Il Boia scarlatto

Autres titres: Le bourreau écarlate / Vierges pour le bourreau / Le bourreau sanguinaire / Bloody pit of horror / Crimson executioner / A tale of torture / Il castello di Artena / The castle of Artena / The scarlet executioner / Some virgins for the hangman / The scarlet hangman
Real: Massimo Pupillo
Année: 1965
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 87mn
Acteurs: Alfredo Rizzo, Femi Benussi, Mickey Hargitay, Walter Brandi, Rita Klein, Barbara Nelli, Ralph Zucker, Nando Angelini, Moa Tahi, Roberto Messina, Gino Turini...
Résumé: Au moyen âge, un homme connu sous le nom du bourreau sanguinaire est condamné à mort pour les atrocités qu'il a commises. Enfermé vivant dans un cercueil garni de pointes, son règne a enfin pris fin. Quelques siècles plus tard, une équipe de photographes accompagnée de leurs charmants modèles débarquent au château où le bourreau fut condamné. Trouvant les lieux très attrayants, ils décident d'y séjourner et de prendre une série de photos de charme dans ce décor médiéval. Rapidement, l'angoisse monte, les meurtres commencent. Le bourreau est il revenu se venger par delà la mort?
Quel piètre bourreau que voilà! Mais quel délice pour l'amateur de cinéma Bis que de visionner cette petite série aux ambiances très années 60, si drôle qu'elle arrachera plus de larmes de rire que de cris de terreur.
Sorti en salles sous le titre Vierges pour le bourreau, connu aussi sous l'appellation Le bourreau sanguinaire, Il boia scarlatto fut tourné par Massimo Pupillo sous le pseudonyme de Max Hunter en 1965 soit un an après son 5 tombe per un medium.
En visionnant ce film, on peut se demander si le réalisateur a voulu volontairement- on le lui souhaite- ou involontairement parodier les grandes oeuvres du cinéma gothique qui firent les beaux jours des années 60. Si à l'actif du film on signalera une superbe photographie qui met fort bien en valeur les superbes décors médiévaux qu'offrent le château (le film fut tourné au fameux château Balsorano) le reste est malheureusement d'une effarante stupidité.
Récitant des dialogues aussi ineptes qu'hilarants avec tout le sérieux du monde, les acteurs sont tout aussi crédibles qu'un Jean Claude Van Damme jouant Hamlet. Leur jeu tout comme la mise en scène fait irrésistiblement penser à ces vieilles bandes dessinées pour adultes notamment Kriminal ou ces serials des années 50 dont Pupillo s'est visiblement inspiré. On pourrait presque s'attendre à voir apparaitre en surimpression quelques jolies onomatopées dans de toute aussi jolies bulles.
On se réjouira tout de même de la présence d'une toute jeune Femi Benussi parmi une distribution qui comprend également Alfredo Rizzo et Mickey Hargitay.
La partition musicale est du même cru, confortant le spectateur dans l'idée qu'il assiste plus à une bonne comédie bien française qu'à un film supposé d'horreur. A tel point qu'on a souvent l'impression que Louis De Funès va surgir dans un coin de l'écran sans pour autant faire tâche. Voilà qui est un tour de force!
Ce qui est ici surréaliste et effrayant c'est que le réalisateur donne l'impression d'être sérieux. Comment pourrions nous garder le nôtre en voyant ce bourreau, hybride de Superman et d'un Dolph Lundgren d'époque, ces effets spéciaux digne d'un théâtre de quartier?
A noter la scène d'anthologie où une des héroïnes prisonnière d'une toile d'araignée en caoutchouc répète d'une voix de dramaturge shakespearienne qu'elle est perdue devant sa copine tétanisée qui pendant cinq minutes- chrono en main- roule des yeux de merlans frits avant de s'évanouir. On supposera que c'est de dépit en voyant gesticuler mollement cette araignée géante en latex que tout bébé voudrait avoir en guise de jouet!
Le spectateur fera semblant de ne pas avoir compris la clé de l'énigme au bout de cinq minutes et n'en soufflera mot à son voisin pour garder un tantinet de suspens à cette incroyable bande.
Devenu culte au fil du temps, Le bourreau écarlate reste aujourd'hui une sorte d'ode au sadisme ludique, un des tout premiers films à avoir montré à l'écran un massacre collectif tel que le slasher bien des années plus tard nous en montera par dizaines un des tout premiers euro-trash de l'histoire du cinéma de genre transalpin mis en scène comme on met en scène une gentille plaisanterie.
On l'aura compris, voilà une petite perle de drôlerie aux accents gothiques! Et ce n'est jamais désagréable au fond surtout en ces temps de sinistrose mondiale!
Le bourreau écarlate, c'est le cinéma sérieux qui se fait amusant ou vice-versa. Chacun jugera.