Attila flagello di dio
Autres titres:
Real: Franco Castellano / Giuseppe Moccia
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: Heroic fantasy / Peplum
Durée: 98mn
Acteurs: Diego Abatantuono, Rita Rusic, Angelo Infanti, Enrico Antonelli, Mauro Di Francesco, Franz Di Cioccio, Francesco Salvi, Armando Marra, Vincenzo Crocitti, Armando Celso, Elsa Vazzoler, Anna Kanakis, Mario Pedone, Toni Ucci, Iris Peynado, Tony Kendall, Franco Diogene, Tiberio Murgia, Paolo Rita Brazzani...
Résumé: Alors qu'il est à la chasse le village du roi Aldarico est détruit par les romains. Les femmes sont emmenées et faites prisonnières. Aldaric et ses hommes partent pour Rome bien décidés à se venger. Sur la route ils font une visite à la sorcière Colombia qui leur prédit qu'à l'issue de cette guerre un nouveau roi nommé Attila, cruel, impitoyable, naitra. Aldaric est persuadé qu'il s'agit de lui. Un tas de mésaventures les attend tout au long de ce voyage auquel se joint la belle Uraia, une des femmes du village qui a réussi à s'échapper...
En ce début d'années 80 suite au succès triomphal de Conan le barbare l'Italie ne put s'empêcher de suivre les traces du héros musclé incarné par Arnold Schwarzenegger en créant un sous genre du cinéma d'exploitation, l'Héroic fantasy à l'italienne. Ainsi naquirent notamment Sangraal, Thor et Gunan. Parmi toutes ces nouvelles tribus barbares pourquoi ne pas faire revivre le célèbre Attila, le plus célèbre chef barbare de tous les temps? Voilà chose faite avec Attila flagello di dio, inédit en France, fustigé par la critique qui ne mâcha pas ses mots lors de sa sortie en Italie mais devenu au fil du temps un véritable objet de
culte pour beaucoup de collectionneurs plus particulièrement de l'autre coté des Alpes.
Il y a plus de 2000 ans dans les campagnes milanaises. Alors que la redoutable tribu du roi Aldarico secondé par le fourbe Ferduffo. est parti à la chasse ai porc les romains brûlent et détruisent son village, pillent la nourriture et font prisonnières les femmes qu'ils emmènent avec eux. Furieux Aldarico et une dizaine de ses hommes partent pour Rome pour se venger et reprendre ce qui leur a été volé, bien décidés à appliquer la loi du talion. En chemin ils consultent la sorcière Columbia pour s'assurer qu'Odin est avec eux. Columbia leur assure que cette guerre verra l'avènement d'un nouveau roi, terrible, cruel, du nom de Attila.
Persuadé qu'il s'agit de lui Aldarico s'autoproclame Attila, Durant leur voyage vers Rome Aldarico et ses hommes vont traverser moult épreuves et vivre bien des aventures. Uraia, une de leurs femmes, armée d'une épée magique que lui a donné Columbia, a réussi à s'échapper du camp romain et a rejoint Aldarico dont elle est secrètement amoureuse, Après avoir échappé aux hallucinations d'une sirène, du vendre Uraia à un marchand ligurien, subir les transformations en âne à chaque pleine du pauvre Osvaldo, échappé aux fourberies de Ferduffo, Aldarico et sa troupe arrivent à Rome où ils sont reçus par le chef Fusco Cornello qui les droguent avec du vin. Il les fait prisonniers durant leur sommeil. Cornello leur propose
alors un marché. Ils seront libre de rentrer chez eux si Uraia qu'il détient également reste avec lui. Aldarico refuse avouant ainsi ses sentiments à la jeune femme. La guerre est déclarée. Cornello tuent tous les hommes de Aldarico qui parvient à s'enfuir in extremis avec Uraia et Ferduffo grâce à une montgolfière. Las de ses fourberies Aldarico/Attila jette Ferduffo par dessus bord. Les deux amoureux peuvent désormais tranquillement vivre leur amour.
L'histoire est idiote. A dire vrai elle n'a même quasiment aucune importance car elle s résume à une suite de mésaventures stupides qui n'ont aucun sens réel, mal ficelées, mal reliées, parfois incompréhensibles ou tout simplement invraisemblables. Peu importe.
L'essentiel n'est pas ce récit car Attila flagello di dio est avant tout un spectacle, celui de son interprète principal Diego Abbantuando qui durant plus de 90 minutes fait le show en donnant sa version du genre. Très populaire en Italie, créateur du personnage du Terrunclelo, l'italien du nord qui a conservé l'accent du sud, héros farfelu de toute une série de comédies et sexy comédies Abantuando se livre ici à un de ses nombreux numéros sur lequel repose tout le film. mis en scène de surcroit par deux habitués de la comédie populaire transalpine Franco Castellano et Giuseppe Moccia alias Pippolo. On est donc loin très loin des aventures musclés de Sangraal et autre Thor!
Attila flagello di dio est une pure comédie en costumes et peaux de bête et perruques acrylique qui comme très souvent dans ce type d film se joue des anachronismes. Et ils sont légion ici. On sabre le champagne sous une tente romaine, on s'évade en montgolfière, on ne fait pas un bras de fer mais une jambe de fer, on mime l'ambulance et monte un cyclomoteur en bois, on joue au rubik's cube entre autres fantaisies. Quant à Columbia la magicienne elle n'est que la réincarnation de la célèbre emblème de la Columbia film! Pour le reste Attila est un fourre-tout de tout et n'importe quoi où on trouve pèle-mêle une sirène, une chasse aux cochons, un pécheur félon sur un radeau, des moustiques écrasés avec un
maillet géant (l'arme fétiche de Aldarico/Attila), une épée magique, une sorcière qui lance des rayons avec ses yeux (un effet optique digne de Méliès) et change les hommes en âne (un procédé emprunté à Ma sorcière bien aimée),
Les dialogues sont à l'image du film et des gags bien évidemment, truffés de jeux de mots très italophones mais là encore aucune vraie originalité si ce n'est quelques répliques qui font mouche. Attila qui par bien des points fait penser à L'armata brancaleone de Mario Monicelli reste un délire déjanté présenté sous forme d'une série de saynètes échevelées dont la vedette reste Abantuando excité comme une puce, ici à son summum. Difficile
d'apprécier Attila en tant que simple comédie en habits barbares si on a l'esprit trop terre à terre. Difficile d'apprécier Attila si à la base on n'est pas italien. Encore plus difficile d'apprécier Attila si on n'est pas un inconditionnel de Diego Abantuando. Chacun le jugera donc à sa manière et s'en fera sa propre opinion. Une chose est sûre. Le film du tandem est bien plus supportable que l'imbuvable Barbarians de Ruggero Deodato et les facéties extra lourdes des jumeaux Paul.
Autour d'un Abantuando déchainé Attila est l'occasion de revoir quelques vieilles gloires
déclinantes du cinéma de genre telles Angelo Infatti en chef romain coquet et Tony Kendall. L'atout féminin revient ici à la comédienne, chanteuse productrice croate Rita Rusic alors épouse du producteur du film, qui nous délecte de quelques rapides plans de nu et pousse la chansonnette. Anna Kanakis se transforme quant à elle en sirène qui chante du disco et la dominicaine Iris Peynado en magicienne.