Sollazzevoli storie di mogli gaudenti e mariti penitenti - Decameron 69
Autres titres: More filthy Canterbury tales / The last decameron / Sollazzevoli storie di mogli gaudenti e mariti penitenti
Real: Aristide Massaccesi
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 83 mn
Acteurs: Marzia Damon, Monica Audras, Maria Piera Regoli, Enza Sbordone, Attilio Dottesio, Antonio Scappatini, Stefano Oppedisano, Ari Hanow, Gianni Gucci, Giorgio Dolphin, Vera Drudi, Tony Askin, Pascale Fasciano...
Résumé: D'habitude fort ponctuel, le mari de la belle Antona est en retard. Elle en profite pour céder aux avances du sculpteur Ignazio. De retour, son mari les surprend et chasse son épouse. C'est sa belle-soeur qui va alors profiter d'Ignazio avant qu'il ne soit chassé et que les deux belles-soeurs répudiées se fassent l'amour.
Frère Giovanni ne peut plus résister aux charmes de Tonia, une de ses paroissiennes. Elle cède aux désirs du jeune Frère mais son monstrueux mari les surprend. Afin de le punir, il lui coince le pénis dans une malle, un poignard à portée de main afin qu'il se castre lui même pour se délivrer de l'effroyable piège...
Fulvio a des vues sur l'opulente Liviana, épouse sexuellement frustrée. Afin de l'approcher, il se travestit en femme et devient Lucia, la servante de Liviana. Un soir, alors que Liviana exige de Lucia qu'elle dorme à ses cotés, la jeune femme découvre que Lucia est un homme fort bien membré et véritable dieu du sexe. Elle ne peut plus se passer de lui...
Si la réalisation du film est accréditée à Romolo Gastaldi, c'est en fait à Aristide Massaccesi qu'elle revient qui à cette époque n'avait pas encore pris le pseudonyme de Joe D'Amato. Il s'agit là tout bonnement du premier film du réalisateur qui faisait ses débuts dans la mise en scène.
Si le titre de travail du film était Novelle grasse e sollazzevoli historie, clin d'oeil aux Contes drôlatiques de Balzac auxquels le premier et le troisième segment font quelque peu référence, c'est bien évidemment au Décameron que se rapproche le plus cette comédie légère même si cette fois Boccace n'est pas l'auteur qui prévaut. Ce sont des écrits de Matteo Bandello et Masuccio Salernitano dont Massaccesi s'inspire ici avec un soupçon des Contes interdits de Canterbury d'Italo Alfaro pour ces trois sketches particulièrement drôles et enlevés, principal atout de cette réjouissante et méconnue gaudriole.
Le premier sketch, Le due cognate, nous présente la belle Antona qui profite du retard de son mari pourtant toujours fort ponctuel pour s'affairer avec le sculpteur Ignazio. Surprise et mise à la porte par le mari cocufié enfin de retour, c'est sa belle-soeur Lucrezia qui profitera d'Ignazio. Le sculpteur se fera chasser par les deux femmes pour avoir profité de leurs charmes tandis que les deux belles-soeurs se feront l'amour entre elles.
Le second sketch, Fra' Giovanni, vaut essentiellement pour son cruel et fort douloureux final. Frère Giovanni ne peut plus contenir le désir qu'il éprouve pour l'opulente Tonia, une de ses paroissiennes mariée à un homme monstrueux. Tonia concède à se donner à lui mais son mari les surprend. Afin d'être certain que le pauvre Frère ne pourra plus jamais se laisser aller à ses pulsions interdites, il lui coince le pénis dans une énorme malle qu'il ferme à clé, ne laissant au malheureux qu'un poignard afin qu'il se castre lui même pour enfin se délivrer de l'horrible piège.
Le troisième sketch, Liviana e Lucia, s'intéresse à Fulvio qui, pour approcher la pulpeuse mais sexuellement frustrée Liviana puisque mariée à un homme constamment malade, se travestit en femme. Il devient Lucia, servante de Liviana. Après l'avoir invité à dormir avec elle, Liviana découvre que Lucia est un homme particulièrement bien membré à qui elle ne pourra plus s'empêcher de faire l'amour.
Si on excepte la cruauté du dernier sketch fort explicite dans toute l'horreur et la douleur de l'effroyable situation auquel il confronte son malheureux héros, premiers prémices d'un cinéma gore dont D'Amato se fera le spécialiste, le dénominateur commun de ces trois segments reliés entre eux par quelques gaudrioles entre moines et nonnes est la bonne humeur qu'il distille. Jamais vulgaire ou grossier, ne sombrant à aucun moment dans l'humour gras ou facile, Sollazzevoli storie... est un film totalement anticlérical et jouissivement hérétique dont chacun des segments se vaut, fortement mis en valeur par une sautillante et humoristique musique qui contribue beaucoup au ludisme de l'ensemble. On aura encore longtemps en tête après que le mot Fin soit tombé la chanson-thème Padre superiore, entrainante ritournelle qui revient régulièrement tout au long du métrage.
Distrayant, amusant et fort drôle, Sollazevoli storie... est également riche en scènes érotiques et nudité féminine. On notera simplement quelques différences entre la version italienne et la version anglaise sortie jadis en vidéo. Ainsi la plupart des scènes coquines entre les moines et les nonnes qui servent à lier les trois histoires ont été enlevées. L'érotisme même si Massaccesi n'est pas du tout avare de nudité surtout féminine reste toujours assez sage. On ne comptera que quelques rares plans salaces dont le magnifique 69 entre les deux belles-soeurs lors de leur étreinte lesbienne et la discrète masturbation de Lavinia.
En tête de distribution on retrouvera la brune Marzia Damon, Maria Piera Regoli qui deviendra une régulière de la série des Black Emanuelle, Enza Sbordone, Attilio Dotteso, Stefano Oppedisano, Ari Hanow et Antonio Spaccatini.
Après cette envolée de drôlerie décamerotique, Massaccesi récidivera l'année suivante avec Novelle licenziose di vergini vogliose.