I familiari delle vittime non saranno avvertiti
Autres titres: Le nouveau boss de la mafia / Crime boss / The mafia terminator
Réal: Alberto De Martino
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Polar
Durée: 98mn
Acteurs: Telly Savalas, Antonio Sabato, Paola Tedesco, Giuliano Persico, Guido Lollobrigida, Nino Dal Fabbro, Sergio Rossi, Sergio Tramonti, Piero Morgia, Carlo Gaddi, Rosita Torosh, Teodoro Corrà, Melù Valente, Mario Valenti, Franco Fragala, Orazio Stracuzzi, Salvatore Billa, Francesco D'Adda, Gianfranco De Angelis, Graziella Cabras, Giorgio Piazza, Angelo Casadei, Alberto De Martino, Lina Franchi, Sofia Lusy, Annibale Papetti, Franca Scagnetti, Franco Ukmar...
Résumé: Deux frères originaires de Sicile, Nicola et Antonio, doivent se réhabiliter aux yeux de la mafia après que leur père ait été assassiné pour trahison. Ils y parviennent et vengent par la même occasion leur père. Antonio se rapproche même de Don Vincenzo, un important boss mafieux, avec qui il finit par s'allier. Mais un différent finit par les séparer. Leur amitié ne résistera pas à cette discorde. Antonio décide alors de le supprimer et de prendre sa place...
En 1972 Alberto De Martino surnommé le plus américain des réalisateurs italiens n'en était pas à son coup d'essai dans l'univers du polar. Il avait en effet déjà signé en 1968 un petit fleuron du genre, Rome comme Chicago, suivi de deux thrillers, Perversion / Femmine insaziablli (à ne pas confondre avec le film de Lucio Fulci) et L'homme aux yeux de glace, un giallo routinier sans grande surprise mais jamais désagréable mené par Antonio Sabato. C'est d'ailleurs Sabato qu'on retrouve en tête de ce nouveau polar qui donne cette fois dans le filon mafieux, le quatrième du metteur en scène et un de ses plus faibles.
Antonio et Nicola Mancuso, deux frères siciliens, ont perdu tout honneur et toute crédibilité au sein de la mafia sicilienne suite à la supposée trahison de leur père qui a fini par être assassiné. Ils doivent maintenant se réhabiliter aux yeux de la Mafia. Ils quittent la Sicile pour Milan puis Hambourg et Rome, prouvent que leur père a été manipulé, le vengent et réussissent à retrouver leur place dans la sacro-sainte "Famille". Antonio parvient même à devenir le bras droit d'un puissant parrain, Don Vincenzo, deux hommes qui pourtant au départ se détestaient. Antonio le considère même désormais comme un véritable père. Malheureusement un grave désaccord éclate entre eux lorsque Don Vincenzo fait abattre le
Marseillais, une décision qui passe très mal et met en danger selon lui la "Famille". Antonio apprend que Don Vincenzo est malade du coeur, une faiblesse qu'il cache soigneusement. Il apprend aussi de par la bouche de Monica, la nièce du parrain, que Vincenzo a toujours été jaloux de son frère, aujourd'hui décédé. Il a toujours voulu lui ressembler sans jamais réussir. Monica qui déteste son oncle tente de persuader Antonio de le tuer. Malgré l'amour que lui porte Antonio il décide en accord avec les autres membres du réseau de le tuer afin de prendre sa place et devenir le nouveau boss de la mafia. Don Vincenzo, ayant deviné les intentions d'Antonio, s'est caché dans une clinique. Sa nièce le trahit et en informe Antonio
qui prend d'assaut la clinique. Il tue Don Vincenzo et devient le nouveau Parrain mais refuse d'épouser Monica.
