Girl in room 2A
Autres titres: La casa della paura / A prison in hell
Real: William L. Rose
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Giallo / Epouvante
Durée: 83mn
Acteurs: Daniela Giordano, Rosalba Neri, Alida Valli, Brad Harris, Angelo Infanti, Raf Vallone, Karin Schubert, Dada Gallotti, Salvatore Billa, Marian Fulop, Annamaria Liberati, Frank Latimore...
Résumé: Après quelques mois passés en prison pour détention de drogues, Margaret est libérée. Son assistante juridique lui a trouvé un travail dans un petit village. Margaret sera pensionnaire de la chambre 2A dans une inquiétante auberge tenue par toute aussi étrange veuve, Mrs Grant. Très vite Daniela est témoin de faits effrayants. Elle est également la proie de cauchemars dans lesquels un bourreau masqué et vêtu de rouge tente de la tuer. Son voisin de chambre enquête sur la disparition de sa soeur, elle aussi pensionnaire de l'auberge et ex-détenue. Daniela sombre t-elle dans la folie, est elle victime d'un terrible complot ou est ce la future victime d'une effroyable secte?
Girl in room 2A, titre anglais de La casa della paura, fait partie des plus étranges gialli que l'Italie ait produit au début des années 70. Etrange car d'une part même s'il fut tourné en Italie avec une distribution entièrement italienne, c'est pourtant le metteur en scène américain William L. Rose, co-scénariste du Château de l'horreur de Dick Randall, qui le dirigea. D'autre part, le film malgré une version tant anglaise qu'italienne, disparut très vite et devint au fil du temps une de ces obscurités qu'il est difficile de visionner.
Girl in room 2A n'est pas réellement un véritable giallo dont il ne fait qu'emprunter quelques éléments qu'il mêle ici à une base beaucoup plus horrifique qui n'est pas sans rappeler certains vieux films d'épouvante des années 60 comme Le bourreau écarlate de Massimo Pupillo notamment durant la première partie du film, de loin la plus réussie.
Toute l'intrigue tourne autour de Margaret, une séduisante jeune fille relâchée de la prison où elle était détenue pour possession de drogues. Elle se voit proposer un travail par son assistante juridique dans un petit village. Elle habitera une petite chambre, la 2A, qui donne ainsi au film son titre, dans une pension tenue par une inquiétante veuve. Dés son arrivée, Margaret est témoin de faits étranges tandis qu'elle est hantée par toute une série de cauchemars effroyables dans lesquels un bourreau tout de rouge vêtu torturent des jeunes filles avant de vouloir s'emparer d'elle. Il se trouve que son voisin de chambre, Jack, qui lui aussi a séjourné en prison, enquête en secret sur la disparition de sa soeur également pensionnaire de l'établissement.
Une des originalités de ce giallo horrifique est d'avoir remplacé l'habituel tueur ganté et vêtu de noir par un bourreau habillé de rouge dont le visage est masqué par une cagoule tout aussi écarlate qui laisse transpirer deux petits yeux sadiques. Reste à savoir si ce terrifiant personnage est issu de l'imagination de cette jeune femme fragile ou s'il existe bel et bien et quelles sont ses motivations. Entre cauchemars, complots et secrets bien gardés, Rose balade son spectateur à travers une intrigue qui fait la part belle à l'épouvante. Ainsi le film s'ouvre de manière étonnante sur une scène lors de laquelle une suppliciée totalement nue, les bras en croix, se fait transpercer d'une longue pointe, une scène qui reviendra lors des cauchemars de Margaret.
Rose parvient à créer un indicible climat de terreur à travers quelques clichés certes éculés mais qui ici fonctionnent très bien: la tache de sang qui ne cesse de revenir sur le plancher de la chambre, les ombres qui se dessinent sous la porte de Margaret, les volets qui claquent violemment mais également à travers les rêves de la jeune femme qu'on peut soupçonner d'être folle: les barreaux de prison qu'elle imagine voir, les apparitions du bourreau lorsqu'elle dort...
Au crédit du film son décor sauvage, un petit village de pierres (même si le film fut entièrement tourné aux abords de Rome) et certains personnages entre autre Mrs Grant, la gérante de la pension, interprétée par une Alida Valli toujours aussi inquiétante.
Malheureusement malgré toutes ses qualités, Girl in room 2A souffre d'une réalisation un peu trop et de ses nombreuses incohérences au niveau scénario peu crédible. On a ainsi
bien du mal à croire à cette secte de pénitents catholiques extrêmes fort mal présentée dont on ne comprend guère les actions et exactions. Menée sans grande conviction par un Raf Vallone bien peu investi , il ne reste bien que son gourou, cet impitoyable bourreau dont l'identité surprendra en toute fin de film, qui lui donne un certain intérêt. On regrettera également une deuxième partie un peu trop rocambolesque qui fait perdre au film ce qui faisait la force de la première. Ainsi le final se transforme en une sorte de bande dessinée pour adultes qui pourra faire sourire mais finira par détruire toute l'atmosphère mise en place en début de métrage. Rose tant bien que mal tente de marcher sur les plates-bandes de Mario Bava et Dario Argento, le talent et l'inspiration en moins. L'entreprise fait illusion mais ne convainc absolument pas.
On savourera par contre la présence de la toujours fort séduisante sicilienne Daniela Giordano, ex-Miss Italie, dans le rôle principal aux cotés d'une affiche alléchante puisqu'on retrouvera outre Alida Valli et Raf Vallone Rosalba Neri, Brad Harris, Angelo Infanti et Karin Schubert dans le rôle éclair d'une suppliciée, le visage écorché vif.
Malgré une réalisation peu imaginative et un scénario qui s'éparpille, Girl in room 2A est un divertissement tout à fait honnête qui distille de doux frissons chez le spectateur et éveille sa curiosité. Voilà qui est déjà fort bien.