Balsamus l'uomo di Satana
Autres titres:
Real: Pupi Avati
Année: 1968
Origine: Italie
Genre: Fantastique
Durée: 90mn
Acteurs: Bob Tonelli, Greta Vaillant, Gianni Cavina, Giulio Pizzirani, Pina Borione, Lola Bonora, Antonio Avati, Andrea Matteuzzi, Ines Ciaschetti, Valentino Macchi...
Résumé: Balsamus, un nain affublé d'une perruque blonde, est considéré comme un mage quelque part dans les campagnes italiennes. Jouissant d'une forte renommée, il soigne grâce à sa magie le peuple mais il attire surtout les jeunes vierges qu'il est censé déflorer dans son château. Personne ne se doute de la supercherie mais c'est son assistant Ottaviano qui en fait s'en charge. Sa femme quant à elle couche avec tous les visiteurs mais ne se donne jamais à son nain de mari. Les pèlerins continuent à affluer mais la pseudo magie de Balsamus suffira t elle à éviter que la tricherie soit un jour découverte...
Trés peu connu du grand public puisqu'il ne fut jamais distribué en France et n'eut pas les honneurs de connaître de distribution vidéo, devenu tout aussi rare en Italie où il fut un énorme échec lors de sa sortie, Balsamus l'uomo di Satana est le tout premier film d'un futur grand réalisateur transalpin, Pupi Avati. Il faut donc voir ce film comme une sorte de préface à la carrière d'Avati, un des metteurs en scène les plus originaux du cinéma de genre italien, un véritable auteur et poète à la fois.
Balsamus l'uomo di Satana n'est ni plus ni moins qu'une revisitation de la vie du comte Joseph Balsamo transposé à notre époque. Malheureusement Balsamus risque d'en décevoir plus d'un tant le film semble être un brouillon de ce que sera par la suite l'oeuvre d'Avati. On y retrouve en effet tous les éléments qui feront le cinéma du réalisateur, cette prédilection pour l'horreur campagnarde, les situations grotesques, ce goût pour l'étrange et un certain Fantastique, cet humour noir presque macabre et ces liens surnaturels qui lient les vivants aux morts. Tout cela se retrouve dans Balsamus mais malgré l'originalité du sujet et de belles idées, l'ensemble n'est jamais trés convaincant tant Avati semble encore maladroit, brouillon et par instant confus voire anarchique ce qu'une mise en scène trés lente, une des marques de fabrique d'Avati, n'arrange ici en rien.
Au crédit du film on retiendra quelques séquences assez fabuleuses où le bizarre prend toute sa signification, l'aspect délirant des costumes et des décors, des dialogues par instant piquants, la trés belle musique aux sonorités jazzy et surtout inquiétantes signée Tommasi, les magnifiques paysages naturels des régions d'Emilie, son esthétisme, ce visuel trés estampillé années 70 et ce climat surréaliste qu'Avati tente de mettre en place. Malheureusement les défauts de la réalisation, les incohérences d'un scénario trop limité, la lenteur de l'ensemble effacent trop vite les quelques qualités du film qui risque d'assez vite ennuyer le spectateur malgré quelques moments réellement fascinants.
Cette curiosité faite d'ésotérisme, de bizarre, de grotesque, d'onirisme et de surréalisme se doit surtout d'être vue pour mieux cerner l'univers d'Avati et comprendre la mécanique de ses futurs travaux.
En tête d'affiche, on retrouvera beaucoup de comédiens qui travailleront essentiellement pour Avati, tous des amis du réalisateur, dont Gianni Cavina et Giulio Pizzirani. On soulignera la formidable et truculente interprétation du nain Bob Tonelli, hideusement fardé et perruqué, dans le rôle de Balsamus et la participation du frère de Pupi, Antonio.