Bramadero
Autres titres:
Real: Julian Hernandez
Année: 2007
Origine: Mexique
Genre: Drame
Durée: 22mn
Acteurs: Sergio Almazan, Cristhian Rodriguez
Résumé: Jonas se promène sur le toit d'un immeuble en construction. Il y découvre un jeune homme endormi sur le sol. Etonné, il l'observe jusqu'à son réveil. Commence alors entre eux un long jeu de séduction après lequel ils s'aimeront jusqu'à la mise à mort de l'un d'entre eux...
Devenu au fil des années un des plus prometteurs et intéressants réalisateurs du cinéma gay mexicain, Julian Hernandez a débuté sa carrière dans le court métrage dés le début des années 90 avant de mettre en scène son premier film en 2000, Hubo un tiempo en que los sueños dieron paso a largas noches de insomnio..., suivi en 2002 de Mil Nubes / A thousand clouds of peace. Bramadero qu'il réalisa juste après El cielo dividado est au retour aux sources, un court magistral où on retrouve les éléments spécifiques au cinéma de
Hernandez à savoir la beauté des jeunes acteurs, une mise en scène chorégraphiée, l'utilisation de l'image comme principal moyen d'expression, l'absence de dialogue et la mise en place d'une atmosphère quasi intemporelle, souvent onirique. L'intrigue est toute simple. Deux jeunes hommes, des étudiants (?), Hassen et Jonas, dont on se saura rien permettant ainsi au spectateur de donner libre cours à toute son imagination, se retrouvent par hasard sur le toit d'un gratte-ciel en construction. Ils se séduisent, se domptent et s'aiment toute une journée avant la mise à mort de l'un d'entre eux.
Un décor improbable, presque fantastique, celui du toit d'un immeuble inachevé qui surplombe la banlieue de Mexico où semble errer Jonas. C'est là qu'il découvre Hassen, un garçon langoureusement endormi sur un matelas. Jonas l'observe jusqu'à son réveil. Les deux garçons s'évitent puis se cherchent, semblent vouloir enfin se découvrir avant que ne débute un jeu de séduction. Bramadero, présenté au festival du cinéma gay et lesbien de Londres, au FICGAY et bien d'autres manifestations, se transforme alors en une espèce de
ballet, une parade séductive où l'homme se fait animal. Avec grâce, félins, les deux garçons s'étudient, s'observent, se rapprochent tandis que lentement monte en eux le désir. Jonas et Hassen sont pour Hernandez deux fauves qui se craignent et se désirent, attendant de voir qui dominera l'autre. Outre ce jeu de séduction, c'est également à un domptage à laquelle on assiste. Une fois les rôles déterminés, les deux garçons pourront s'aimer jusqu'à la nuit, satisfaire ce désir sexuel intense qui brûlait en eux en passant de l'affection à la violence.
Particulièrement explicites, les scènes de sexe sur fond de lumière décroissante afin d'imager le temps qui passe sont d'une beauté surprenante, pleine de sensualité. Les corps se mêlent, s'enlacent avec une infinie tendresse tandis que la caméra lèche avec soin les courbes parfaites des deux garçons, sublimant par la même la beauté, la force des relations masculines. Exemptes de toute vulgarité, terme absent de l'univers de Hernandez, les séquences pornographiques n'en sont que plus envoutantes.
Après s'être passionnément aimés sur ce toit, de l'amour on passe alors à la mort, irrésistible désir du mâle dominant sur le dominé. L'instinct animal reprend le dessus et telle une mante religieuse, Jonas tuera son partenaire, ultime cycle d'une parfaite illustration des jeux de sexe et de séduction mais aussi de désir et de mort ce qu'est somme toute ce très beau court. L'homme en tant qu'animal, prédateur et proie, dominant et dominé, définition même de la sexualité.
Bramadero dont le sens en lui même évoque le monde animalier, le mot vient du verbe
Bramar qui signifie mugir, fascinera par non seulement sa beauté visuelle mais surtout par son pouvoir hypnotique, véritable ode d'amour et de mort sur la sexualité, entre douceur et violence, une magnifique corrida orchestrée comme une chorégraphie guerrière durant laquelle on admirera le jeu et la beauté des deux jeunes acteurs amateurs, Sergio Almazan et Cristhian Rodriguez. Véritables divinités au charme résolument latino, le spectateur friand de jeunes mâles ne pourra que succomber devant leur beauté qui n'a d'égal que la perfection de leur corps musclés au fessier charnu aussi bombé que gourmand. Voilà de quoi nourrir ses fantasmes masculins les plus inavouables.