Cruisin' 57
Autres titres: Route 57
Réal: Toby Ross
Année: 1975
Origine: USA
Genre: X
Durée: 69mn
Acteurs: Terry Winter, Michael Muni, Kevin Gladstone, Mike Tennis, David Larson, Frank Vaughn, Clayton Erp, Gary Nelson, Toby Ross...
Résumé: A la fin des années 50 un jeune étudiant homosexuel aimerait avoir un copain, il aimerait aimer et être aimé. Il fait partie d'une petite bande d'amis. Il se met à fantasmer sur quatre d'entre eux dont un hétéro et s'imagine vivre une aventure avec...
Pilier du film gay pornographique des années 70 et 80 parmi d'autres grands noms on doit à l'américain Toby Ross quelques films devenus aujourd'hui cultes, des classiques incontournables tels que le très étrange et dérangeant Do me evil, Reflections of youth et Schoolmates, de véritables petits bijoux qui se veulent tous le reflet de l'homosexualité adolescente des années 70. Le réalisateur s'est ainsi doucement mais surement taillé une solide réputation parmi les amateurs d'un certain cinéma gay underground mettant en scène cette jeunesse homosexuelle américaine à travers tous ses films parfois bizarres,
singuliers, peuplés d'éphèbes souvent tout juste majeurs. Cruisin'57 connu sous le titre Route 57 ne fait pas exception à la règle et nous plonge cette fois au coeur même des années 50.
1957 - La jeunesse américaine change, s'affirme. Ses cheveux s'allongent, elle se les gominent, porte des jeans, un blouson noir. Les jeunes, les teenangels comme les appelle Ross, se déplacent en bande, paradent en voiture décapotable, mangent des burgers. Ils jouent les mauvais garçons, écoutent du rock sur la station radio locale et achètent des vyniles. S'il y a un air de rébellion dans l'air cela n'empêche pas la jeunesse de s'intéresser au sexe, gay ou hétéro, elle veut vivre ses fantasmes. Ce sont quatre histoires de sexe qu'on
découvre ici, celles d'une bande d'étudiants à laquelle appartient Michael. Le jeune homme est en quête d'amour. Il aimerait avoir un copain, aimer et être aimé. Il va alors imaginer, fantasmer une aventure avec quatre de ses amis, les écrire dans son journal et nous les faire partager.
David invite Gary à regarder la collection des derniers 33t qu'il a acheté. Assis sur le divan ils parlent musique lorsque les mains deviennent baladeuses. Ils finissent par faire l'amour.
Lors d'un cours d'Histoire sur les dieux de la mythologie grecque Clayton fantasme sur son
voisin de table, un bad boy aux lunettes noires. Pendant que le prof fait son cours il le masturbe sous la table. Il finit par imaginer qu'il le suce dans la salle de classe vide. Revenu de sa rêverie il s'aperçoit que le prof a compris ce qui se passait sous son pupitre ce qui ne l'empêche pas de continuer à le masturber jusqu'à ce que la sonnerie retentisse.
Michael se rend dans la chambre de Bill sous prétexte qu'il l'aide pour ses devoirs. Bill est hétéro, macho et a une copine. Alangui sur son lit il ne réalise pas qu'il excite encore plus Kevin. Bill sort une bouteille de whisky. L'alcool aidant Bill finit par lui sauter dessus, baisse
son pantalon et son slip et se met à le sucer. Au début surpris Bill se laisse cependant faire et entame une bonne partie de baise avec Michael. Une fois tout deux rhabillés Michael s'imagine qu'ils sont désormais ensemble mais Bill, plus préoccupé à se recoiffer que par ce qui s'est passé, remet vite les choses en place. Hétéro je suis hétéro je reste. Bonne nuit!
Michael fantasme sur Kevin, il se masturbe en l'espionnant par la fenêtre de son salon. Il imagine Kevin entrain de lui répare sa voiture dans son garage. Kevin le convainc de le laisser le sucer sur le capot puis c'est au tour de Michael de le sucer. Finalement Kevin
réussit à convaincre Michael de se faire sodomiser à l'intérieur de la voiture. Expérience réussie. Tout deux sont contents. Sur cette ultime histoire Michael peut refermer son journal.
