Marzia Damon: Princesse Saphique
Avec sa fine silhouette et son coté déjà affirmé, ses cheveux bruns aux reflets auburn et son petit nez en trompette elle fut une des starlettes de l'érotisme essentiellement spécialisée dans les scènes de lesbianisme parfois intenses. De la décamérotique au thriller érotique en passant par la sexy comédie elle traversa ainsi une décennie de cinéma de genre transalpin pour malheureusement finir tristement sa carrière d'actrice dans la pornographie comme bien d'autres de ses consoeurs. C'est le parcours d'une cette jolie brunette que nous allons revivre ensemble aujourd'hui, celui de celle que les amateurs d'érotisme n'auront pas oublié, la belle Marzia Damon.
De son véritable nom Caterina Chiani Marzia Damon parfois créditée sous les noms de Katia Chiani et Katia Christine se fait remarquée au tout début des années 70 en tant que modèle. Des photos au grand écran il n'y a souvent qu'un pas et c'est fait en 1971 qu'elle fait son entrée dans le monde du 7ème art dans l'étrange Madness - gli occhi della luna de Cesare Rau, un rape and revenge halluciné devenu quasi invisible au fil du temps. Elle est une des quatre jeunes filles que Benjamin Lev invite à faire la fête à la villa abandonnée. C'est elle qui découvre le corps de Marlene Meyer. Va suivre l'année suivante Byleth il demone dell'incesto / Les démons sexuels de Leopoldo Savone où Marzia interprète
Gisella, la servante de Mark Damon qui joue plus souvent nue que vêtue. Ce rôle qui lui permet de dévoiler ses charmes totalement désinhibée définira la suite de sa carrière. Marzia va multiplier les rôles de nu et les scènes sexuelles tant hétérosexuelles que lesbiennes. Cette même année Marzia est au générique de deux décamérotiques où elle confirme sa facilité à jouer en tenue d'Eve. Dans Decameron proibitissimo / Les nouveaux contes érotique de Boccace de Marino Girolami elle est Martina, une jeune femme amoureuse de Frère Domenico (Antonio Cantafora). Afin de pouvoir lui faire l'amour il la fait entrer au monastère déguisée en moine mais ils sont surpris par le Frère prieur qui contre
son silence exige que Martina lui fasse également l'amour. Pour Joe D'Amato elle apparait dans Sollazzevoli storie di mogli gaudenti e mariti penitenti - Decameron N°69 elle endosse le rôle de Madonna Lavinia, une épouse sexuellement frustrée qui embauche une servante sans savoir qu'il s'agit en fait de Fulvio son admirateur secret particulièrement bien membré qui s'est travesti, et nous offre une scène assez soft de masturbation qui ne semble pas avoir été tournée en version hardcore. En avril 1973 elle fait la couverture du magazine Ciné revue puis Marzia rejoint la distribution du mitigé Les anges pervers / Il sesso della strega de Angelo Pannaccio, un curieux film érotico-gothique qui mélange
le giallo à l'italienne et le thriller fantastique à l'anglaise dans lequel l'actrice interprète la volcanique domestique Gloria. Outre la relation qu'elle entretient avec Franco Garofalo elle nous offre de jolies scènes lesbiennes avec Jessica Dublin. Le giallo érotique va devenir un temps une de ses spécialités puisqu'on la retrouve ensuite aux cotés de Klaus Kinski dans le diptyque gothique de Sergio Garrone, La mano che nutre la morte et sa pseudo séquelle Le amanti del mostro, inspiré des Yeux sans visage. Marzia joue Katja Olenov, un des personnages féminins, et nous offre de nouveau une jolie scène saphique avant d'être victime d'un viol monstrueux. Elle poursuit avec La sangsue / La sanguisuga conducce la danza de Alfredo Rizzo dans lequel elle a une inoubliable et très longue scène lesbienne à
la limite de la pornographie avec l'actrice de couleur Lidia Olizzi.
Marzia va alors changer de style cinématographique et apparaitre dans deux sexy comédies, Scusi eminenza... posso sposarmi de Salvatore Bugnatelli dans lequel elle est une des paroissiennes en chaleur amoureuses du jeune et séduisant curé (Benjamin Lev) et La commessa de Riccardo Garrone où elle n'a qu'un petit rôle. Nous sommes en 1975 et déjà la carrière de Marzia s'étiole. Elle disparait des écrans durant cinq ans et refait surface en 1980 pour une courte apparition dans le nazisploitation de fin de parcours de Angelo
Panaccio Holocaust 2 i ricordi, i deliri, la vendetta. Son parcours cinématographique se termine l'année suivante de bien triste manière puisqu'elle se fourvoie dans Dolce gola / Que peut-on faire d'une femme, un porno trashouille signé Lorenzo Onorati qui marquera également la fin de la carrière d'une Paola Montenero déchue qui elle aussi se perd dans le hardcore pur et dur. Quelque peu forcie, vulgaire, le sexe mal épilé, Marzia dissimulée sous le pseudonyme de Katia Vasto joue la chef d'une petite bande de délinquants qui viole et fait chanter leurs pauvres victimes. L'actrice qui jusque là n'avait tourné que des scènes érotiques parfois très pimentées multiplie cette fois les séquences de sexe hardcore mais
uniquement lesbiennnes, toutes plus laides les unes que les autres. Ainsi Marzia rejoint la triste liste des actrices qui finirent leur carrière dans le X. Un bien malheureux chant du cygne pour la belle Marzia qui quitte alors le monde du 7ème art sans pour autant quitter le domaine artistique. En effet durant un temps Marzia va entamer une carrière de chanteuse en Italie sous le nom de Claudia Navarra mais sans grand succès. On perd ensuite définitivement sa trace. Marzia disparait des écrans radar et n'a plus jamais refait surface.
Après dix années passées à se dévoiler, belle, impudique, et une fin de carrière cinématographique bien peu glorieuse, honteuse pourrions nous même dire, Marzia Damon semble être redevenue l'anonyme Caterina Chiani.