I caldi amori di una minorenne
Autres titres: Mortelle symphonie / Las trompetas del apocalipsis / Le trombe dell' apocalipsis
Real: Julio Buchs
Année: 1969
Origine: Italie / Espagne
Genre: Giallo
Durée: 90mn
Acteurs: Brett Halsey, Marilu Tolo, Romina Power, Fabrizio Moroni, Gérard Tichy, Manuel De Blas, Alberto Dalbes, Lili Murati, James Fontaine, Oscar Pellicer, Dan Van Husen...,
Résumé: Un vieux professeur de musique se suicide. Très peu de temps après une jeune fille en fait de même. Tous deux se sont défenestrés. Richard, le frère de la jeune femme, arrive à Londres afin d'éclaircir cette mort puisque la meilleure amie de la défunte ne croit pas au suicide. L'enquête de Richard le mène à un discothèque où se rendait souvent le Roumain, le petit ami de la jeune femme qui fréquente également Fanny, une adolescente délurée. Les soupçons se portent vite sur cet homme agressif. C'est alors qu'il se suicide à son tour. Il,semblerait que le point commun à ces suicides soit une étrange musique appelée Les trompettes de l'apocalypse dont la partition a été volée. Qui aurait pu la dérober au vieux professeur? Qui s'en sert afin de faire disparaitre les personnes trop gênantes et quel rôle joue exactement Fanny et ses étranges amis dont le Mage?
Si cette production italo-espagnole devait au départ s'intituler Le trombe dell'apocalisse, le film de l'espagnol Julio Buchs fut renommé I caldi amori di una minorenne afin de mettre l'accent sur la présence de la jeune Romina Power, alors promue sexy lolita depuis son succès dans Come imparai ad amare le donne. A tout juste ans, Romina enflamme l'Italie et la jeune actrice va être coup sur coup l'héroïne de deux gialli I caldi amori di una minorenne et Femmine insaziabili / Perversion dans lesquels elle interprète une jeune ingénue aussi perverse que débauchée.
Oublié ce retitrage italien stupide qui n'a aucun réel rapport avec le film, I caldi amore di una minorenne dont on préférera le titre original espagnol, Las trompetas del apocalipsis, voire le titre français Mortelle symphonie, est un petit thriller à l'ambiance très britannique puisque situé à Londres où une étrange vague de suicides laisse perplexe la police. Un capitaine de marine, alerté du suicide inexpliqué de sa soeur, débarque à Londres afin d'enquêter sur sa mort, accompagné de la meilleure amie de la jeune femme.
Du giallo le film de Buchs n'en possède que bien peu d'éléments si ce n'est l'apparition furtive de l'assassin ganté et chapeauté. Hormis cette silhouette, Mortelle symphonie est plus un thriller psychédélique puisque la majeure partie du film se situe dans le milieu hippie. Les amateurs de psychédélisme et d'ambiance post soixante-huitarde seront donc ravis. Discothèque où on danse des jerks effrénés, musique rock, cheveux longs et pattes d'éph', secte étrange dirigée par le Mage, trips sous acides... Mortelle symphonie est un véritable festival estampillé fin années 60. Il faut avouer que cette atmosphère typique donne au film son principal intérêt et tout principalement son charme. Enlevé cet air si particulier,
Mortelle symphonie ne sort guère du lot des thrillers d'alors. L'intrigue est simple, seule l'identité de l'assassin donne à l'ensemble un soupçon de suspens puisqu'on aura vite deviné la raison de ces suicides dus comme l'indique le titre français à une symphonie écrite au siècle dernier qui sous l'emprise d'une drogue spécifique rend fou ceux qui l'entendent. Reste à savoir qui a utilisé la fameuse partition et pourquoi. Il manque malheureusement au film cette aura de mystère que Buchs tente vainement de lui insuffler malgré la présence de personnages étranges à double visage tels le mendiant ou le Mage, les ruelles sombres envahies par le brouillard londonien. Si les fameuses trompettes de l'apocalypse résonnent au loin, le film quant à lui sonne faux. Quant au final, certes plausible dans un tel contexte, il fera tout de même quelque peu sourire. En pleine période hippie, pourrait-on voir dans cette explication une forme de message subliminal tentant de faire croire que l'association drogue et musique mène forcément au suicide?
On retiendra de Mortelle symphonie outre son psychédélisme, une enquête menée à l'anglaise dans un Londres inquiétant noyé dans la brume et la présence de l'étourdissante Romina Power, adolescente hippie version sexe drogue et rock'n'roll, aussi perverse que délurée, magnifique lolita dont le personnage demeure pourtant un peu flou. A ses cotés, on sera heureux de retrouver une toute jeune Marilu Tolo, Brett Halsey et le regard bleu océan d'un des princes du roman-photo et des comédies musicales Fabrizio Moroni trop tôt disparu.
Dispensable, Mortelle symphonie est un petit thriller à l'anglaise made in Italie sympathique dans la pure tradition d'un cinéma post sixties, jamais vraiment ennuyeux , jamais réellement intéressant mais simplement distrayant.