La supplente
Autres titres: The substitute teacher / La profesora lo ensena todo
Réal: Guido Leoni
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 92mn
Acteurs: Carmen Villani, Eligio Zamara, Carlo Giuffrè, Dayle Haddon, Alvaro Brunetti, Gisela Hahn, Gastone Pescucci, Giusi Raspani Dandolo, Giacomo Furia, Ilona Staller, Gloria Piedimonte, Tom Felleghy, Cesare Di Vito, Antonio Marcolini, Gianfranco Principi, Isabella Zanussi...
Résumé: Suite au décès soudain de la professeur de sciences naturelles une splendide remplaçante débarque au lycée. Stefano, le cancre de service, en tombe de suite amoureux mais la suppléante est insensible à son charme, plus intéressée par le prof de gym. Stefano met tout en oeuvre pour la séduire mais c'est sans compter la soeur cadette de la remplaçante...
Le nom de Guido Leoni reste pour certains associé à celui de certains réalisateurs tels que Mario Bava et Alberto Cavallone puisqu'on lui doit les scénarii de Quante volte quella notte pour le premier, de Quickly - Spari e baci a colazione pour le second ainsi que les dialogues des Salamandre. C'est aussi lui qui écrivit les dialogues de La pacifiste de Miklos Jancso. En tant que réalisateur on lui doit une bonne dizaine de films étalés sur plus vingt ans dont quelques comédies dans les années 70. La supplente est la première qu'il réalisa.
Une professeur de sciences déjà âgée décède en plein cours. Après ses funérailles une jeune et splendide remplaçante, Loredana Cataluzzi, débarque au lycée. Dés son arrivée elle fait tourner la tête à tous les étudiants plus particulièrement celle de Stefano qui ne rêve que de sortir avec elle. Il met tout en oeuvre pour la séduire mais ses tentatives restent vaines. Il faut dire que Stefano a de la concurrence puisque Loredana est courtisée par le prof de sport des garçons. Il sabote donc tous leurs rendez-vous. C'était aussi sans compter Sonia, la soeur cadette de Loredana qui se mêle de affaires de Stefano, désireuse que sa grande soeur sorte avec lui. Toute gentille elle se fait passer pour elle chaque fois que
Stefano téléphone ce qui cause bien des quiproquos. Totalement perdu Stefano finit par abandonner. Sonia lui avoue alors la supercherie. C'est le début d'une belle histoire d'amour entre eux. Lorsque Loredana l'apprend elle entre dans une rage folle car nonobstant ses refus elle attendait le bon moment pour sortir avec Stefano. Une fois la colère passée elle cède aux avances du garçon surtout lorsqu'elle constate qu'il bande. Malheureusement pour lui il n'aura pas ses examens, Loredana s'est vengée.
L'ouverture du film est assez inattendue du moins pour une comédie, une sexy comédie, un genre alors très à la mode en ce milieu de décennie qui voit apparaitre sur les écrans la
longue série des "Profs" que glorifiera Edwige Fenech. C'est bien à ce filon que se rattache le film de Leoni qui durant quelques minutes semble vouloir se démarquer de ses confrères avec une note plutôt macabre mêlée à une ombre de fantastique. Le décès brutal de la malheureuse prof de sciences se fait dans un contexte assez singulier. Le vent souffle en bourrasque dans la salle de classe, les horloges deviennent folles, de quoi intriguer donc. Durant son enterrement Stefano, le principal protagoniste, imagine des scènes assez curieuses (deux de ses profs se transforment sous ses yeux en Tarzan et Jane) avant qu'il ne chute maladroitement dans la fosse où va reposer la vieille femme qui ne tarde pas
à ouvrir de son cercueil, les canines acérées! Voilà cinq bonnes minutes qui laissent augurer d'une comédie originale, un brin fofolle et délirante. Et ce sont bien les visions délirantes régulières de Stefano qui donne son originalité au métrage, le garçon se mettant en scène dans de très courtes saynètes en costumes chaque fois qu'une nouvelle opportunité s'offre à lui ou qu'un évènement inattendu fait échouer ses plans. L'idée est sympathique et donne d'agréables situations plus cocasses que drôles mais jamais inintéressantes. Il s'imagine ainsi pris en duel avec le prof de sport, traverser Rome sur un vélo que monte Loredana costumée en nonne, partouzer dans la salle de gym avec deux étudiantes particulièrement chaudes, voir Loredana en Sainte au milieu d'un champ ou en