Sorti en salles une première fois en France quatre après sa réalisation mais uniquement en province puis redistribué en aout 1977 à Paris cette fois Le nouveau boss de la mafia débutait de manière plutôt intéressante avec au programme quelques uns des éléments inhérents à tout bon film mafieux sur fond d'une Sicile (puis de Milan) toujours aussi attractive avec même une course-poursuite en voitures (avec enlèvement) même si on en a vu des bien plus échevelées. Voilà qui aurait du mettre la puce à l'oreille car son manque de
dynamisme caractérise en fait ce quatrième polar du metteur en scène. car il faut bien reconnaitre que ce Nouveau boss de la mafia manque sincèrement d'énergie, de tonus. Après les quinze premières minutes le film prend sa vitesse de croisière, ronronne doucement sans plus jamais réellement faire d'étincelles si ce n'est lors de son ultime partie soit les vingt dernières minutes, l'attaque de l'usine suivie de l'assaut de la clinique et l'affrontement entre Antonio et Don Vincenzo. Concentré en fin de bande c'est ce qu'on aurait aimé voir tout au long du métrage, action, suspense et honneur.
Outre le manque d'originalité de son intrigue (pourtant écrite par Luigi Battistrada), vue et
revue, à laquelle De Martino n'a injecté aucun sang neuf Le nouveau boss de la mafia souffre de sa monotonie, son coté ronflant qui assez vite finit par ennuyer. Il ne se passe pas grand chose, l'action est limitée, tout semble programmé. Aucune surprise, tout est cousu de fil blanc. Ce manque de rythme, de nervosité et surtout de violence, nerf de tout bon noir mafieux qui se respecte finit par tuer un film qui au départ n'était déjà pas très fébrile et desservi par une distribution certes alléchante mais pas très investie. Chacun reste professionnel, Antonio Sabato en tête qui offre une prestation honnête mais oubliable cette fois. Il manque ici un peu de charisme et se contente finalement de faire du Sabato. On
retiendra tout de même une séquence à la fois drôle et marquante, le sourire façon The mask qu'il fait à Loreto Abbondanza en entrant dans un bar milanais. Culte! Il est entouré d'acteurs loin d'être inintéressants, des gueules du genre qu'on apprécie toujours voir et revoir comme Sergio Rossi, Nino Dal Fabbro, Giuliano Persico, Guido Lollobrigida, Salvatore Billa et Carlo Caddi. Paola Tedesco est belle et apporte une touche de noirceur mais son personnage de Dark lady, de traitresse ambitieuse manque cependant un peu de venin mais la façon dont elle se fait éjecter par Sabato nouveau Boss mafieux en fin de bande a quelque chose de jouissif. Le principal défaut du casting est Telly Savalas / Don
Vincenzo. En béret à la française ou tête nue, en costume ou en jardinier, une cigarette au bec ou mâchouillant mollement son chewing-gum Savalas n'est jamais crédible en boss mafieux dont il n'a ni le physique ni l'étoffe. Chacune de ses apparitions enfonce un peu plus le film et renforce l'idée que son choix fut une grossière erreur comme ce fut souvent le cas pour les rôles qu'on lui confia en Italie (son interprétation hystérique à la limite du n'importe quoi dans Le salopard, l'assassin soporifique de Dernier appel) à l'exception de sa prestation dans Lisa et le diable, Bava ayant su parfaitement jouer avec son physique. Quant à la partition musicale très jazzy, très américaine, de Francesco De Masi elle n'est
pas très en adéquation avec le film, trop passe-partout, trop insignifiante, trop américaine aussi, assez vite fatigante.
Le nouveau boss de la mafia n'est pas le navet dont très souvent on le qualifie. Selon l'état d'esprit avec lequel on le regarde on peut même être tolérant. Tout n'est pas à jeter. Il y a du bon mais on aurait simplement aimé plus de vitalité, de punch, plus de noirceur aussi, plus d'investissement tant de la part de De Martino que de ses acteurs, Savalas en tête. Dans la longue liste des pellicules mafieuses, du gangster-movie à l'italienne Le nouveau boss de la mafia fait assez pâle figure et se classe assez loin du peloton de tête. Reste donc au programme un simple divertissement policier.
Il faudra attendre 1976 après un insipide Dernier appel et l'inégale version du Parrain Il consigliori pour que De Martino revienne en force avec l'énergique et vrombissant Special magnum.