Le western en deuil: disparition de Giuliano Carnimeo
C'est avec tristesse que nous apprenons la disparition du cinéaste Giuliano Carnimeo à l'âge de 84 ans. Le célèbre réalisateur est décédé le 10 septembre 2016.
Né le 4 juillet 1932 à Bari dans la région des Pouilles, Giuliano avait débuté sa carrière au tout début des années 60 en tant qu'assistant réalisateur sur de nombreux films avant de devenir un des incontournables noms du western spaghetti. Giuliano la plupart du temps dissimulé sous son pseudonyme anglo-saxon Anthony Ascott en réalisera une douzaine entre 1966 et 1973 dont entre autres Une balle pour Camposanto, Django arrive préparez vos cercueils, Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera, Le fossoyeur, Ringo cherche une place pour mourir ou encore Alleluia défie l'Ouest. Après que le genre se soit lentement éteint Giuliano après un détour par la case giallo avec Les rendez-vous de Satan, un thriller de moyenne importance avec Edwige Fenech qu'il reprendra pour le rôle principal de L'emprise des sens, va principalement se consacrer à la sexy comédie sans jamais réussir à donner à ce style cinématographique alors très populaire de véritables pépites. La vamp du bahut, La championne du collège sont certes sympathiques mais ne se hissent pas réellement au niveau des pellicules des spécialistes du genre que sont notamment Tarantini et Laurenti. Reconnaissons lui cependant le fait d'avoir su mettre en valeur quelques talents émergents dont Andy Luotto. Ses ultimes tentatives se résument par leur simple titre Zéro de conduite, Les péquenots... et on passera sous silence Pierino alla SAUB, une des innombrables aventures d'un Alvaro Vitali en fin de course.
Carnimeo finira sa carrière de metteur en scène comme bien d'autres de ses confrères en suivant les modes du moment. C'est ainsi qu'il nous offre sa version de Mad Max 2 avec l'intéressant et jubilatoire Les exterminateurs de l'an 3000 avant de commettre l'irréparable avec Ratman et surtout Computron 22, une série Z de science fiction avec laquelle il clôturera tristement son parcours filmographique.
Malgré un certain talent Carnimeo n'a jamais réellement percé dans l'univers du cinéma de genre. S'il avait de réelles capacités, il n'a jamais vraiment su les utiliser, se confortant trop souvent dans une ronflante moyenne. Malgré des films divertissants, jamais désagréables, il reste un cinéaste un peu trop méconnu qui n'a jamais eu la reconnaissance de ses pairs encore moins de la critique qui l'a souvent fustigé. Sa récompense fut l'amour du public qui a souvent su plébisciter ses films. C'est peut être la plus belle chose à laquelle un réalisateur peut prétendre. En ce sens Carnimeo est parti triomphant.