Peccatori di provincia
Autres titres:
Real: Tiziano L.ongo
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 82mn
Acteurs: Renzo Montagnani, Macha Méril, Lauretta Masiero, Femi Benussi, Daniela Halbritter, Stefano Amato, Riccardo Garrone, Fernando Cerulli, Ennio Biasciucci, Luciana Turina, Giulio Baraghini, Fiona Florence, Giancarlo Marinangeli...
Résumé: A son décès le frère de Angelo Lo Curcio, maire d'un petite village, a légué toute sa fortune à son fille Domitilla, une jeune fille pieuse et innocente. Toute la famille d'Angelo va comploter afin que l'héritage lui revienne quitte à compromettre la réputation de la malheureuse jeune fille...
Producteur metteur en scène Tiziano Longo n'a réalisé que huit films étalés sur dix années, le temps que dura sa courte carrière. De sa filmographie malheureusement aujourd'hui bien oubliée surnagent quelques films, quelques comédies érotiques douces amères (l'insipide Malicieuse à 16 ans) et autres drames érotiques morbides non dénués d'intérêt (La profanazione, L'étalon et surtout Mala, amore e morte). En 1978 il s'essaie à la sexy comédie avec Peccatori di provincia, une grivoiserie comme l'Italie en produisait alors par dizaines dont l'enjeu est ici un gros héritage familial.
Emanuelle, le frère d'Angelo Lo Curcio, le maire syndicaliste d'un petit village de province, vient de mourir. A la lecture du testament toute la famille s'attend à ce que l'héritage, soit quelques millions de lires, leur revienne. LA la surprise générale l'homme a légué sa fortune à sa fille Domitilla, une parfaite inconnue qui doit très bientôt arriver au village. Tous pensent voir débarquer une fille de mauvaise vie mais c'est au contraire une jeune femme très pieuse, dévouée à Dieu, une fille sans histoire, discrète très peu intéressée par l'argent. Angelo l'accueille chez lui bien décidé à trouver un moyen pour que l'héritage lui revienne à lui et sa famille. Tous ensemble ils vont comploter pour lui voler en toute discrétion du moins le
croit-il car tout le village est au courant et beaucoup aimeraient en tirer partie, la femme du notaire et un ami syndicaliste d'Angelo en premier. En relisant le testament Angelo découvre une clause qui pourrait l'aider à tout empocher. Cette clause spécifie que l'héritage ne peut tomber entre les mains d'une personne débauchée. Angelo et sa famille tentent alors de compromettre l'innocente Domitilla. Ils la droguent, la déshabillent et la photographient nue sur son lit aux cotés de l'aguichante Giggia, la nièce d'Angelo, et de son mari faisant croire à une orgie. Effondrée par les clichés la malheureuse Domitilla renonce à son argent. Angelo n'a plus qu'à remettre les photos au notaire et empocher enfin l'héritage. Au moment de les
lui montrer il découvre avec horreur qu'elles ont été brulées. Il y a un traitre dans la famille. C'est alors qu'un retournement de situation a lieu. Domitilla renonce d'elle même à l'argent pour se faire nonne et offre l'héritage au traitre, le seul membre de la famille qui n'a jamais rien manigancé. Au final toutes ces intrigues n'ont servi à rien. L'argent finira bel et bien dans le coffre de la famille Lo Curcio.
Petite comédie familiale égrillarde Peccatori di provincia ne brille guère par son originalité. Toute l'intrigue tourne autour de l'important héritage que cette famille bien pensante tente de voler à l'innocente Domitilla fraichement débarquée dans ce petit village de province. Ne
reste plus qu'à découvrir les stratagèmes auxquels elle va avoir recours, ni très originaux eux aussi ni très élaborés. Des amorces de séduction, une tentative balourde de la faire courtiser par le neveu obèse plus intéressé par se masturber devant les petites culottes de la bonne. Il n'y a bien que l'idée parfaitement sadique et surtout amorale de droguer la pauvre fille pour la photographier à son insu dans des situations scabreuses pour venir pimenter cette histoire somme toute banale et apporter une petite dose d'érotisme morbide toujours agréable. Pour le reste Peccatori di provincia se contente de réunir les éléments habituels de ce type de films à savoir une famille de petits bourgeois bien pensants, prudes, biens sous tout rapport
du moins en apparence car tout n'est que façade et hypocrisie, des mains qui se baladent et des regards qui se perdent sous les jupes, tout l'attirail de base de la comédie populaire et ses gags récurrents.
Malgré ce gout de vu et revu l'ensemble se laisse cependant regarder avec un certain plaisir ne serait ce que pour son rythme alerte, sa mise en scène dynamique, quelques trouvailles assez amusantes et surtout l'interprétation vive d'un groupe de comédiens qui s'amuse et donne le meilleur de lui même en tête le toujours truculent Renzo Montagnani qui s'en donne à coeur joie ici portant une bonne partie du film sur ses solides épaules. Egal à lui même,
excellent dans le rôle d'Angelo, ce maire pudibond qui à la première occasion n'hésite pas à cocufier son épouse ou laisser ses mains errer sur le derrière de sa secrétaire, jamais en mal pour trouver un plan afin de voler l'argent de la pauvre Domitilla Montagnani de par son jeu donne au film une grande part de son intérêt. Macha Méril est tout aussi savoureuse en épouse fidèle qui ne peut s'empêcher de laisser sa main vagabonder sur les parties intimes de son mari horrifié. Femi Benussi nous offre de splendides mais trop rares nus et illumine la pellicule de son regard. Autour d'eux gravitent tout un essaim de seconds rôles tout aussi excellents dont Lauretta Masiero, l'opulente Fiona Florence, Riccardo Garrone, Giulio Baraghini, impayable lors de ses ébats conjugaux avec sa femme, sans oublier un des plus
séduisants jeunes acteurs d'alors Giancarlo Marinangeli découvert dans l'audacieux Le profiteur qui interprète ici le fils discret de Montagnani, trop discret malheureusement, un rôle quasi muet mais qui prend toute son importance en toute dernière partie de film. Seul petit bémol à cette affiche alléchante l'insipide Daniela Halbritter (Domitilla) dont ce fut le seul rôle au cinéma et le toujours aussi grassouillet et roux Stefano Amato, dans son éternel personnage de gentil niais.
Malgré son scénario classique et un final un peu décevant Peccatori di provincia est une gentille comédie au rythme enjoué qui se laisse visionner avec un certain plaisir. Elle se fond dans la production d'alors mais n'en demeure pas moins sympathique. Et l'on gardera à l'esprit sa morale qui semble vouloir nous dire que rien ne sert de comploter. Lorsqu'on sait attendre, être raisonnable tout peut arriver en notre faveur telle une récompense. Qu'on se le dise Messieurs les envieux!