Cobra mission
Autres titres: Commando cobra / Opération nam / Die rückkehr der wildganse
Réal: Fabrizio De Angelis
Année: 1986
Origine: Italie / Allemagne
Genre: Action / Guerre
Durée: 91mn
Acteurs: Oliver Tobias, Christopher Connelly, Donald Pleasence, Manfred Lehmann, John Steiner, Ethan Wayne, Gordon Mitchell, Luciano Pigozzi, Ennio Girolami, Antonella di Marco, Maria Koltay, David Light, Kordy Mounir, Willy Schober, Jene Davis, Scott Rudolph, Rolando Taino, Brad Fletcher, Richard Lester...
Résumé: Quatre ex-Marines reprennent du service dix ans après la fin de la guerre du Vietnam afin de libérer des soldats américains toujours prisonniers de l'ennemi quelque part dans le sud de l'Asie. Le gouvernement américain aurait aimé qu'on ne les retrouve pas car ils détiennent des informations compromettantes qu'il ne souhaite guère voir dévoilées...
Producteur, scénariste et réalisateur Fabrizio De Angelis est surtout l'homme des trilogies et des interminables sagas. Il est en effet surtout connu en France pour être l'auteur des aventures de l'indien Thunder / Tonnerre incarné par l'inoubliable Mark Gregory, déclinées en trois épisodes, des deux volets de l'ineffable Killer crocodile et par dessus tout de l'interminable série Il ragazzo dal kimono d'oro qui ne compte pas moins de six volets. Dans cet agenda rempli de séquelles il trouve tout de même le temps de mettre en scène en 1986 un Ramboxploitation afin de lui aussi marcher sur les plates bandes de ses
confrères avec Cobra mission connu en France sous les titres Commando cobra et Opération nam.
Quatre ex-Marines nostalgiques du bon vieux temps, Richard Wagner, Roger Carson, Mark Adams et James Walcott, reprennent du service dix ans après la fin de la guerre du Vietnam afin de libérer des soldats américains toujours retenus prisonniers quelque part dans le sud de l'Asie. Le gouvernement américain préférerait qu'on les oublie car ils détiennent de délicates informations qu'il ne souhaite guère voir éclater au grand jour. C'est un prêtre, le père Lenoir, qui les conduit jusqu'au camp où seraient retenus les soldats. Après une
première embuscade les quatre marines parviennent à libérer les prisonniers. Ils vont devoir maintenant atteindre le Laos pour être en sécurité et être rapatrié aux Etats-Unis. Après avoir réussi à échapper plusieurs fois aux Vietcongs mais avoir perdu un des leurs tué par une asiatique et la majorité des prisonniers, les trois Marines arrivent à la frontière laotienne où les attend un hélicoptère américain avec à son bord le colonel Mortimer. Une bien mauvaise surprise les attend.
Entre Rambo 2 et Portés disparus balance ce Cobra mission qui exploite donc ce sous filon du cinéma de genre alors à la mode en ce milieu d'années 80 qu'est le Vietsploitation dont il
n'est pas le meilleur représentant. Ce n'est pas l'histoire qui est ici en cause même si elle est vue et revue et ne présente aucune originalité (un groupe d'ex-vétérans du Vietnam repart en Asie chercher leurs compagnons) mais plutôt la mise en scène bien poussive. On aurait bien aimé un peu plus d'action mais surtout bien plus d'énergie. Il ne se passe quasiment rien durant les 40 premières minutes. On parle beaucoup, on échange plus exactement des propos d'une extrême platitude rendus souvent très drôles par une version française bien médiocre. Une fois arrivés sur le sol asiatique on pouvait penser que le film démarrerait enfin mais déception! Nos quatre valeureux Marines sont tout sauf très vigoureux. Quelques
rafales de mitraillettes, quelques explosions, un hélicoptère dans un décor de jungle orientale pas très oppressant cette fois, rien d'affolant donc encore moins spectaculaire d'autant plus que les séquences d'action sont espacées de quinze minutes chacune dés la cinquantième minute soit trois trop courtes scènes: la libération des soldats américains qui aurait du être le clou du film ne prend guère plus trois minutes tapantes de quoi créer un sentiment de profonde frustration, une course-poursuite entre un hélicoptère et un camion et enfin l'attaque sur le fleuve avant un final tout en émotion. On est loin des films souvent
époustouflants de Antonio Margheriti voire des quelques rambosploitations de Bruno Mattei qui privilégiaient l'action brut au détriment de scénarii miséreux. C'est d'autant plus curieux que l'intrigue offrait de nombreuses possibilités mais le budget plus que restreint dont a bénéficié Fabrizio De Angelis ne lui a sans nul doute pas permis d'en mettre plein les mirettes à son public.
Malgré son manque de punch, son coté plan plan Cobra mission n'est pas un mauvais Vietsploitation sauvé en grande partie par une très belle photographie qui met en valeur son décor exotique toujours agréable à l'oeil (les Philippines toujours et encore), ses quelques
scènes d'action certes minimes mais cependant réussies et son casting quatre étoiles composé de quelques vieilles gloires du cinéma Bis que l'amateur prendra beaucoup de plaisir à revoir. Ainsi donc on retrouve l'incontournable John Steiner, égal à lui même, le suisse et toujours séduisant Oliver Tobias, l'inoubliable Arthur roi des celtes qui ici nous gratifie d'un splendide nu dorsal, l'américain Christopher Connely qui pour le meilleur et pour le pire termina sa carrière dans ce type de productions, et l'allemand Manfred Lehman. Complètent cette distribution Luciano Pigozzi qui comme souvent se contente d'une simple apparition, Donald Pleasance joue le prêtre le temps de quelques séquences seulement et
Gordon Mitchell illumine de sa présence la jolie scène finale. Non pas parce que De Angelis ose offrir à un homme de couleur la possibilité de dire au monde entier qu'il a tué un Vietcong mais surtout parce que cette conclusion inattendue en forme de doigt d'honneur au drapeau étoilé pourra étonner tant elle est forte en émotions, parfaitement mise en scène. De quoi vous procurer un petit frisson et terminer sur une note doucement amère alors que défile le générique.
Même s'il n'égale pas les films de guerre explosifs de Margheriti tournés à cette même époque, s'il ne fait pas partie du haut du panier des Vietsploitation Cobra mission n'en est
pas moins un petit film d'action divertissant, une série B plaisante qui atteint son objectif: distraire et faire par moment sourire de par son improbabilité et ses dialogues haut en couleur.
Un Cobra mission 2 vit le jour en 1988 réalisé cette fois par Camillo Teti avec une distribution anonyme si on excepte l'américain Brett Baxter Clark, un hybride entre George Michael et Val kilmer, et qui n'a aucun rapport avec le film de De Angelis.