The devil inside her
Autres titres: The devil within her
Real: Zebedy Colt
Année: 1977
Origine: USA
Genre: X / Fantastique
Durée: 69mn
Acteurs: Jody Maxwell, Terri Hall, Rod Dumont, Renee Sanz, Zebedy Colt, Dean Tait, Chad Lambert, Nancy Dare, Annie Sprinkle...
Résumé: 1826 - Nouvelle Angleterre. Faith et Hope sont les deux filles d'un fermier bigot. Faith est éperdumment amoureuse de Joseph, le jardinier, mais son père refuse qu'elle l'épouse. Sa soeur Hope est également amoureuse de Joseph. Elle est prête à tout pour le lui voler. Déchirée par la douleur, Hope va vendre son âme au Diable afin d'avoir Joseph. Mais le Diable va se jouer d'elle. Aprés l'avoir violé, il prend l'apparence des membres de la famille afin de posséder chacun d'entre eux et les entrainer en Enfer dans un tourbillon d'orgies et de perversités...
Grand spécialiste du hardcore sale et maître incontesté de la perversité aux cotés de Gerard Damiano, Zebedy Colt s'est la plupart du temps intéressé à travers ses films aux différentes psychoses de l'être humain dans la société américaine des années 70. The Devil inside her est quant à lui le seul film dans lequel Colt plonge le spectateur dans un univers fantastique avec cette histoire de possession maléfique particulièrement impressionnante.
Situé en 1826 dans une Nouvelle Angleterre de pacotille, The devil inside her nous entraine au coeur d'une famille bigote dont le père interdit toute forme de relation entre un homme et une femme. Amoureuse du jardinier, le solide Joseph, Faith, la fille cadette, ne peut donc l'épouser. Sa soeur Hope est également amoureuse du robuste bellâtre. Déchirée par leur relation, elle va vendre son âme au Diable afin de réussir à l'avoir pour elle seule.
Si le scénario n'est guère original, c'est le traitement qui l'est ici. Colt a en effet recours à toute une multitude d'effets qui, bien que souvent kitch, donnent au film un coté tout spécialement impressionnant. Avec le peu de moyens dont il disposait, il a réussi à concocter une oeuvre marquante qui ne laissera guère indifférent l'amateur. Ne semblant se donner aucune limite dans la perversité et l'odieux comme d'accoutumée, Colt use et abuse de ce que le cinéma d'exploitation peut avoir de plus sale dans tous les sens du terme.
Au crédit du film son ambiance toute particulière. Située au coeur d'une forêt, antre du Démon, The devil inside her dés les premières images dégage une atmosphère poisse qui assez rapidement se transforme en un véritable climax qui atteindra son apogée en fin de métrage lorsque Colt nous livre une inoubliable vision des Enfers que peu de réalisateurs avaient osé si on excepte Jonas Middleton dans Through the looking glass. L'enfer de Colt est une ignominieuse orgie au coeur de la nuit où outrageusement maquillée, Hope, hystérique, se livre à des ébats répugnants lors desquels elle aura droit à une quadruple pénétration dominée par Satan lui même aprés que ses suppôts lui aient uriné sur tout le corps. L'urine, la terre, le sperme se mélent alors dans un climat de folie coïtale hallucinante, noyé dans une mer de grimaces qui déforment les visages et de couleurs violentes à base de filtres rouge.
Les bruits de pénétration et de succion sont amplifiés de façon nauséeuse tandis que la bande-son uniquement composée de bruits étranges et stridents, rires démoniaques, cris de terreur et autres soupirs étouffés rythment non seulement cet Enfer mais également toutes les scènes de sexe souvent rebutantes.
Comme bien souvent chez Colt le sexe est sale, répugnant à l'image de la gfolie de ses personnages. The devil inside her ne fait pas exception. Les sexes sont sales, visqueux, poilus, virent au violet avec une prédilection pour les actes contre-nature. Profitant du fait que le Diable prend l'apparence de chacun des membres de la famille, Colt nous offre quelques séquences d'inceste assez spectaculaires dont le point commun est leur brutalité.
Comme pour Terri's revenge, le réalisateur semble aimer l'elephantisis ( étranglement des testicules jusqu'à ce qu'ils se gorgent de sang et gonflent démesuremment), plaisir masochiste que le Diable donne l'impression d'apprécier.
Devenue totalement folle aprés que le Démon l'ait possédé, nous offrant pour l'occasion un douloureux et particulièrement brutal cunnilingus, Hope, s'auto-satisfait avec frénésie avec des épis de maïs, des carottes et des bananes, parfois simultanément, dans la fange et la terre.
Les personnages infernaux de Colt, du Démon lui même à la sorcière des bois et son Nicodemus semblent tout droit sortir d'un carnaval païen auquel le film ressemble parfois à l'instar des maquillages qu'ils arborent. Si le Diable pourra faire sourire lors de ses premières apparitions puisqu'il porte le même maquillage que Gene Simmons, le célèbre bassiste de Kiss, qui aurait oublié ses vêtements au vestiaire mais porterait un magnifique collier de chien clouté et deux poignets de force tout aussi cloutés, il dégage assez vite quelque chose d'effrayant dans son comportement à la manière de Jamie Gillis dans Through the looking glass.
Si les effets spéciaux sont rudimentaires, les nuages de fumée qui sortent de la bouche du Diable ou dans lesquels il disparait, ils contribuent pourtant à l'étrange atmosphère de peur qui suinte de cette pellicule unique qui ressemble par instant à un show de magie pour adultes avertis.
Plutôt bien mis en scène malgré le peu de crédibilité dont fait preuve le scénario et les anachronismes qui se multiplient, mais est ce ici important, The devil inside her brille également par sa distribution. Aux cotés de Colt lui même qui incarne le père, on retrouvera les yeux charbonneux et le teint de craie de Terri Hall, la Morticia Adams du hardcore US, dans la peau de Faith tandis que la pornophile Jody Maxwell interprète avec ferveur et fébrilité une Hope aussi déchaînée que sexuellement affamée. Le Diable est quant à lui incarné par Rod Dumont entouré des acteurs et actrices récurrentes aux oeuvres de Colt dont Renee Sanz.
Sauvage, brutal, sale, outrageux, The devil inside her est un magnifique exemple de cinéma d'exploitation hardcore comme seules les années 70 en virent naitre, un film qui réjouira tous les amateurs d'un cinéma autre, avides de sensations interdites, d'atmosphère poisse et de sexe crasse.