Napoli: I 5 della squadra speciale
Autres titres: Les 5 de la section spéciale / Section spéciale
Real: Mario Bianchi
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Polizesco
Durée: 97mn
Acteurs: Richard Harrison, Enrico Maisto, Lina Polito, Franco Marino, Tommaso Palladino, Gianni Diana, Edmondo Mascia, Gabriella Di Luzio, Enzo D'Ausilio, Marcello Filotico, Emy Salvator, Teobaldo Cerrulo...
Résumé: Un ambassadeur américain vient d'être kidnappé par une bande mafieuse alors qu'il était sur le point d'acquérir une usine de plutonium. L'inspecteur chargé de l'enquête décide de faire reprendre du service à cinq ex-flics autrefois sanctionnés pour raisons disciplinaires. Ces cinq hommes sont des policiers d'exception. Chargés de retrouver l'ambassadeur, ils vont tout mettre en oeuvre pour le ramener vivant quelque soient les moyens employés...
Napoli: I 5 della squadra speciale est le premier film d'une trilogie "policière napolitaine" très personnelle de Mario Bianchi née suite à un coup de téléphone de Naples d'une personne qui avait déjà travaillé l'année précédente avec le réalisateur sur La banda a Vallanzasca. Cette personne avait trouvé des producteurs qui acceptaient de financer ces trois films même si les accords en prévoyaient d'autres qui en définitive ne se feront pas. Bianchi se mit au travail et ainsi naquirent Napoli: I 5 della squadra speciale, Napoli storia di amore e di vendetta et I guappi non si toccano.
Si on doit entre autre le scénario des 5 de la section spéciale à Claudio Fragasso, on lui doit également son coté fouillis, anarchique et son manque total de crédibilité. Le point de départ est en lui même assez étonnant. Un ambassadeur américain en pleine acquisition d'une usine de plutonium est enlevé à Naples par une bande de mafiosi. Afin de le retrouver l'inspecteur va faire appel à cinq ex-policiers d'élite, tous mis autrefois sur la touche pour diverses raisons disciplinaires. S'ensuit une intrigue souvent abracadabrante à laquelle on peine à croire tant les personnages sont mal définis et l'histoire invraisemblable. Nos cinq flics sont en fait un karatéka à la gâchette facile, un idéaliste pour qui Naples n'a aucun secret, un ex-commissaire dont la femme a été tuée par la Mafia, un as du volant et enfin un cinquième larron dont on sait bien peu de choses, non pas pour entretenir un quelconque suspens mais tout simplement parce que Bianchi semble avoir été en manque d'imagination. Notre personnage jouera donc un peu sur tous les tableaux, on brouille ainsi les pistes et rend la trame encore moins cohérente tandis qu'on n'utilise jamais toutes les capacités des protagonistes définies au départ.
L'histoire débute sur les chapeaux de roue et dés les premières minutes, dans des magnifiques décors d'une Naples toujours aussi belle, on se poursuit, on se tue, on se bat, on se menace, l'action est immédiate et Bianchi accumule les effets choc comme la fourmi emmagasine ses réserves pour l'hiver. Malheureusement c'est dans la plus grande confusion que le cinéaste, déjà peu réputé pour son talent de metteur en scène, mélange tous les ingrédients qui sont censés donner un bon polizesco. On trouve ainsi pèle-mêle auprès de nos flics improbables des traitres, des faux amis, des agents secrets gouvernementaux, des espions, l'indispensable épouse terrorisée par les risques encourus par son mari, un parrain et quelques sbires pas très futées... Bianchi masque l'indigence du
scénario par toute une série de péripéties ininterrompues qui font illusion, on oublie de cette manière l'improbabilité de cette aventure napolitaine. En ce sens, Les 5 de la section spéciale n'est jamais ennuyant. Le spectateur en prend plein les yeux, l'amateur d'euro-trash quant à lui se régalera de quelques délicieux moments dont ce mafioso mort les testicules dans la bouche ou le voyou, coincé dans des toilettes publiques, sur lequel le flic urine en gros plan afin de le faire avouer. Une excellente scène de douche dorée qui comme nous ici ravira tous les adorateurs d'urophilie. Le polizesco traditionnel cède cette fois la place à l'exploitation pure ce qu'est au bout du compte Les 5 de la section spéciale. On regrettera l'absence d'érotisme par contre. Ni viol, ni scène de nu. Les mafiosi napolitains de Mario Bianchi préfèrent en fait l'asphyxie au gaz de ville pour mettre hors d'état de nuire un des flics et son angoissée épouse.
En tête d'affiche, quasi semblable aux deux autres films de la trilogie, on retrouvera Richard Harrison, aussi statique qu'une statue et bien peu investi, Enrico Maisto s'amuse à jouer aux durs tandis que la pauvre Lina Polito que Bianchi ne prend même pas la peine de déshabiller d'un fil joue les épouses fragiles et anxieuses.
Si on devait au départ mettre en scène les criminalités italiennes et américano-italiennes indissociables de la vie mafieuse napolitaine, c'est beaucoup plus à une amusante série B à laquelle on assiste, un exemple de plus de cinéma Bis aussi ludique que violent qui devrait plaire à tous les amateurs de ce type de films. Naples est toujours aussi noire et attirante, on ne s'ennuie jamais vraiment, il n'y a guère à comprendre, on s'amuse tout en assouvissant nos irréductibles envies de perversions. On en demande parfois pas plus.