Pompadour lui avouant son amour. Sans ces amusantes fantasmagories La supplente serait une comédie peu imaginative, plutôt banale puisque l'intrigue ne repose que sur une seule et unique question: Stefano parviendra t-il à coucher avec la jolie suppléante et comment la fera t-il craquer. Voilà qui est bien peu pour tenir 90 minutes d'où l'obligation de combler la vacuité de l'histoire par une cascade de gags et de blagues de potache qui transforme cette bobine en simple farce estudiantine comme l'Italie en a commis des centaines d'autres. C'est là le point faible du film, les blagues et autres gags ne volant jamais très haut d'autant plus qu'ils sentent le réchauffé. Rien de bien neuf sous le ciel
lycéen on a déjà vu tout cela parfois même en bien mieux et ce n'est pas le choix de l'anonyme Eligio Zamara dans le rôle de Stefano qui risque de changer la donne. Peu charismatique, pas forcément séduisant Eligio qu'on reverra une dernière fois dans La prof donne des cours du soir avant de totalement disparaitre des écrans radar donne bien peu de sa personne et n'apporte quasiment aucun relief à son personnage de cancre amoureux.
Fort heureusement le reste de la distribution rehausse le niveau et c'est là le deuxième atout de cette farce lycéenne, la blonde Carmen Villani en tête dans les tenues affriolantes de cette remplaçante ultra sexy. Ex-chanteuse à succès et star de la télévision italienne, épouse
à la ville du réalisateur Mauro Ivaldi, c'est avec ce film que Carmen lança véritablement sa carrière d'actrice et devint l'espace de quelques années une des reines de la sexy comédie, dévoilant sans honte et parfois de façon osée ses charmes. Même si son jeu d'actrice est un peu faiblard il est cependant évident que ses admirateurs seront ici aux anges d'autant plus que Leoni l'habille au gré des fantasmes de Stefano et la coiffe de diverses perruques avant qu'elle ne se déshabille sans vergogne avant de clôturer le film par une scène de sexe très chaude. Que dire de la présence de Dayle Haddon simplement radieuse dans le rôle de Sonia la petite soeur coquine? Elle forme avec Carmen un duo lumineux même s'il est
difficile de croire qu'elle a... 17ans! Peu importe elle nous gratifie de nombreuses scènes de nu renversantes et d'une jolie scène d'amour avec Eligio. Au générique on retrouve aussi une toute jeune Ilona Staller, solaire comme d'accoutumée, splendide, dans les habits d'une lycéenne qui n'a pas froid aux fesses et nous offre de superbes nus aux cotés de Gloria Piedimonte dans une scène de partouze fantasmée (filmée en accéléré à la Orange mécanique). L'allemande Gisela Hahn, starlette qui eut son heure de gloire dans moult pellicules érotiques, rayonne dans le justaucorps de la prof de sport des filles. Quant à Carlo Giuffré, excellent, il se la joue un peu à la Lando Buzzanca dans le survêtement
moulant du prof de sport amoureux de Carmen. Avec une telle distribution difficile de ne pas trouver un certain plaisir au visionnage de cette comédie surtout qu'ils donnent tous l'impression de vraiment bien s'amuser.
Gros succès public en Italie lors de sa sortie en salles (mais inédite en France) La supplente est une comédie estudiantine modeste, jamais vulgaire, certes peu originale scénaristiquement parlant mais suffisamment enlevée et enthousiaste pour remplir sa fonction première, divertir et faire sourire tout en offrant au spectateur quelques unes des plus belles comédiennes du moment. Une (fausse) suite toujours avec Carmen sera donnée quatre ans plus tard, La supplente vai in citta, réalisée cette fois par Vittorio De Sisti.