Le slogan du film, le second du metteur en scène, affirme qu'il s'agit là d'une version porno gay de American graffiti. Ce n'est pas tout à fait faux même si c'est évidemment exagéré. On retrouve en effet l'ambiance du film de Lucas, celle de l'Amérique de la fin des années 50, de ses mauvais garçons aux cheveux gominés qui se déplacent en bande, des Chevrolet, des juke boxes, des chambres ornées de posters de Bill Haley, des fast food et autres
milk shake et hot dogs. Il n'y a aucun dialogue ici. C'est le DJ d'une radio locale qui comble les silences en présentant les disques burgers, qu'il passe, certains des plus gros succès rock de l'époque (dont l'incontournable "Apache" des Fingers), et ce sont sur ces morceaux que nos étudiants s'envoient en l'air. Impossible de ne pas penser au célèbre Wolfman Jack auquel Toby Ross fait évidemment référence ici. Cette reconstitution de l'Amérique des années 50 est une absolue réussite (malgré la présence incongrue de quelques objets de décor estampillés 70s) et une des grandes forces du film. On s'y croit tellement qu'on a l'impression que Cruisin' 57 a réellement été tourné à cette époque. Cela vaut également pour les jeunes comédiens dont le look, le style est à s'y méprendre. Le décor planté ne reste plus qu'à se laisser entrainer au coeur même de la sexualité de nos étudiants qui n'ont pas froid aux yeux... encore moins aux fesses.
Si les histoires ne sont pas très originales ce ne sont au final que de petites tranches de vie qui illustrent les désirs de cette jeunesse enflammée. Les scènes de sexe comme toujours chez Toby Ross sont belles, viriles, parfois très détente (on s'allume nonchalamment une
cigarette lors d'une fellation), parfois solaires (les deux amis qui font l'amour sur le divan léché par les rayons de l'astre du jour), filmées et photographiées avec soin et surtout sensualité. Le coté parfois maladroit des jeunes, la gaucherie de certains protagonistes (la sodomie de la première histoire et ses coups de rein approximatifs) donne au film un coté aussi réaliste qu'attendrissant. On reste classique. Fellations, masturbations et sodomies sont donc au menu avec par instant une ombre toujours bienvenue d'homo-érotisme fort excitante donnant à la scène un petit coté onirique (Michael qui lentement se déshabille, se caresse devant sa fenêtre en espionnant celui qui nourrit ses désirs avant une superbe
éjaculation filmée au ralenti). En grand spécialiste de la sexualité adolescente qu'il est Ross parvient à parfaitement capturer une fois de plus l'essence même, l'innocence de la jeunesse, l'insouciance de ces époques révolues que ce soit ici les années 50 ou les années 70 pour ses autres oeuvres. Chez Toby Ross la sexualité est belle, lumineuse et surtout très libre. C'est la sexualité pré-condom, celle de toutes les libertés, hétérosexuelle comme homosexuelle.
Difficile de résister au charme et à la beauté des comédiens à peine de l'adolescence lookés mauvais garçon dont les courbes parfaites et les corps graciles en feront fantasmer
plus d'un, prêts à un voyage dans le temps pour venir les rejoindre. Les phallus qui jaillissent des petits slips blancs made in 50s lorsqu'ils en portent sont aussi magnifiques que gourmands. Pour la plupart amateurs dont ce fut l'unique film à l'exception de quelques noms qui travaillèrent plusieurs fois pour Toby Ross on retiendra plus particulièrement parmi eux la beauté renversante du brésilien Terry Winter (Bill et sa jolie petite gueule de petite frappe hétéro) et l'acteur-réalisateur-producteur Kevin Gladstone (sous le pseudonyme Peanuts), le fil rouge du film qu'on reverra notamment dans My straight friend et Golden years), Mike Tennis (le jeune mécano) qui travailla un temps pour Ross et Frank Vaughn (l'étudiant aux lunettes noires). Parmi ce petit essaim de teenangels butineurs Toby
Ross s'est quant à lui octroyé le rôle du prof d'Histoire.
Sorti chez le spécialiste du X vintage, Bijou, dans une version restaurée tant bien que mal (mais ces pépites phalliques oubliées sont à l'origine dans un tel état de délabrement) Cruising'57 est une petite fraicheur vintage aux accents très fifties, un petit bonheur sur fond de juke box et de radio d'antan qui ravira tous les amateurs de porno gay estudiantins peuplées d'anges à qui ont donnerait le Bon Dieu sans conFESSion.
Comme le dit le carton d'ouverture "Allongez vous, relaxez vous et tenez vous prêts à faire un voyage excitant au coeur des années 50"... une fois allongés faites ce que vous voulez ajoute-t-on ici au Maniaco.