin Goetz, Catharina Monti ou encore Astrid Kilian (vue en version chauve dans La torture); toutes nous offrant d'insolents nus tant frontaux que dorsaux.
Quant aux jeunes acteurs qui eux aussi se montrent nus coté pile coté face pour émoustiller nos sens on citera le rouquin Mattis Böttcher, le bel éphèbe androgyne qui papillonne dans les douches au milieu de jeunes garçons nus Peter Krantz, le tout aussi androgyne et angélique Eric Wedekind, le sosie de notre Cloclo national, (vu en Italie dans le sex mondo 10 meraviglie d'amore et L'oeil du labyrinthe) et Jörg Nagel. Pour la plupart on put les admirer de nouveau dans une tripotée d'autres pellicules érotiques du même acabit.
Parfait exemple de ces bobines érotiques teutonnes qui envahirent les écrans dés le début des années 70 Liebespiele junger mädchen est un excellent petit divertissement juvénile et coquin, drôle, enlevé et joyeusement voyeuriste qui donne en effet envie de jouer.