Per amore di Poppea
Autres titres: Pour l'amour de Poppée / Le harem de Néron / For the love of Poppaea
Réal: Mariano Laurenti
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 86mn
Acteurs: María Baxa, Gianfranco D'Angelo, Alvaro Vitali, Oreste Lionello, Toni Ucci, Alicia Leoni, Tiberio Murgia, Otello Belardi, Percy Hogan, Sergio Sinceri, Ria De Simone, Sergio Leonardi, Ettore Arena, Bruno Ariè, Andrea Aureli, Francesco Bagagli, Riccardo Billi, Dino Cassio, Renato Chiantoni, Dante Cleri, Raniero Dorascenzi, Angelo Fani, Giulio Maculani, Paola Maiolini, Mario Savini, Marcello Meconizzi, Franca Scagnetti...
Résumé: Afin d'échapper au service militaire Tizio et Caio se déguisent en femmes et tentent de fuir Rome. Mais ils sont rattrapés puis vendus comme esclaves à Poppée. Mariée à Néron, cette dernière a prévu de fuir le palais impérial. Après avoir découvert que ses deux esclaves sont en fait des hommes elle leur demande de l'aider à s'échapper pour qu'elle puisse partir avec son bel amant...
Les aventures de Néron, Poppée, Messaline et autres Livia auront inspiré bien des réalisateurs et ce quelques années avant la vague de néo péplums érotiques, une sous branche éphémère du cinéma d'exploitation née du succès de Caligula de Tinto Brass, qui déferla sur nos écrans dés le début des années 80. En 1969 Guido Malestata signait Le calde notti di Poppea. Alfonso Brescia nous avait offert en 1972 un sympathique Poppea... una prostituta al servizio del impero, une comédie inspirée des décamérotiques avec un
Don Backy en pleine forme. Bruno Corbucci avait de son coté commis en 1977 un Messaline impératrice et putain de piètre mémoire. Mariano Laurenti le spécialiste de la sexy comédie s'essaie au genre la même année avec Per amore di poppea qui n'est jamais qu'une sexy comédie transposée dans la Rome antique.
Afin d'échapper au service militaire Caio et Tizio, deux futurs gardes prétoriens particulièrement bêtes et maladroits doivent se déguiser en femme pour échapper aux soldats romains qui les poursuivent. Ils sont tout de même pris puis conduits à Rome par le général Tigellino afin d'être vendus comme esclaves. Ils deviennent alors les femmes de
compagnie de Poppée, témoins involontaires des frasques de la jeune femme qui trompe Néron. Elle a d'ailleurs prévu de quitter le palais et de s'enfuir avec son amant. Après qu'elle ait découvert que ses deux esclaves étaient en réalité des hommes elle les met dans la confidence et leur demande de l'aider. Ils arrivent à fuir et envoient à Néron une demande de rançon afin de faire croire que Poppée a été enlevée. Lorsqu'ils vont chercher le sac contenant l'argent Poppée est surprise non loin de là. Elle feint d'avoir été libérée et se trouve obligée de retourner auprès de Néron du moins pour un temps car elle parviendra à fuir le palais impérial en compagnie de Tizio et Caio.
Mariano Laurenti ne s'est guère cassé la tête. Il a simplement repris tous les ingrédients de la comédie sexy traditionnelle qu'il a simplement transférer à l'époque romaine pour faire de son film une comédie en costumes... du moins en toges et jupettes. Il ne s'est pas non plus fatigué à écrire un scénario digne de ce nom puisque l'intrigue de Per amore di Poppea brille par son manque de substance. Poppée s'ennuie auprès de Néron qu'elle prévoit de quitter pour partir vivre avec son amant. Sur cette cette toute petite base que s'articule le film mené essentiellement par les pitreries du tandem travesti Tiza-Caia alias Tizio et Caio. En fait Per amore di poppea donne l'impression d'avoir été écrit pour simplement enchainer les gags et
facéties du duo Alvaro Vitali - Gianfranco D'Angelo d'où ce sentiment de vide. Malheureusement force est de constater que si Mariano Laurenti a toujours été très à l'aise dans la sexy comédie dont il est un des principaux piliers il ne semble pas cette fois ni très inspiré ni très à l'aise dans l'univers de la toge et de la jupette romaine. Plus étonnant encore les indétrônables rois de la farce et du gag égrillard, Alvaro Vitali et Gianfranco d'Angelo manquent eux aussi de pêche, de peps. On les a connu bien plus en forme et surtout bien plus dynamiques. Eculés, vus et revus les gags sont tous prévisibles, téléphonés et joués de façon un peu trop mécanique. On en retiendra un ou deux comme la mitraillette à oeufs. On
est loin de l'enthousiasme dont le duo fait généralement preuve dans les comédies paillardes (militaires, étudiantes et coquines) dont ils sont les protagonistes. On sourit de temps à autre mais on ne rit pas à gorge déployée ici. L'ensemble ronronne sans pour autant être monotone. mais il manque ce grain de folie, de délire, cette bonne humeur égrillarde qu'on aime tant. Le sujet s'y prêtait pourtant. Même la regrettée Maria Baxa dans le rôle de Poppée semble s'ennuyer ferme. Maria est belle même si elle n'a pas le charisme de Femi Benussi (Poppea... una prostituta al servizio dell'impero), Maria a beaucoup de charme mais l'avoir dissimulée sous une perruque noire hideuse ne l'a met guère en valeur.
Certes elle joue nue une partie du film, de quoi réjouir ses admirateurs, mais on aurait aimé la voir plus enthousiaste, plus investie et pas aussi passive. La plantureuse Ria De Simone lui volerait presque la vedette dans le rôle d'Agrippine, ne serait-ce que par sa seule et voluptueuse présence. Le reste de la distribution ne relève guère un niveau tout juste moyen. Oreste Lionello est un Néron excentrique et efféminé sans grande ampleur. Toni Ucci en général Tigellino s'en tire assez bien. Plus étrange est de trouver l'américain Percy Hogan en esclave noir, le bien nommé Abdullah ("celui qui t'enculera" lance t'il certainement pour la rime lors de ses présentations avec Gianfranco D'Angelo, un exemple d'un humour qui ne vole pas très haut cette fois).
Sexy comédie en costumes romains Per amore di Poppea, tourné dans les mêmes pauvres décors que Messalina Messalina notamment (Sergio Leonardi se souvient que trois films y étaient réalisés simultanément, un matin, celui de Laurenti, un l'après midi et un la nuit), ne retiendra guère l'attention de l'amateur de ce type de péplum comique. Banalement mis en scène, sans grande originalité au niveau de l'humour, exempt de cette bonne humeur dont font preuve généralement les comédiens protagonistes le film de Mariano Laurenti se laisse voir une fois et s'oublie très rapidement comme on oublie le duo Vitali-D'Angelo qu'on a connu tellement plus en forme et investi.