Il fiore dai petali d'acciaio
Autres titres:
Real: Gianfranco Piccioli
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 88 mn
Acteurs: Gianni Garko, Carroll Baker, Paola Senatore, Umberto Raho, Pilar Velazquez, Umberto Raho, Angelo Bassi, Alba Maiolini, Giuseppe Mattei, Eleonora Morana, Alessandro Perrella...
Résumé: Un chirurgien, playboy à ses heures, tue accidentellement une femme dans son appartement. Décidant de faire disparaître le corps en la découpant en morceaux, il se croit être à l'abri de tout soupçon. Daniela, une de ses maîtresses, a disparu. Sa soeur pense que le chirurgien est responsable de cette étrange disparition. L'inspecteur chargé de l'enquête en est également persuadé mais il n'y a aucune preuve. Le chirurgien est alors victime d'un chantage. S'agirait il d'un complot contre lui et qui était vraiment la femme qui est morte?
Réalisé en 1973 par le producteur Gianfranco Piccioli dont ce fut le seul essai cinématographique, Il fiore dai petali d'acciaio doit son scénario à Gianni Martucci, petit artisan du cinéma Bis qui s'essaya à la sexy comédie (La collégienne en vadrouille), le giallo raté (Démence / Thrauma) ou encore l'horreur (I frati rossi).
On est ici face à un sexy giallo qui tente de réunir quelques éléments propres aux thrillers de Dario Argento et surtout ceux de Umberto Lenzi desquels il se rapproche le plus non seulement pour la présence de Carroll Baker mais également pour son final assez surprenant.
Si Il fiore dai petali d'acciaio, titre intriguant qui se rapporte à l'arme du crime, une plante en forme de fleur composée de pétales d'acier qui fait partie du décor du salon du chirurgien et transpercera la nuque de la malheureuse victime, est assez lent et de facture plutôt classique, l'intrigue tortueuse et assez improbable est pourtant un des points forts du film. On cherche, on s'interroge même si avec un peu d'astuce et en connaissant un tant soit peu les ficelles du genre on entr'apercevra facilement le pourquoi du comment.
Hormis le titre qui se réfère à l'arme du crime et un meurtre au rasoir perpétré par l'habituelle silhouette vêtue de noir, d'Argento on retrouve également ces fameux échanges de personnalités mais ce sont surtout les complots et sous-intrigues si chers à Lenzi qui prennent vite ici le dessus. Cependant le plus intéressant de "cette fleur aux pétales d'acier" est l'aspect désuet et bizarre qu'offre le film, ce style psychédélico-flashy étourdissant et visuellement charmant si on est un tant soit peu sensible à ce genre. Les murs oranges se marient aux meubles en verre noir, le fluo côtoie le classique, le métal épouse les plastiques tandis que les choucroutes accompagnent les frous-frous. Une trés belle photographie met en valeur ces décors pour le moins disparates mais également les séquences sous-marines, trés belles, notamment la scène d'amour aquatique finale où une jeune femme retire sa combinaison sous l'eau afin de faire l'amour au milieu des poissons et des coraux.
La nudité comme l'indispensable touche de lesbianisme sont également au programme, représentés ici par les personnages ambigus des deux soeurs qu'interprètent Paola Senatore et Pilar Velasquez. Si elles nous gratifient de quelques gentils plans de nus mais aussi d'un magnifique nu intégral pour Paola, leur relation est des plus troubles puisqu'elle s'oriente essentiellement sur l'éternel jeu du nous-sommes-soeurs-et-amies-mais-peut-être-aussi-un-peu-plus dixit l'une d'entre elles.
Le principal défaut du film vient de sa lenteur et d'une mise en scène peu énergique d'autant plus qu'il ne se passe grand chose si on excepte le meurtre du début mais le suspens un peu élimé en début de parcours gagne doucement mais sûrement en pression jusqu'à la scène finale qui fait rebondir l'intrigue sur un retournement de situation inattendu mais qui reste toutefois conventionnel dans ce type de film.
Hormis la toujours séduisante Carroll Baker qui signa là une de ses dernières participation au genre et Paola Senatore, on retrouvera avec plaisir Gianni Garko dans le rôle du chirurgien séducteur, son épouse à la ville, la flamboyante Pilar Velasquez et Ivano Staccioli, fort convaincant, qui endosse la peau du commissaire chargé de l'enquête.
Tout improbable et lent soit il, Il fiore dai petali d'acciaio est cependant un petit sexy giallo trop méconnu non dénué de charme qui devrait séduire les amateurs du genre ne serait ce que pour ses quelques qualités.