Los mil ojos del asesino
Autres titres: Quel ficcanaso dell'ispettore Lawrence / The killer with a thousand eyes / Milion vrahovych oci
Réal: Juan Bosch
Année: 1974
Origine: Espagne / Italie
Genre: Polar/Thriller
Durée: 83mn
Acteurs: Anthony Steffen, Raf Baldassarre, Antonio Pica, Maria Kosti, Romy, Julian Ugarte, Carmen Liano, Julio Pérez Tabernero, Jacinto Ramos, Jaime Ros, Francisco Jarque, Eduardo Fajardo, Ricardo Moyan, Susan Taber, Jamie Ros, Angele Lombarte, Francisco Jarque, Alfonso De La Vega, Joan Robas, Richard Kolin...
Résumé: Un inspecteur des stups londonien, Lawrence, est envoyé à Lisbonne afin d'éclaircir le meurtre d'un agent qui était sur le point de démanteler un petit réseau de trafic de drogue. Il devra collaborer avec la police portugaise dirigé par l'inspecteur Albert. Dés son arrivée il est la cible d'un tueur qui va éliminer chacune des personnes susceptible de lui donner des informations...
Essentiellement connu pour ses westerns-paëlla et le médiocre Exorcismo avec Paul Naschy l'ibère Juan Bosch signa également au début des années 70 deux thrillers, l'insipide et très incertain La muerte llama a las 10 (La mort frappe à 10 heures / Le calde labbra del carnefice) qui se déroulait à Londres, et Los mil ojos del asesino (The killer with a thousand eyes) qui cette fois se situe à Lisbonne. Bosch semble donc aimer nous faire voyager en déplaçant ses giallis coproduits avec l'Italie en terre étrangère. Cela n'est malheureusement pas toujours un gage de qualité. Si Los mil ojos del asesino est plus
réussi que le dispensable La muerte llama a las 10 il ne brille cependant guère par son originalité.
A Lisbonne un homme est assassiné un soir par un étrange tueur au visage maquillé. A Londres un agent spécial des stups aux méthodes parfois un peu brusques, l'inspecteur Michael Lawrence, vient d'arrêter un groupe de petits trafiquants. Son chef lui demande de quitter Londres pour Lisbonne afin d'enquêter sur la mort de l'homme, en fait un de leurs agents qui était sur le point de démanteler un petit gang de trafiquants. Furieux de quitter Londres, Michael Lawrence se doit pourtant d'accepter. A peine est-il arrivé dans la capitale
portugaise qu'on tente de le tuer. Il doit faire équipe avec la police de Lisbonne dont l'inspecteur Albert et le commissaire DuValliere. Lawrence rencontre un homme qui pourrait lui fournir pas mal d'informations. Il est malheureusement assassiné à son tour. Toutes les personnes qui entourent Lawrence susceptibles de l'aider à éclaircir cette affaire sont tuées. Lawrence découvre que ces meurtres sont tous liés à un petit réseau de trafique de drogue clandestin. Reste à Lawrence à découvrir l'identité du tueur et celle du chef du réseau. Il finit par soupçonner le puissant Costa dont les hommes lui tendent un piège afin de l'éliminer mais Costa est lui même doublé par le véritable tueur, très intéressé par le chargement de
drogue caché dans la soute d'un bateau ancré au port de Lisbonne. C'est là que Lawrence va l'affronter et le tuer.
Souvent présenté comme un giallo Los mil ojos del asesino n'en est pas vraiment un. S'il débute comme tel, un tueur non pas masqué mais le visage dissimulé sous un maquillage tribal tue un agent des stups dans sa voiture, le film de Bosch est avant tout un polar mâtiné de noir, un film de gangsters dont l'intrigue tourne autour d'un petit réseau de trafiquants de drogues et d'argent sale. Du giallo ne subsiste que le tueur et encore. En effet il est ganté de noir, a la voix trafiquée mais il tue très peu à l'arme blanche, préférant abattre ses victimes
au fusil. Pour le reste ce Tueur aux milles yeux (un titre alléchant mais sans aucun rapport réel avec le film) a tout du film noir puisque durant près 80 minutes on suit les péripéties de l'inspecteur Lawrence, un agent spécial des stups londonien aux méthodes expéditives qui sait parfaitement jouer du poing et même faire du karaté, ce qui lui est fort utile car il ne cesse de se faire attaquer durant tout le métrage. Le film est riche en bagarre de toutes sortes ce qui l'empêche d'être trop soporifique. Une bonne idée que voila car le scénario n'a quant à lui rien de très surprenant. Il s'agit d'une banale histoire de trafic de drogue. Ne reste au spectateur qu'à deviner qui est à sa tête et donc qui est l'assassin. Là encore il n'y a rien
de très étonnant. On aura assez vite fait de flairer qui est le coupable pour le peu qu'on soit habitué à ce type de films et encore! La construction du film est assez répétitive. Dés lors qu'il a mis le pied sur le sol portugais Lawrence voit son entourage tomber comme des mouches. Dés qu'il rencontre quelqu'un on sait que quelques temps plus tard la personne sera supprimée. On pourrait facilement résumer les 80 minutes du film ainsi: une rencontre, un meurtre, une bagarre et ainsi de suite.
Aussi répétitif soit-il, aussi banale que soit l'intrigue Los mil ojos del asesino se laisse néanmoins visionner avec un certain plaisir ne serait-ce que pour l'énergie que déploie
Lawrence pour démanteler le réseau. On ne s'ennuie guère tout au long du métrage puisque l'action prime. Bagarres, traquenards, courses-poursuites s'enchainent entrecoupés de meurtres jamais très sanglants, très peu graphiques, peu échapperont au griffes de l'assassin. Lawrence a du punch et son personnage doit beaucoup à Antonio De Teffé, flic têtu qui ne se laisse pas faire, aux poings et aux pieds faciles. Il est en outre entouré d'une distribution intéressante avec en tête Antonio Pica en flic véreux, Eduardo Fajardo (en méchant comme à son accoutumée), Raf Baldassarre et Julian Uguarte. La gente féminine ne sert ici que de faire-valoir puisque Maria Kosti, Romy (Carmen Romero)
et Britt Nichols alias Carmen Yazalde disparaissent toutes les trois très vite après leur apparition à l'écran, tuées par l'énigmatique tueur.
Hybride entre le thriller et le polar noir Los mil ojos del asesino ne brille certes pas par l'intelligence de son scénario parfaitement linéaire mais cette modeste et sympathique production hispano-italienne mise surtout sur ses scènes d'action plutôt efficaces et ses différents rebondissements pour retenir l'attention du spectateur. A ce niveau le premier thriller de Juan Bosch se laisse voir sans déplaisir.