Sandokan contro il leopardo di Sarawak
Autres titres: Le léopard de la jungle noire
Real: Luigi Capuano
Année: 1964
Origine: Italie / Allemagne
Genre: Aventures
Durée: 85mn
Acteurs: Ray Danton, Franca Bettoia, Guy Madison, Mario Petri, Alberto Farnese, Mino Doro, Aldo Bufi Landi, Giulio Marchetti, Romano Giomini, Adriano Vitale, Giuliana Farnese, Ferdinando Poggi, Franco Fantasia, Hal Frederick...
Résumé: Afin de fêter sa victoire Sandokan, qui règne enfin sur Sarawak, décide de donner une grande fête. Le projet est interrompu par le kidnapping de la princesse Samoa que Sandokan doit prochainement épouser. C'est le cousin de Samoa et ennemi juré de Sandokan, Charles Drooks, qui l'a enlevé afin de l'épouser et se venger de Sandokan. Ce dernier part à sa recherche...
Crée par le romancier Emilio Salgari le personnage de Sandokan, le redouté et redoutable pirate de Malaisie surnommé le Tigre, fut plusieurs adapté à l'écran dés le début des années 60. La première version de ses aventures cinématographiques c'est à Umberto Lenzi qu'on la doit. Il s'agit de Sandokan le tigre de Bornéo, une agréable pellicule exotique au souffle par instant épique réalisée en 1963 et rondement menée par un Lenzi déjà très professionnel. L'année suivante c'est le vétéran Luigi Capuano alors au crépuscule de sa
longue carrière qui met en route deux autres adaptations de Sandokan, Le trésor de Malaisie et sa séquelle Le léopard de la jungle noire.
Sandokan, après bien des péripéties, règne désormais sur Sarawak. Afin de célébrer son sacre il prévoit de donner une grande fête populaire. Malheureusement la princesse Samoa, la fiancée de Sandokan, se fait kidnapper par les hommes de Charles Drooks, l'ennemi juré de Sandokan. La fête est annulée au grand désespoir de la population. Sandokan n'a plus qu'une idée en tête, partir à la recherche de sa fiancée et la délivrer des griffes de Drooks qui n'est autre que le cousin de Samoa. Drooks prévoit de l'épouser mais la princesse refuse
catégoriquement. Afin qu'elle lui obéisse aveuglément il demande à son mage de l'hypnotiser. Elle pourra ainsi l'épouser après qu'elle ait tué Sandokan. Furieux le redoutable pirate est déterminé à affronter Drooks qui lui a réservé quelques surprises dans le but de se débarrasser définitivement de celui qu'il hait tant pour sa réussite sociale que pour l'amour qu'il porte à la belle Samoa. Après bien des aventures Sandokan délivrera la princesse, lèvera le sort qui pèse sur elle, éliminera les hommes de Drooks et combattra son ennemi lors d'un mortel face à face dans les sables mouvants.
Tourné à la suite du premier opus avec la même équipe et quasiment la même distribution
Le léopard de la jungle noire est un simple-copier-coller du Trésor de Malaisie à la petite différence près que cette fois la totalité du film se passe dans la jungle et non plus sur mer. Ce second épisode des péripéties de Sandokan vues par Capuano est donc un pur film d'aventures exotiques à qui malheureusement il manque un des ingrédients essentiels, l'énergie, comme elle faisait tout autant défaut au Trésor de Malaisie. L'ouverture, soit plus ou moins les premières vingt minutes, faisait pourtant illusion. L'enlèvement de la princesse, le massacre d'une famille indienne durant lequel Capuano osait même tuer un enfant de sang-froid, chose plutôt rare pour l'époque, (et la mort d'un enfant est toujours
réjouissante) suivi de la torture raffinée d'un des responsables du carnage et du kidnapping laissaient le spectateur envisager le meilleur. Grosse déception puisqu'une fois ces agréables séquences passées le film prend sa vitesse de croisière et ne semble plus vouloir décoller. Tout semble tourner au ralenti y compris les scènes d'action filmées de manière si molle qu'elles en perdent tout panache. On en arriverait presque à vouloir secouer tout ce beau monde afin de donner un peu de peps à ce Léopard, réveiller Sandokan qui visiblement s'endort sur ses lauriers malgré les idées d'un Capuano apparemment assez inspiré. Est-ce l'âge? la paresse? la chaleur? mais son indolence
fait peur et semble communicative. Il n'y a qu'à voir le jeu des comédiens qui jamais ne dépasse le minimum syndical. L'américain Ray Dalton, une des sexy gloires du petit écran des années 60 et 70, est un Sandokan en babouches parmi les plus anémiques que le cinéma ait connu y compris lors des scènes de combat (sa lutte contre un tigre et un boa sont inoubliables en ce sens). Il est très difficile voire impossible de penser une seule seconde que Dalton puisse incarner le si redoutable pirate qui fit trembler la couronne britannique. Que dire également de la prestation de Franca Bettoia (la princesse), mono expressive, inexpressive serait même plus juste, tant elle ressemble à un mannequin de
cire. Si elle passe une bonne partie du film hypnotisée par le vilain mage c'est de la réveiller pour de bon dont on a tous envie afin qu'elle donne enfin vie à son rôle de princesse. Mais c'est peut être La Belle au Bois Dormant qu'elle rêvait d'interpréter! Seul Mario Petri et ses sourcils en accent circonflexe donne un peu d'âme à son personnage de méchant même si là encore on aurait aimé le voir un peu plus vénéneux.
Les seules véritables raisons pour laquelle on évitera de définitivement vaciller c'est tout d'abord le magnifique Technicolor qu'utilise Capuano sublimant ainsi les décors, les costumes chatoyants, les paysages exotiques. En un mot Le léopard de la jungle noire est
un pur joyau visuel. La seconde c'est tout simplement le final qui avec l'ouverture reste le clou de ce Sandokan mollasson. Capuano semble enfin se réveiller, même s'il est un peu tard, et nous offre une conclusion ardente, une jolie bataille au coeur même de la forêt entre les hommes de Sandokan et ceux de Drooks qui se finira par un duel dans les sables mouvants.
Ce second et ultime volet des aventures de Sandokan réalisé par Luigi Capuano se laisse certes regarder pour son coté grand spectacle en Technicolor mais il est malheureusement bien trop mou du genou pour vraiment captiver l'attention. Reste un joli film familial estampillé années 60 que les amateurs prendront cependant plaisir à visionner avant quelques pellicules marines plus consistantes.