Maniaco Deprebis

Plutôt à l'aise dans la comédie douce-amère dont il fut un des spécialistes, Mario Imperoli qui lança la carrière de Gloria guida signe ici un film fade et sans grand intérêt placé sous le signe de l'ennui.

Mia moglie un corpo per l'amore se présente comme une sorte de roman-photo dont l'intrigue repose sur un ménage à trois, un avocat, sa jeune et fort jolie épouse et son ex-petit ami que le mari d'esprit très libre accepte qu'elle fréquente en croyant être maître de la situation.
Inexistant, le scénario est d'une rare faiblesse, simple prétexte à étaler sur quasiment les trois quart du film quelques scènes érotiques sur fond de mer et de paysages ensoleillés. Plus pointu l'érotisme aurait pu aider le spectateur à sortir de la lente torpeur dans lequel il sombre inéluctablement mais Imperoli reste d'une étonnante sagesse. Il ne se passe strictement rien durant quasiment tout le film qui soudainement lors des dix dernières

minutes se transforme en thriller qu'on pourra rapprocher de Top Sensation ou Interrabang. Le drame aussi soudain qu'il est incompréhensible donne l'étrange impression que Imperoli lors des derniers tours de manivelle a voulu donner un coup de nerf à son film. Certes ces ultimes minutes donnent au film un certain regain d'intérêt. Malheureusement c'est un peu tard. Ainsi jeté, c'est surtout l'étonnement qui l'emporte. Quant à l'ultime rebondissement il est d'un tel illogisme qu'on reste proprement dubitatif face à cette ridicule conclusion.
Ennuyeux, Mia moglie un corpo per l'amore manque cruellement de psychologie. Dépourvu de toute forme d'analyse, le film comme ses trois protagonistes sont à l'image des flots, totalement transparents et pratiquement inexistants.

Restent au crédit du film la présence de la blonde Antonella Murgia, venue du western-spaghetti puis reconvertie dans l'érotisme dont quelques décamerotiques, splendide, qui découvre avec bonheur ses seins et exhibe ses courbes apportant un brin d'érotisme à l'ensemble, les magnifiques paysages maritimes ensoleillés, le corps d'albâtre de l'allemand Peter Lee Lawrence, un habitué lui aussi du western spaghetti et une très belle musique rock psychédélique que l'on doit à Gaslini.
A noter la furtive apparition de Michele Placido, muette, qui disparaît comme il est apparu!
Mia moglie un corpo per l'amore est une oeuvre tout à fait dispensable, totalement anodine qu'on oubliera très vite. Mario Imperoli a heureusement fait mieux, beaucoup mieux et surtout beaucoup plus intéressant durant sa carrière.