La guerra dei robot
Autres titres: La guerre des robots / Reactor / Cosmic invasion / War of the robots / Cosmos invasion
Real: Alfonso Brescia
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: S.F
Durée: 99mn
Acteurs: Antonio Sabato, Yanti Somer, Malisa Longo, Patrizia Gori, Giacomo Rossi-Stuart, Roberto Bianchetti, Aldo Canti, Enrico Gozzo, Licinia Lentini, Frank Siedlitz, Massimo Righi, Dino Scandiuzzi, Nicole Stoliaroff, Ian Pulley, Venantino Venantini, Jacques Herlin, Ines Pellegrini, Irene Szeremi, West Buchanan, Roger Browne...
Résumé: Le bon professeur Maurice, aprés qu'il ait découvert de la secret de la vie, est enlevé par une race de robots qui veulent s'emparer de sa découverte. Un détachement d'astronautes est envoyé à sa rescousse. Le temps leur est compté car le professeur travaillait lors de son rapt sur un puissant réacteur qui, s'il n'est pas stoppé à temps, fera exploser la planète toute entière. Entre deux trahisons et usurpations d'identité, nos astronautes vont se retrouver au coeur d'une guerre stellaire entre robots et d'étranges mutants aux yeux globuleux...
Quatrième film de la série de cinq que réalisa Alfonso Brescia entre 1977 et 1979, La guerre des robots suit scrupuleusement le schéma de ses petits frères dont il est une parfaite décalque. Les films qui tous tentent d'exploiter la veine du succès de Star wars se suivent donc et se ressemblent et ce qu'on pouvait écrire à propos des quatre autres est également valable pour celui ci à la différence prés que La guerre des robots est largement supérieur au précédent, Star odyssey, dont la nullité n'avait d'égal que les étendues de l'infini cosmos.
L'histoire est toujours aussi confuse propice aux multiples rebondissements de situations et surtout trahisons et retournements de veste puisque tout au long du film les personnages se trahissent et changent de camp au gré de l'humeur des scénaristes. Le fil conducteur du scénario est censé être l'enlèvement du bon professeur Maurice (!) par une race de robots extra-terrestres qui veulent s'emparer de ses travaux. Ce dernier vient en effet de trouver le secret de la vie. Un groupe d'astronautes va alors tenter d'aller le délivrer mais ils vont se retrouver au coeur d'une guerre stellaire que se livrent des robots et une race d'hommes des cavernes, des mutants esclaves asservis par les androïdes tandis que le réacteur sur lequel travaillait le vieux scientifique est sur le point d'exploser s'il n'est pas arrêté à temps.
Peu importe que l'intrigue principale se mêle à d'autres sous intrigues quelque peu confuses puisque cela permet à Brescia de nous concocter un programme hautement jouissif et plutôt bien rythmé cette fois puisqu'il enchaîne les scènes de bataille et d'action en sautant allégrement de planètes en planètes sur quasiment 100 minutes. Brescia réutilise bien sûr les costumes, perruques, décors et maquettes des films précédents. On ainsi droit à une race de robots en costumes argentés qui portent des perruques blondes Crazy Horse et se battent à l'aide d'épées laser en carton recouvert d'aluminium, les sempiternelles salles de contrôle multicolores, quelques maquettes de vaisseaux qui glissent sur un fond d'étoiles en carton-pâte et de longues batailles spatiales (celle de La guerre des robots est sans nul doute la plus longue que Brescia ait tourné) qui renvoient directement à un cinéma préhistorique mais pourtant plein de charme. La petite nouveauté ici est l'intervention d'une race de mutants aux yeux globuleux et au teint doré qui vivent à l'abri dans ces cavernes qu'affectionne Brescia.
On regrettera comme toujours les interminables scènes de dialogues d'une totale ineptie et le jeu précaire des acteurs affublés de leurs tout aussi sempiternelles combinaisons-pyjamas à bonnet. Si on retrouve la quasi totalité de la distribution des autres films de la série, La guerre des robots voit Patrizia Gori faire son entrée dans le rôle d'une astronautes qui sera trop vite anéantie et la pasolinienne Ines pellegrini en perruque blonde aux écrans de contrôle. Venantino Venantini cabotine à excès, Antonio Sabato et Giacomo Rossi-Stuart semblent fort bien s'amuser tandis que le français Jacques Herlin, spécialisé dans le second rôle depuis les années 60, se glisse dans la peau du pauvre professeur. Seule Malisa Longo donne l'impression d'être un rien perdue et n'a semble t-il jamais aussi mal joué, bien gauche et ridicule dans le rôle de l'impératrice traîtresse et amoureuse du scientifique.
Si on excepte donc l'insupportable et franchement ridicule Star odyssey et l'impensable La bestia nello spazio mis à part, La guerre des robots est un des opus les plus distrayants de cette mini saga certes bien pauvre et répétitive mais qui possède ce charme désuet et ringard des vieilles séries de SF des années 60. Hilarante, faite de bric et de broc avec toute la bonne volonté d'un joyeux potache besogneux, cette série reste aujourd'hui une sorte de témoignage d'une époque révolue à remettre dans un contexte fort particulier, celui d'un cinéma transalpin qui tentait avec les maigres moyens de bord de copier maladroitement les grands succès internationaux, celui d'un cinéma d'exploitation éminemment sympathique qui ne se prenait pas forcément au sérieux mais voulait s'en donner le style. Pour cela les films de Brescia méritent qu'on les revisionne aujourd'hui et aucun d'entre nous n'en mourra... bien au contraire!