Night of the occultist
Autres titres:
Real: Kenneth Andrews
Année: 1973
Origine: U.S.A
Genre: Horreur
Durée: 50mn
Acteurs: Richard Ford, Quave Dalton, Mark Wesley, Paul Powers, Wayne Farmer, Shawn Taylor, Clark Holloway, Charles Segrest, Terry Johns, Ricardo Velez, Lawrance Fuller, Jerry Holland, Hal Holden, Hill Carson, Gareth Burton, Doug Howard...
Résumé: Chuck ne parvient plus à trouver de plaisir sexuel avec sa femme et préfère se masturber. Anxieux de savoir ce qui lui arrive il va voir un sexologue égyptien spécialisé dans les sciences occultes. L'étrange spécialiste lui explique alors qu'il devrait tester la part d'homosexualité qui sommeille en lui avant de lui parler de la place de l'homosexualité dans l'Histoire. Chuck va alors tenter différentes expériences viriles, entre rêve et réalité, avant d'être enfin à l'aise avec cette (homo)sexualité qui ne demandait qu'à faire surface.
Unique film de Kenneth Andrews Night of the occultist est une petite tentative plutôt anodine d'explorer la face cachée de la sexualité masculine, cette part d'homosexualité qui se tapit en tout homme et ne demande qu'à faire surface. C'est à travers le personnage de Chuck, un jeune et fort séduisant hétérosexuel, qu'il tente son analyse puisque le bellâtre n'éprouve plus aucun désir pour sa petite amie, lui préférant les plaisirs hédonistes. Troublé par cette disparition totale de désir pour le sexe opposé, Chuck consulte un étrange sexologue égyptien spécialisé semble t-il dans les sciences occultes qui lui parle d'homosexualité, quelque chose qui étonne et intrigue le jeune homme. Il lui conseille en effet d'explorer cette
part de sa sexualité qu'il ne connait pas encore et qui pourrait être la cause de ses soucis. Ne serait elle pas sa véritable identité sexuelle, l'homosexuel qui sommeille en lui ne demande t-il pas de surgir au grand jour même si jusqu'à présent Chuck a toujours été assez réticent envers les relations masculines. Le brave docteur lui explique alors la place qu'a toujours tenu l'homosexualité dans l'Histoire plus exactement dans les civilisations anciennes puis il lui décrit un rite d'initiation égyptien. Chuck quitte le cabinet du médecin et va alors vivre ou être témoin de quelques expériences homosexuelles que Kenneth Andrews découpe en trois petits segments.
L'ouverture, la longue séance de masturbation du puissant Chuck en slip blanc allongé sur son lit puis nu, alangui sur son divan, laissait entrevoir un film intéressant bien ancré dans la mouvance du X gay de ce début d'années 70, celle de films originaux, souvent osés qui mélangeaient avec beaucoup d'inventivité l'homosexualité pure et dure à un onirisme, un fantastique bien souvent surréaliste, une imagerie souvent fascinante qui faisaient de ces films des oeuvres visuellement superbes et sexuellement très excitantes. La séquence suivante, l'illustration antique du rite égyptien, fait également illusion et entretient l'espoir. En hommage au sacrifice d'Osiris, il voulait que quatre prêtres, afin de maintenir leur statut divin,
sodomise chacun leur tour un adolescent qui leur est soumis. Sous l'oeil inquiétant d'une icône païenne, un garçon nu embrasse quatre prêtres masqués simplement habillés d'une longue cape noire et d'un petit pagne d'or qu'il enlève rapidement pour les sucer. Puis allongé sur une couche rouge, le garçon dont les bras sont fermement maintenus se fait sodomiser. Décors très épurés jaunes et vermillon éclairés par des lumières tout aussi rouges, fumigènes, lugubre statue, habits rituels, masques, la séquence, visuellement très belle, a quelque chose d'aussi surréaliste que carnavalesque et rappelle en maint points d'une part une séance d'initiation sadomasochiste, d'autre part l'univers de Kenneth Anger.
Bien malheureusement le rêve s'arrêtera là puisque les trois segments suivants sont d'une décevante banalité, peu imaginatifs, filmés sans inventivité et surtout très peu excitants. Les errances de Chuck l'entrainent tout d'abord dans un bar où deux Go Go dancers blonds et très efféminés exécutent une danse certes endiablée mais qui ne risque guère de réveiller l'homosexuel qui sommeille en lui, une sorte de caricature qui à coup sûr déclenchera plus l'hilarité qu'une jolie érection. Chuck quitte l'endroit, on le comprend, pas convaincu du tout, on le comprend encore mieux!
Chuck se retrouve ensuite dans une librairie pour adultes glauque où est projeté un film
porno gay qu'il regarde sans éprouver de plaisir. Il quitte les lieux mais cependant attisé se met en quête d'une aventure masculine tout en se masturbant au volant de sa voiture. Il s'arrête dans un garage où il est accueilli par le sosie du célèbre Fonzie de la tout aussi fameuse série Happy days. Devant satisfaire un besoin urgent, Chuck se rend aux toilettes et urine face à un mur couvert de photos de superbes mâles. Très attiré par son séduisant client, le mécanicien ose une main sur son entre jambe. Chuck se laisse faire, l'autorise à sortir son sexe que l'homme suce avec grand plaisir, une longue fellation à laquelle Chuck prend visiblement goût. De plus en plus docile, il semble retrouver peu à peu sa flamme sexuelle.
L'ultime segment nous entraine sans transition aucune au coeur d'une orgie nocturne à laquelle participe une dizaine d'hommes. Un des participants se fait fouetter, un autre suspendu à un plafond invisible se fait masturber et sodomiser, les corps se mêlent, s'empilent les uns sur les autres sur fond d'orage et de bruits inquiétants, cuir, chaines, soumission, sueur, les pieds sont noirs de saleté, véritable messe sadomasochiste d'une quelconque backroom baignée dans une forte lumière rouge sur fond noir ou l'homosexualité dans ce qu'elle a de plus puissamment excitante et crasse donc masculine. Une sorte de parallèle avec l'Enfer auquel l'homosexualité était alors très souvent associée.
L'imagerie est là mais trop platement mis en scène pour être vraiment efficace cette fois.
On ignorera si Chuck, oublié en cours de route, laissera désormais libre cours à son homosexualité. Il aurait été intéressant de savoir si ses expériences l'avaient convaincu ou non. Voilà qui donne à l'ensemble un goût d'inachevé et c'est à juste titre qu'on peut se demander l'objectif véritable de ce film presque ennuyant et peu fantasmatique. Restent au crédit de Night of the occultist l'illustration du rite égyptien, la dépravation et le stupre à travers l'orgie finale, mille fois mieux imagé cependant dans une foule d'autres oeuvres du même acabit, le torse velu et le sexe généreux de Quave Dalton qui devrait faire saliver (entre
autre) les adorateurs de phallus impressionnants, la beauté de certains acteurs et la magie toujours aussi fabuleuse des années 70. Ce n'est pourtant pas suffisant à rendre cette nuit occulte qui n'a rien de vraiment occulte digne d'intérêt.
Signalons que le DVD récemment édité est de bien médiocre qualité sonore, quasi inaudible, la copie originale du film étant trop abimée pour être correctement restaurée. Reste une très vieille vidéo américaine pour pouvoir mieux profiter des dialogues peu nombreux et des voix off.