Susanna... ed i suoi dolci vizi alla corte del re
Autres titres: Oui à l'amour non à la guerre / Frau Wirtin hat auch einen Grafen / Sexy Susan sins again / The hostess also has a count
Réal: Franz Antel
Année: 1968
Origine: Allemagne Italie / Hongrie / Autriche
Genre: Comédie érotique
Durée: 92mn
Acteurs: Jeffrey Hunter, Harald Leipnitz, Pascale Petit, Teri Tordai, Jacques Herlin, Gustav Knuth, Ralf Wolter, Heinrich Schweiger, Hannelore Auer, Rosemarie Lindt, Judith Dornys, Anke Syring, Edwige Fenech, Franz Muxeneder, Femi Benussi, Daniela Giordano, Erich Padalewski, Carlo Delle Piane, Reza Fazeli, Guido von Salis, Annamária Szilvássy, Béla Ernyei, László Bánhidi, Ferencz Farkas, Georg Maday, Éva Vadnai...
Résumé: La séduisante Susanne est désormais à la tête d'une troupe de comédiens qui se rend en Italie. Sur le chemin, lors de ses nombreuses escales, Susanne va vivre bien des péripéties amoureuses, sauve un comte en détresse et va devoir également déjouer un complot contre Napoléon...
Avec son titre italien qui évoque fortement les futures décamérotiques, Frau Wirtin hat auch einen grafen de son titre original n'en est absolument pas une. C'est en fait le deuxième volet d'une série de cinq films débutée en 1967 sous la houlette du réalisateur allemand Franz Antel (dissimulé ici sous son pseudonyme francophone François Legrand), celle des Frau Wirtin dans laquelle apparait d'ailleurs une toute jeune Edwige Fenech encore quasi inconnue. Cette série raconte les aventures extravagantes et fort coquines de la très volage comtesse Susanne qui déjoue dans la joie et la bonne humeur et surtout beaucoup de plaisirs... sexuels... complots et machinations amoureuses dans l'univers napoléonien. Susanne, Lady Wirtin Von Der Lahn de son nom originel, devient selon les traductions Sexy Susan, Susanne Delberg ou encore Susan Dalet lors du dernier épisode.
La très séduisante Susanne Delberg, la propriétaire d'une auberge allemande nommée le Lahn, est désormais à la tête d'une troupe de comédiens qui se rend en Italie. Elle doit sauver le Comte Enrico de Lucca, un romancier célèbre, de la misère qui vient de le frapper. Sur la route qui les mène en Italie elle et sa troupe vont connaitre lors de leurs étapes tant dans les différents châteaux que les camps de Napoléon où ils font étape une série d'aventures coquines. Durant l'une d'elles Susanne a vent d'un complot contre l'Empereur. Lorsqu'elle rencontre enfin le comte tous deux tombent amoureux. Malheureusement le comte a lui aussi bien des ennemis que Susanne grâce à ses charmes va réussir à mettre hors d'état de nuire. Aidée de sa troupe et de son inséparable épée qu'elle sait si bien manier elle va ensuite pouvoir démanteler le complot ourdi par le perfide St Laduc contre Napoléon Bonaparte qui lui aussi tombe sous son charme (et ses charmes) à la minute où il la voit.
Sorti en France sous le titre Oui à l'amour non à la guerre le deuxième film des Frau Wirtin s'il est typique de la série n'en est cependant pas le meilleur. Non pas qu'il soit mauvais, loin de là, mais ceux qui en attendraient une comédie érotique égrillarde seront assez déçus voire même très déçus. Voilà tout simplement une comédie légère vraiment très légère mais pas dans le sens coquin du terme puisque d'érotisme grivois il n'y en a quasiment pas. L'amateur devra en effet se contenter tout bêtement de quelques rapides plans fessiers, de poitrines dénudées vite recouvertes et... rien de plus croustillant. D'autant plus frustrant que cela aurait aidé à aller jusqu'au bout de cette salacité germanique sans trop décrocher. Certes ce deuxième opus des aventures de Susanne est plutôt sympathique, guilleret, festif mais le scénario devient vite confus et on perd assez rapidement le fil des multiples intrigues encore plus si on n'est pas germanophone. On pourra se rabattre sur la version italienne mais celle ci se trouve être encore plus soft que l'originale. Antel accumule ici les personnages, multiplie les aventures, les quiproquos, les complots. Tous se croise et s'entrecroise un peu comme dans un vaudeville. Bien plus qu'une comédie légère ce second film est avant tout une comédie en costumes napoléonienne chantée, une parodie historique bonapartiste grivoise ponctuée de quelques scènes salaces ultra soft. Ni plus ni moins.
Reste tout de même au crédit de cette deuxième pellicule son ton joyeux, un rythme soutenu voire effréné, de très beaux costumes et décors et une distribution féminine quatre étoiles. C'est toujours la charnelle hongroise Teri Tordai qui se glisse avec bonheur dans la peau de Susanne, un rôle qu'elle endossera donc durant les cinq volets. Autour d'elle on retrouve Pascale Petit (la duchesse) et dans des rôles plus ou moins mineures deux futures stars encore inconnues de la sexy comédie italienne Edwige Fenech (dont le temps d'écran n'excède en tout et pour tout guère plus de 5 à 6 minutes) et Femi Benussi (présente uniquement en début de pellicule) qui toutes deux osaient déjà quelques rapides plans de nu sans oublier Daniela Giordano. On reconnaitra également l'allemande Rosemarie Lindt
et la blonde autrichienne Hannelore Auer. Quant à l'affiche masculine on appréciera comme dans les autres volets de la série la prestation du fourbe Jacques Herlin entouré du truculent Carlo Delle Piane, de l'américain Jeffrey Hunter (qui mourra deux ans plus tard d'une crise cardiaque) et l'allemand Harald Leipnitz également au générique des autres épisodes de la série. Tout ce beau monde chante (de pittoresques chansons allemandes traditionnelles, ne manque que les chapeaux tyroliens, la petite plume et les chaussettes montantes), s'amuse, ça se voit ça se ressent et c'est là encore un point positif.
Malgré une intrigue où il est assez facile de s'emmêler les pinceaux Frau Wirtin hat auch einen grafen est une sympathique comédie vaudevillesque au ton joyeux que l'amateur prendra certainement plaisir à découvrir ou redécouvrir. Le but principal est de divertir tout en égayant l'ensemble d'un soupçon d'érotisme bon enfant. Objectif atteint.
Pour ceux qui voudraient avoir un aperçu de la série avant de la visionner dans son intégralité et ceux qui de prime abord ne sont pas intéressés mais aimeraient tout de même voir ce qui les attend, qu'ils regardent l'ultime chapitre, Frau Wirtins tolle töchterlein, qui n'est qu'un assemblage des quatre précédents films agrémenté de nouvelles scènes. L'avantage est qu'il en reprend une bonne partie des scènes érotiques ce qui en fait le plus salace de la série. Un régal.