Sulle tracce del Condor
Autres titres: Sur la trace du Condor / After the Condor / Code Condor
Réal: Sergio Martino
Année: 1990
Origine: Italie / Argentine
Genre: Action / Aventures
Durée: 95mn
Acteurs: Daniel Greene, Christine Leigh, Brent Huff, Charles Napier, Katja Alemann, Alberto Benegas, Jorge Jacker, María Noel, Theodore McNabney, Walter Balzarini, Rolando Gillón Kelly, Alfredo Hopkins, Regina Palermo, Maximo Diaz, Léon Sartier, Paula Martínez, Paula Padovan, Martín Coria...
Résumé: En quête d'un scoop pour son journal Mark Lester, un reporter américain, décide de retrouver le Condor, un avion qui s'est écrasé au fond d'un glacier quelques part dans les montagnes d'Argentine quarante ans plus tôt. S'il est censé en prendre des photos il veut surtout trouver le trésor qu'il contenait. Accompagné d'une charmante pilote et de son ami Steve, un ex-militaire, Lester s'envole pour l'Argentine où bien des aventures l'attendent...
Que reste t-il du cinéma de genre et d'exploitation en ce début d'années 90? A l'agonie depuis le début des années 80 il a tenté tant bien que mal de survivre tout au long de la décennie précédente par soubresauts, en s'associant de plus en plus avec les Etats-Unis qui lui offrait une ouverture vers un nouveau marché et la possibilité de tourner pour la télévision et la vidéo de petits films souvent d'action anodins voire totalement oubliables. Les années 90 furent encore pire. Les plus grands réalisateurs durent malheureusement suivre le mouvement pour continuer de travailler. Sergio Martino ne fait pas exception. Son
dernier véritable film remontait alors à 1986. Il s'agit de Atomic Cyborg avec l'américain Daniel Greene dans le rôle titre qui deviendra par la suite son acteur fétiche. Par la suite Martino travaillera uniquement pour la télévision avant de revenir au cinéma en 1989 avec un film de guerre certes ambitieux mais tourné sans grands moyens (Casablanca express), un drame sur fond de paysages africains (Mal d'Africa) et un petit film d'horreur (Rickshaw, une ombre dans la nuit). En 1990 il met en scène Sulle tracce del Condor, un film d'action et d'aventures sans surprise coproduit avec l'Argentine.
Mark Lester est un reporter-journaliste américain en quête d'un scoop pour son journal. Il
pensait en tenir un lorsqu'il est parvenu à photographier un sénateur ultra puritain en compagnie d'une call-girl. Cela lui coutera simplement un passage à tabac puisque son patron n'est pas intéressé par ce scandale. Lester quitte l'Amérique pour l'Argentine. Il a eu vent d'un accident d'avion survenu il y a quarante ans. L'appareil, le Condor, se serait écrasé au fond d'un glacier et n'a depuis jamais été retrouvé. Accompagnée de son ami Steve, un ex-militaire boiteux, et d'une charmante pilote dont il finit par tomber amoureux, Anne, il part à sa recherche afin d'en prendre des photos. En réalité il est à la recherche du trésor qu'il était supposé contenir lors du crash, une valise pleine de bijoux d'une valeur inestimable. Dés
son arrivée en Argentine Lester est la cible d'agresseurs qui tentent de l'éliminer. Déterminé à trouver le trésor il continue ses investigations et finit par trouver l'appareil grâce à la magie d'un vieil indien. Malheureusement la valise censée contenir le trésor est vide. Lester n'a plus qu'à retourner aux Etats-Unis. Alors qu'il s'apprête à monter dans l'avion qui le ramène chez lui il remarque sur une des vieilles photos qui lui a servi à retrouver le Condor un détail qui lui avait échappé. Le trésor n'était pas dans l'appareil mais bien caché dans une caverne. Accompagné de Steve et de Anne il s'y rend et trouve les bijoux. C'est alors que surgit l'homme qui depuis le début cherche à tuer Mark pour s'emparer du trésor. Une
véritable surprise pour le journaliste qui va devoir l'affronter au bord d'une cascade.
Sulle tracce del Condor souffre du mal dont furent victimes la majorité des films italiens de cette époque, celui de vouloir à tout prix copier un certain cinéma d'action américain, d'américaniser le plus possible des histoires souvent faibles et peu originales qui ne se hissent guère plus haut qu'un simple scénario d'un quelconque téléfilm destiné aux chaines du câble et à la production vidéo. Rien de très neuf ici. Martino nous entraine dans une nouvelle et fort banale chasse au trésor dans les montagnes argentines en suivant une intrigue mille fois vue et revue. On a donc le trio de base indispensable au genre: un solide
journaliste tout en muscles baroudeur mal rasé, son meilleur ami, un ex-militaire boiteux, et l'incontournable héroïne, charmante et téméraire qui finit par se laisser séduire afin de faire naitre une sympathique idylle. Après un début digne mauvais soap (le sénateur ultra puritain surpris dans les bras d'une bimbo) le film prend une autre tournure dés lors que Mark décide de retrouver le fameux Condor. Nous voilà en Argentine pour le meilleur et le moins bon. Soyons honnête. Sulle tracce del Condor n'est pas un mauvais film. Voilà une petite pellicule d'action plutôt sympathique dirigée par un vétéran et le professionnalisme qu'on lui connait et dont l'intérêt provient essentiellement de ses scènes d'action (bagarres et
courses-poursuites) que Martino enchaine les unes aux autres. On ne s'ennuie jamais vraiment, on se distraie, on s'amuse et on se prend au jeu même si tout est cousu de fil blanc. On regrettera une baisse de rythme au milieu du film le temps d'une fête bien longuette et d'une séance de lambada (c'était l'époque!) mais fort heureusement le film reprend sa vitesse de croisière dés les réjouissances terminées. Sulle le tracce del Condor se targue même de quelques jolies séquences (les incantations magiques du vieil indien empreintes d'un certain mysticisme de bon aloi, la traque dans les montagnes...) jusqu'au final à rebondissements multiples (la découverte du vrai trésor, de celui ou plutôt ceux qui
manipulent Mark depuis le début, la conclusion très drôle puisque Mark offrira finalement à son boss un reportage sur les condors, l'oiseau rapace). Le film de Martino est un pur divertissement qui possède tous les éléments, toutes les qualités et défauts des téléfilms américains du genre qui inondent les chaines du câble et de la TNT le dimanche après-midi. Ce n'est pas ici une critique mais une simple remarque.
L'interprétation est tout à fait honnête. Le robuste Daniel Greene dont c'était déjà le quatrième film qu'il tournait sous la direction du metteur en scène n'est pas un mauvais comédien. Il fait correctement son travail, on ne lui en demande pas plus. Il est secondé par
Brent Huff, figure incontournable du film/téléfilm d'action, et de Charles Napier qui joue les invités dans le rôle du boss de Mark, un moyen pour lui de payer quelques factures en attente. La gente féminine est représentée par l'américaine Christine Leigh, blonde éphémère qu'on avait déjà vue dans Caccia allo scorpione d'oro et Soldat maudit aux cotés du légendaire Mark Gregory qui fut très certainement un des meilleurs "Rambo" que l'Italie ait connu.
Pur produit de consommation rapide Sulle tracce del Condor est un spectacle sans aucune autre ambition que de divertir, à voir comme un simple et banal téléfilm d'action qui a le mérite d'être d'un niveau un brin supérieur aux productions du même acabit de Bruno Mattei, Umberto Lenzi, Claudio Fragasso et consort réalisées à la même époque.