Sangraal la spada di fuoco
Autres titres: L'épée des barbares / Sangraal l'épée des barbares / Le retour des barbares / The sword of the barbarians
Real: Michele Massimo Tarantini
Année: 1983
Origine: Italie
Genre: Heroic Fantasy
Durée: 85mn
Acteurs: Pietro Torrisi, Sabrina Siani, Yvonne Fraschetti, Mario Novelli, Xiomara Rodriguez, Margareta Rance, Al Yamanouchi, Alex Partexano, Luciano Rossi, Massimo Pitarello...
Résumé: Enfant, Sangraal a vu son village et sa mère être massacrés par les hommes du cruel Nanuk. Il a juré de se venger un jour. Devenu adulte, Sangraal s'est transformé en un valeureux guerrier. Il va tenir la promesse qu'il s'est faite. Il part alors pour l'Arche des templiers où il doit s'emparer d'une arbalète magique qui lui permettra de vaincre Nanuk et la déesse maléfique qu'il vénère...
Afin de profiter de la vague de succès mondial de Conan le barbare de John Milius, le producteur Pino Burrichi flanqué d'Ettore Spagnuolo décida de mettre en chantier ses propres version du chef d'oeuvre épique de Milius. C'est ainsi que naquit Gunan il guerriero en 1982 qui contre toute attente remporta un joli succès d'estime en Italie. Il n'en fallut pas plus pour que le tandem produise deux autres films l'année suivante, Sangraal la spada di fuoco / Sangraal l'épée des barbares et il trono di fuoco, donnant ainsi naissance à une
trilogie. Si la réalisation de Gunan et de Il trono di fuoco avait été confié au vétéran Franco Prosperi, c'est à Michele Massimo Tarantini, un des spécialistes de la sexy comédie italienne et du poliziesco, que revint la tâche de mettre en scène les aventures du très musclé Sangraal.
Sangraal est en fait la suite de Gunan il guerriero mais il se différencie des deux films de Prosperi par une mise en scène plus soignée, plus énergique, et un jeu de caméra beaucoup plus imaginatif qui parvient par moment à donner une certaine ampleur dramatique, un léger souffle épique au film notamment lors de la longue attaque du village
de Sangraal.
Pietro Torrisi qui arbore ici un look plus primitif reprend pour la deuxième fois du service et incarne Sangraal qui enfant a échappé au massacre de son village. Devenu adulte, le jeune enfant s'est transformé en un valeureux guerrier aux muscles bandés qui va devoir affronter le Mal en la personne du méphitique Nanuk.
Même s'il est toujours aussi peu charismatique mais demeure un excellent cascadeur, sa profession première, Tarantini arrive à donner une certaine présence à Pietro Torrisi qui cette fois arbore un petit frisottis bien naturel mais assez laid.
Beaucoup plus maîtrisé que Gunan, Sangraal l'épée des barbares connu également sous le titre Le retour du barbare se laisse finalement voir avec plaisir. Tarantini a cette fois bénéficié de moyens plus avantageux que ses confrères. Cela se traduit par une mise en scène plutôt alerte malgré un scénario conventionnel une fois encore signé Piero Regnoli qui mêlent cependant avec saveur hommes-singes, zombies souterrains et déesse du Mal, par quelques jolis effets spéciaux et surtout une multitude de scènes sanglantes qui devraient faire la joie des amateurs de plans sanguinolents. Sont ainsi au menu décapitations, éventrations, mutilations diverses, corps brûlés même si on est tout de même assez loin des
habituels excès italiens d'alors. Toujours aussi énergique, Tarantini privilégie l'action et les scènes extérieures tournées dans les beaux décors naturels montagneux des Abruzzes joliment mis en valeur par une photographie soignée du spécialiste Fanetti Giancarlo Ferrando.
On notera que Sangraal est le seul film à se référer à la mythologie germanique du moins au niveau de la taxinomie avec les Walkyries, féroces amazones.
Aux cotés de Pietro Torrisi, on retrouvera de solides acteurs tels que Yvonne Fraschetti qui se promènent tout au long du film les seins à l'air, la toujours aussi blonde Sabrina Siani, la
reine du genre, qui malheureusement cette fois ne fait qu'une très brève apparition dans la peau de la Déesse du Mal, le corps recouvert de peinture dorée, un rôle qui annonce sa furtive présence dans Conquest. On reconnaîtra également Luciano Rossi en toute fin de carrière et Mario Novelli caché sous le pseudonyme de Anthony Freeman dans la peau du cruel Nanuk qui vole aisément la vedette à Torrisi lui même.
Sangraal reste avec Gunan et Ator un des meilleurs Heroic-fantasy à l'italienne qui fut jamais tourné, un des plus riches tant sur le plan visuel que sur le plan de l'action. On regrettera par contre une version française parfois risible qui vient gâcher quelque peu notre plaisir.
Il est important de savoir également que le titre vidéo français de ce film n'est ni plus moins que la traduction du titre du troisième volet soit Il trono di fuoco de Prosperi. Que le novice prenne garde donc!