La maldicion de la bestia
Autres titres: Dans les griffes du loup garou / Hall of the moutain king
Real: Miguel Iglesias
Année: 1975
Origine: Espagne
Genre: Fantastique
Durée: 82mn
Acteurs: Paul Naschy, Silvia Solar, Mercedes Molina, Gil Vidal, Luis Induni, Ventura Oller, Veronica Miriel, Josep Castillo Escalona, Pepa Ferrer, Juan Ollé, José Luis Chinchilla...
Résumé: Un ami du professeur Lacombe a avant de mourir réussi à photographier ce pourrait bien être le légendaire Yeti. Le professeur décide alors d’organiser une expédition dans les régions reculées du Népal afin dse retrouver la trace de la créature. Outre ses collaborateurs habituels, Lacombe demande à son plus fidèle disciple, Waldemar Daninsky, de les accompagner. Waldemar, parti en mission de reconnaissance, tombe malheureusement sous l'emprise de sorcières vampires qu’il finit par tuer après qu'elles l'aient séquestré. Mordu par l’une d’entre elles, il est alors victime d’une étrange malédiction. Il se transforme en loup-garou. Seule une fleur magique peut briser le terrible sort mais il faudra aussi que Waldemar affronte le fameux Yeti. Qui des deux créatures triomphera?
La maldicion de la bestia fait partie de la longue liste de films de loup-garou dans lesquels Jacinto De Molina plus connu sous son pseudonyme Paul Naschy apparut dans les années 70. S'il n'est pas le meilleur reconnaissons au film le mérite d'avoir su mélanger bien maladroitement plusieurs thèmes fantastiques transformant vite l'ensemble en une sorte de fourre-tout drolatique où se côtoient vampires, lycanthropes, incubes cannibales et gardons le meilleur pour la fin, le fameux Yeti!
La maldicion de la bestia / Dans les griffes du loup-garou, réalisé par le vétéran Miguel Iglesias, n'est jamais qu'une nouvelle aventure du célèbre Waldemar Daninsky, personnage qu'incarna souvent Naschy à l'écran, qui cette fois accompagne une expédition dans les montagnes de l'Himalaya partie à la recherche du légendaire Yéti. Iglesias ne s'embarrasse guère de détails et après une courte ouverture, il nous plonge au coeur des montagnes enneigées où Waldemar va malheureusement se perdre avant d'être recueilli par deux envoûtantes femmes qui s'avèrent vite être des vampires cannibales dont la morsure transforme quiconque en loup-garou. Mordu, le pauvre Waldemar va alors errer dans la neige, le corps recouvert de poils drus, hurlant à la pleine lune.
Voilà une bien belle et originale variation du thème de la lycanthropie qui toute farfelue soit elle est fort drôle surtout sous la houlette de Iglesias car si ce programme plutôt alléchant ainsi retranscrit l'est un peu moins à l'écran, faute non pas à ce scénario bâtard et délirant mais bel et bien à une réalisation beaucoup trop molle qui manque sérieusement d'énergie. C'est plus amusé voire hilare de temps à autre que réellement pris par l'action qu'on regarde cette étrange série composite et fauchée, un désagréable arrière-goût d'ennui se pointant par moment. La mollesse de la réalisation n'est guère compensé par un érotisme tout juste suggéré cette fois et une violence à peine appuyée.
Si le scénario est totalement improbable, on aura également bien du mal à croire que les montagnes pyrénéennes ressemblent à l'Himalaya ce qui donne finalement au film un sympathique air de petite série Z transalpine. La maldicion de la bestia n'est jamais qu'un produit sans autre intérêt que de divertir l'amateur inconditionnel d'un certain cinéma Bis, les nostalgiques d'une époque où, insouciant, Naschy enchainait allégrement films sur films. La maldicion de la bestia n'est malheureusement pas ce qu'il ait fait de mieux mais le film de Iglesias représente bien tout un pan d'un certain cinéma ibérique fantastique fauché typique de l'époque.
Restent au crédit du film les agréables décors naturels et certains intérieurs comme celui chatoyant et bien kitch de la grotte des vampires, un soupçon d'érotisme aux relents sado-masochistes beaucoup trop léger donc ici frustrant, quelques effets gore tout aussi discrets se résumant à un bras en plastique dévoré par une de nos vampires, un corps joliment empalé, un dos gentillement écorché à vif et quelques morsures disséminées ça et là sans oublier les inévitables transformations de Naschy en loup, suites de fondus enchainés au bout desquels il apparaitra caché derrière son habituel et magnifique masque de poils noirs d'où émergent de superbes dents blanches.
Le moment le plus attendu du film est évidemment l'apparition du fameux Yéti, bien décevante, puisqu'on l'aurait aimé beaucoup plus impressionnante. Notre Yeti n'est qu'un simple comédien hirsute et filiforme affublé d'un masque simiesque qui affrontera le lycanthrope. Cette confrontation tourne vite au ridicule le plus absolu, les deux créatures velues se contentant de quelques empoignades bien mollassonnes et de quelques pirouettes dans la neige avant que Naschy ne le morde jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'histoire ne nous dit pas si de ce combat naitra un Yéti-garou!
Qu'on se rassure tout se terminera bien grâce à une fleur magique qui fera redevenir humain le pauvre Waldemar qui partira au bras de sa belle.
Aux cotés de Paul Naschy égal à lui même, on retrouvera l'ex-miss et regrettée Silvia Solar qui, courageuse, se promène en sous-pull dans les montagnes glacées du Tibet. Peut être est ce là que se cache le coté merveilleux de Dans les griffes du loup-garou, décevante mais rigolote série Z ibérique qui ne risque guère de transformer le spectateur en lycanthrope déchainé mais plutôt en Belle au bois dormant ronflante!