Dust unto dust
Autres titres:
Real: Tom DeSimone
Année: 1970
Origine: USA
Genre: X
Durée: 60mn
Acteurs: Olin, Damon Rosi, Pasqual
Résumé: Ses parents étant morts jeunes un enfant blanc a du grandir seul dans le désert et apprendre à subvenir à ses besoins. Devenu adulte il fait un jour la connaissance de deux indiens bannis de leur tribu pour cause d'homosexualité. L'un d'entre eux lui fait découvrir l'amour. Jaloux son frère le provoque en duel et l'attache à un arbre. Il fait l'amour à l'homme devant son frère en larmes. La guerre entre les deux frères est déclarée, l'homme blanc en est l'enjeu...
Pionnier du film pornographique gay américain Tom DeSimone réalisa son premier X en 1970, l'impressionnant The collection, qui mêlait pornographie, sadomasochisme et horreur dans une ambiance souvent malsaine qui n'était pas sans rappeler les fameux grindhouse. Suivra un plus ludique documentaire How to make a homo movie puis ce Dust unto dust devenu depuis un des classiques du film X gay de la première heure, un western mystique baigné de sensualité virile.
Un jeune enfant blanc nait dans le désert des terres indiennes. Malheureusement ceux ci décèdent. L'enfant se retrouve seul et doit apprendre à survivre. Les années passent. Devenu
adulte il a appris à connaitre la nature, à subvenir à ses besoins. il n'a besoin de personne et n'a jamais vu aucun autre homme. Il n'a ni dieu ni religion. Un jour il fait la connaissance de deux jeunes indiens, Broken Wing et son demi-frère No name, un métis ainsi nommé car né d'une squaw et d'un homme blanc que la tribu recueillit. Tous deux ont été bannis de leur clan car, homosexuels, ils refusaient de s'accoupler à une femme. Maudits des leurs ils ont longtemps erré dans le désert sans jamais voir un seul homme. Ils tombent immédiatement sous le charme de ce bel orphelin qui ne connait rien des choses de la vie. Broken wing parvient à le séduire et lui fait découvrir l'amour. Jaloux No name ne peut supporter de voir
son frère aimer cet homme qu'il veut pour lui. Il le provoque en duel, le maitrise et l'attache à un arbre. No name fait ensuite l'amour à l'orphelin sous les yeux de son frère en larmes, la haine envahissant son coeur. La guerre est déclarée entre les deux indiens. L'un d'entre eux doit mourir. C'est dans la mort que tous trois trouveront leur liberté, celle d'aimer sans limite, d'assumer totalement leur sexualité, vivre enfin tout ce qu'ils avaient jusqu'alors fui.
L'histoire est certes limitée et sa majeure partie est essentiellement contée par une voix-off. Il ne faut donc pas s'attendre à une fable philosophique ouvrant sur la réflexion. Dust unto dust (La poussière à la poussière) reste avant tout un film pornographique composé ici de trois
grosses parties. La première s'intéresse aux amours entre Broken wing et le bel orphelin, la deuxième à celles entre ce dernier et No name, soit deux très longues scènes de sexe d'environ 15 minutes chacune agrémentées d'une ouverture de présentation, d'un intermède où les deux indiens se dressent l'un contre l'autre et d'une conclusion sous forme d'un happy end qui nous offre la troisième, une relation triolique splendide et fort sportive tout en flou artistique "maison" qui donne à l'ensemble ses meilleures scènes porno. Ceci ne signifie pas pour autant que Dust unto dust soit un film ennuyant ou dénué de charme. Bien au contraire.
L'idée de départ est intéressante même si elle est sous exploitée et ne sert finalement qu'à
donner vie aux trois grosses séquences de sexe. Dés les premières images nait une certaine magie. DeSimone nous plonge au coeur d'un décor digne d'un spaghetti-western, un désert aride, une terre inconnue faite de poussière parsemée de buissons secs, écrasée par un soleil de plomb sous un ciel trop bleu. La voix-off nous narre une vieille légende indienne tandis qu'on découvre le bel orphelin aux longs cheveux blonds, une sorte de Christ vêtu d'une salopette bleue en totale harmonie avec la nature environnante. Surgissent alors de nulle part les deux indiens étourdis par la beauté de ce jeune hippie, le ventre brulant de désir après tant de jours, de semaines à marcher sans avoir jamais croisé un homme. Entre
ces paysages de rêve, sauvages, la musique et les chants indiens qui servent de bande originale et cette légère pointe de mysticisme dont sont empreints les textes récités Dust unto dust séduit très vite aidé par cette touche d'onirisme quasi omniprésente dans le cinéma hardcore d'alors (les magnifiques images des trois hommes courant nus au ralenti dans le désert qui se superposent et surtout la partie à trois en fin de bande).
Les scènes de sexe ne sont pas forcément originales mais cependant très belles, jamais vulgaires, filmées avec soin, se composant en grande partie de fellations et de 69. Peu de sexe anal ici, ces pratiques étant encore rares en 1970 dans le cinéma X gay. Il faudra encore
attendre un peu pour qu'elles débouchent enfin sur les fantasmes culiens les plus débridés. Quant aux acteurs, au nombre remarquable de trois, ils sont tout simplement superbes, véritables Eros pour tous les amoureux de cheveux longs et de beautés masculines made in 70s. Le bel orphelin est interprété par le blond Olin, Broken wing a les traits de Poco Allen caché sous le pseudonyme de Pasqual, ou la beauté indienne à son apogée, deux comédiens dont ce fut la seule et unique prestation. Damon Rosi alias Darryl Hughes également connu sous le nom de Robert McKay est No name. On le revit par la suite dans Last tango in Hollywood, Sons of Satan, The roundabouts et Love a man with a beard 2.
Même si Tom DeSimone ne parvient pas vraiment à créer une véritable atmosphère autre que visuelle, à retranscrire un certain fantastique, Dust unto dust est un hardcore gay tout à fait plaisant, une distraction solaire chaude et sensuelle dont on appréciera la morale très ancrée dans l'ère du temps puisqu'elle prône un amour universel, l'amour comme remède à tous les maux, l'amour plus fort que la haine, un amour qui s'épanouira par delà la mort dans un triangle amoureux au parfum d'inceste. Dieu n'a t-il pas dit Aime ton frère.
Tom DeSimone qui quelques petites années plus tard allait s'adonner à une pornographie
beaucoup plus brute et surtout brutale avoue que Dust unto dust est son film préféré. Nous n'irons peut être pas jusque là et nous nous contenterons de dire que c'est un bel exemple de gay vintage, une de ces perles perdues aujourd'hui retrouvée et restaurée qu'on prendra plaisir à savourer d'autant plus si on ne jure que par de splendides crinières masculines quand l'homme dans toute sa splendeur virile était au summum de sa beauté... ou la magie non pas indienne mais des années 70 tout simplement.